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December 8, 2025

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Opération “Déluge Al-Aqsa”  7 octobre 2023 (Partie 3)

Alors que le blocus  de Ghaza a été  installé par l’entité sioniste en  2007 en installant la population palestinienne dans le désespoir, le mépris du droit international de l’entité sioniste remonte à plus de 75 ans et le drame palestinien à plus d’un siècle. 

Par Mohamed Taleb 

Les raisons profondes de l’opération : l’occupation coloniale

Alors que le blocus  de Ghaza a été  installé par l’entité sioniste en  2007 en installant la population palestinienne dans le désespoir, le mépris du droit international de l’entité sioniste remonte à plus de 75 ans et le drame palestinien à plus d’un siècle. 

La source du problème et des violences  en Palestine remonte au dernier quart du XIXème  siècle avec la naissance et le développement du sionisme politique qui portait en son sein un projet de colonisation de peuplement en Palestine. 

Dans le récit mensonger offert par les médias occidentaux à leur population, l’État d’Israël a été créé en 1948 à la suite de l’Holocauste, le génocide nazi pendant la 2ème Guerre mondiale perpétré contre les Juifs. L’histoire d’Israël et des Juifs commence avec l’Holocauste pour les occidentaux.  

Le père du sionisme politique, Théodore Herzl, avait mis au point, déjà en 1895, le projet de colonisation de la Palestine, soit plus d’un demi-siècle avant 1948. L’émigration juive sioniste, programmée par ce projet, était à la base des agressions contre les Palestiniens. Les premiers sionistes en Palestine étaient les précurseurs du nettoyage ethnique de la population palestinienne.
Théodore Herzl écrivait (en anglais ci-joint) en 1895 : «Nous essaierons de faire passer la population (palestinienne) pauvre de l’autre côté de la frontière en lui procurant du travail dans les pays de transit, tout en lui refusant tout emploi dans notre propre pays. Les propriétaires fonciers se rangeront de notre côté. Le processus d’expropriation et l’expulsion des pauvres doivent être menés avec discrétion et circonspection …».

Tout aussi convaincu que Théodore Herzl, son collègue et co-fondateur de l’Organisation sioniste mondiale, Léon Motzkin,  pensait que : « … la colonisation de la Palestine doit aller dans deux directions : la colonisation juive en Eretz Israël et la réinstallation des Arabes d’Eretz Israël dans des zones situées à l’extérieur du pays ».

Cette solution, déclara-t-il, pouvait être trouvée dans un cadre arabe plus large, à condition que les Palestiniens acceptent de vendre leurs terres à des colons juifs et de se réinstaller sur des terres achetées dans des provinces arabes voisines. « Le fait est, déclara-t-il, qu’autour de la Palestine il y a de vastes zones. Il sera facile aux Arabes de s’y installer avec l’argent qu’ils recevront des Juifs. »

Ce projet colonial, qui trouve son inspiration dans la Conférence de Berlin de 1885 (conférence portant sur le partage du continent africain entre les puissances occidentales impérialistes),  a été, non seulement approuvé, mais soutenu par les puissances impérialistes de l’époque, en particulier par l’empire britannique qui en a été le principal promoteur. Ce soutien se concrétisera avec la Déclaration Balfour, adressée en 1917, en pleine Première Guerre mondiale, par le Ministre des Affaires étrangères britannique, Arthur Balfour, au membre de la fédération sioniste de Londres, le baron Lionel Walter Rothschild, et portant sur la fondation d’un Foyer national juif en Palestine.  

Les empires britanniques et français se sont partagé le Moyen-Orient à l’issue de la Première Guerre mondiale et la chute de l’empire ottoman, un partage qui a été négocié secrètement dans le cadre des accords Sykes-Picot de 1916. Les Britanniques ont occupé la Palestine (mandat britannique)  et mis en marche la réalisation du projet colonial sioniste. De groupes extrémistes à droite du mouvement sioniste, s’organisent autour du parti révisionniste de Zeev Jabotinsky et revendiquent non seulement la Palestine comme étant un dû en vertu du droit divin mais aussi la Transjordanie (sous mandat britannique avec administration mixte britannique-hachémite). 

Benzion Netanyahou, le père de l’actuel Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, était le secrétaire personnel de Jabotinsky. L’objectif était la fondation du grand État juif sur les deux rives du fleuve Jourdain. Le parti révisionniste était appuyé par les organisations terroristes Stern et Irgoun.

L’État juif sur les deux rives du fleuve Jourdain.À droite les emblèmes des deux organisations terroristes sionistes le Stern et Irgoun (avec carte).L’organisation terroriste Irgoun (créée en 1931) a été dirigée, à partir de 1943, par Menahem Begin, futur Premier ministre sioniste.

Le Premier ministre Yitzak Rabin, assassiné en 1995 par un radical juif, s’est enrôlé à l’âge de 14 ans dans la milice Haganah (fondée en 1920), ancêtre de Tsahal (initiales de Tsva Haganah le Israël, armée de défense d’Israël). Tous ces groupes, surnommés « groupes d’autodéfense », font régner la terreur en  Palestine mandataire et sont responsables de massacres contre la population palestinienne pendant plus de 20 ans. 

Une estimation de la Special Operations Executive (SOE, Direction des opérations spéciales) affirme que le nombre de miliciens à cette époque est près de 60.000, tandis que d’autres sources estiment qu’il est encore plus grand. (The National Archives (TNA), HS 3/146, Lt. Col. Pollock, memorandum on Jewish Settlement Police, 9 mai 1941).

Les Britanniques  ont fait appel à ces groupes terroristes pour contrer la Révolte arabe de 1936 à 1939.

Il est intéressant de remarquer les propos de Benzion Netanyahou (le père de Benjamin Netanyahou) lors d’une conférence sur le terrorisme tenue en 1984  à Washington, alors que lui-même provient d’une organisation terroriste : 

« Le terroriste représente une nouvelle espèce d’homme qui régresse jusqu’à l’époque préhistorique, une époque où la morale n’existait pas encore. Dépourvu de tout principe moral, il n’a aucun sens moral, aucun contrôle moral, et est donc capable de commettre n’importe quel crime, à la manière d’une machine à tuer, sans honte ni remords. Mais il est également rusé, menteur invétéré, et donc beaucoup plus dangereux que les nazis, qui avaient l’habitude de proclamer ouvertement leurs objectifs. En fait, il est le parfait nihiliste. » Voir tableau ci-dessous :

Notons entre autres, la relation historique entre les sionistes et l’Allemagne nazie pendant les années Trente à l’arrivée au pouvoir des nazis en 1993 en Allemagne. Le mythe présentant le sionisme comme un mouvement travaillant contre l’antisémitisme est construit en partie autour de cet accord. Mais le but principal des sionistes a été en réalité celui de la colonisation de la Palestine à travers une émigration à destination de la Palestine uniquement, privilégiant la jeunesse juive au détriment d’autres tranches d’âge et empêchant et sabotant toute émigration juive vers d’autres destinations.

Nazisme et Sionisme, deux idéologies avec la même conception concernant race, culture, peuple et exaltation nationale, à entendre comme race supérieure, culture, peuple et nations supérieurs. Ces visions communes vont être à la base de l’accord Haavara (en hébreu « transfert ») à partir de 1933, un corpus construit ad-hoc pour réglementer le « transfert », soit l’émigration (colonialisme de peuplement) des Juifs allemands en Palestine. Cette collaboration, entre 1933 et 1945, entre sionistes et nazis, a pu être tenue secrète par les sionistes jusqu’aux années Soixante. C’est un projet de transfert de population juive vers la Palestine stipulé dans l’accord. Le gouvernement nazi, désireux de se débarrasser des Juifs mais pas de leur patrimoine, invente, de concert avec les sionistes, un mécanisme de financement de ce transfert de population par lequel il en tire un double profit. La « déportation consensuelle » des Juifs et l’assurance d’une envolée à l’économie nazie moyennant l’écoulement des produits allemands vers la Palestine et de la protection des réserves en devises.

Les Juifs en partance pour la Palestine déposaient leurs avoirs dans le compte Haavara Ltd de la Reichsbank en Allemagne. Les importateurs juifs payaient la marchandise en provenance d’Allemagne à la Anglo- Palestine Bank (banque anglo-palestinienne) qui à son tour en transférait la moitié à la Reichsbank et la Haavara Ltd versait à la Reichsbank à partir des avoirs des postulants à l’émigration juifs. Ceux-ci récupéraient, via la Haavara Ltd, une partie de leurs avoirs auprès de la Anglo-Palestine Bank.

Après la 2eme Guerre mondiale, les sionistes se sont présentés au monde comme les dignes héritiers des juifs exterminés durant l’Holocauste, ce dernier  utilisé pour se faire payer des sommes énormes pour réparation par l’Allemagne. Ils ont ainsi acquis cette justification morale pour l’accomplissement de crimes et d’atrocités divers. La seule démocratie du Moyen-Orient, selon les occidentaux, utilise abusivement cette mémoire pour la mise au point d’une propre solution finale pour les Palestiniens, un peuple jugé inférieur et sauvage, composé aux dires de Yoav Gallant, d’animaux humains qu’il faut exterminer.

La tradition de terroristes sionistes au col blanc se poursuit jusqu’à nos jours même si, à l’époque, cette volonté extrémiste d’intégrer la Transjordanie dans le projet d’occupation de la Palestine n’a pu être portée à terme. 

Le dépôt de mandat  de la part des Britanniques auprès des Nations-Unies et la proposition du plan de partage de 1947 de l’ONU, créée en 1945, a entravé définitivement la démarche du parti révisionniste mais a laissé champ libre aux sionistes qui s’intéressaient « uniquement » à la Palestine.  Nous verrons par la suite que d’autres territoires ont été annexés ou occupé illégalement par l’entité sioniste illégalement. 

La décision onusienne de partage de la Palestine historique  prévoyait l’attribution de 54% du territoire est aux juifs qui faisaient 1/3 de la population, de 44% pour les Palestiniens qui représentaient les 2/3 de la population et 2% pour les Lieux Saints sous administration internationale. Cette décision  est à la base du hold-up partiel de la Palestine historique de 1948, un hold-up qui sera porté à terme en 1967.  

La décision de partage de 1947 n’a été, en réalité, qu’une proposition des Nations Unies, adressée aux populations palestinienne et juive. Le partage en soi d’un territoire quelconque ne figurait ni dans les compétences, ni dans les prérogatives de l’Assemblée Générale des Nations Unies. 

En 1948, l’entité sioniste, s’affirmant indépendante de manière unilatérale à l’issue d’un conflit avec les pays arabes, occupe 78% de la Palestine historique. 

Cette guerre israélo-arabe (la première en 1948 qui a vu l’intervention des pays arabes aux côtés des Palestiniens) a été en réalité la réaction arabe à un début de nettoyage ethnique (voir Plan Daleth ou Plan D),  à des massacres de la population palestinienne et à la destruction de plus de 500 villages dont celui de Deir Yacine avec plus de 200 victimes. 

Le Plan « D » sioniste de 1948 est un programme élaboré dans les années Trente comprenant un ensemble de mesures ayant comme objectif  le nettoyage ethnique de la Palestine.  La définition du nettoyage ethnique par les Nations-Unies confirme cet objectif sioniste qui s’est décliné dans la destruction, les massacres et les expulsions de 800.000 Palestiniens. 

Le témoignage du physicien Albert Einstein avait mis en évidence, dans une lettre adressée le 10 avril 1948 au sioniste Shepard Rifkin, directeur de l’organisation « Amis américains des combattants pour la liberté d’Israël », les responsables de la catastrophe après le massacre de Deir Yassine du 9 avril 1948: 

« Cher Monsieur, 

Lorsqu’ une catastrophe réelle et finale nous surprendra en Palestine, les premiers responsables seront les Britanniques et les seconds seront les organisations terroristes nées de nos rangs. 

Je ne veux voir personne qui soit associé à ces gens qui font fausse route et sont des criminels ».

Cordialement – 

Albert Einstein 

La population arabe  en Palestine faisait le double de la population juive en 1947 malgré les Aliyas (émigrations) sionistes massives entamées depuis 1881 depuis la Russie, la Pologne etc., après les pogromes en Russie tzariste en raison de l’assassinat du Tzar Alexandre II.  Ces Aliyas, constituées de juifs ashkénazes, se sont produites de manière intensive sous le slogan « Terre sans peuple pour un peuple sans terre ». Un peuple dont l’existence a sérieusement été contestée et rejetée par l’historien de l’université de Tel Aviv Shlomo Sand. 

Le résultat d’une consultation des populations palestinienne et juive sur la décision du partage onusienne aurait été, selon toute logique, contre le partage. Une telle issue devait être empêchée par tous les moyens par les sionistes de l’époque d’où la politique de nettoyage ethnique et d’extermination des Palestiniens.
Les pays arabes de la région qui vont intervenir contre ce passage à l’acte sioniste vont subir une première défaite en raison de  leur remarquable impréparation au plan militaire, logistique, organisationnel etc. Par ailleurs il y avait collusion entre les chefs sionistes  (Ben Gourion) et le roi Abdallah de Transjordanie, un cheval de Troie sioniste au sein de la coalition arabe. 

Le leader sioniste David Ben Gourion et le roi de Transjordanie se sont mis d’accord secrètement pour faire semblant de se combattre dans le but de se partager la Palestine. L’officier britannique, John Bagot Glubb, qui dirigeait les troupes arabes, a écrit dans ses mémoires que la guerre de 1948 a été un « canular ».

L’armistice de Rhodes a défini la fameuse « Ligne verte », une ligne  de démarcation qui délimite de « facto et non de jure » le territoire israélien à l’issue du conflit israélo-arabe. Ce territoire passe des 54% prévus par le plan de partage onusien à 78% de la Palestine historique. Cette nouvelle donne territoriale où l’entité sioniste ne peut revendiquer sa souveraineté sur la partie de territoire acquise par la force militaire, sera à la base de la résolution 242 de 1967 qui attribue  à l’État palestinien 22% du territoire de la Palestine historique. 

Les Nations-Unies confirment donc, avec la résolution 242, une situation  irrégulière et illégale du point de vue du droit international.
Les Palestiniens, si l’on doit se référer au droit international, pourraient revendiquer légitimement les 44% de territoire décidé par le partage de l’ONU de 1947.

Vingt ans plus tard, en 1967, l’entité sioniste occupe toute la Palestine historique après la défaite cinglante des États arabes pendant la guerre des Six jours de juin. Les objectifs de cette guerre contre les États arabes étaient : 

  • Conquête de nouveaux territoires
  • Élimination du leader arabe Nasser, du Nassérisme et du nationalisme arabe
  • Stopper les pays arabes dans leur développement : Égypte, Syrie…

Ces objectifs étaient méconnus du grand public, intoxiqué par la  propagande médiatique sur la volonté de destruction des États arabes  de l’État d’Israël. Le président Nasser a été élevé par cette hasbara occidentale au rang de second Hitler en raison de son « aspiration à vouloir anéantir le peuple juif ».

Pourtant l’Égypte n’était pas du tout dans les conditions d’affronter une guerre, le pays étant embourbé dans un conflit au Yémen depuis 1963, d’autant plus que les israéliens savaient pertinemment depuis 1956 qu’ils étaient militairement supérieurs aux États arabes.

Le président Nasser a même essayé de contacter l’administration américaine pour mettre fin à la tension grandissante, mais sans succès, les Israéliens avaient convenu un accord avec les États-Unis concernant le déclenchement de la guerre, lors de la rencontre du 3 juin 1967 entre le général sioniste Meir Amit et le Secrétaire d’État américain Mc Namara. À la question de Mc. Namara sur la durée de la guerre, Meir Amit répondit qu’ils auraient attaqué en premier  et ce pour une durée de sept  jours. 

Pendant ce temps le président Nasser dépêchait son ministre des Affaires étrangères, Mohiédine Zakaria, à Washington pour parler de paix. Ce dernier à  peine parti en mission, les Israéliens attaquent l’Égypte le 5  juin 1967et détruisent au sol toute sa flotte aérienne.

Le Premier ministre israélien, Manahem Begin, a admis plus tard  dans un article du New-York Times du 21 août 1982, que l’agression arabe était une «blague et déclarait : « en juin 1967…les armées égyptiennes dans le Sinaï n’étaient pas du tout la preuve que Nasser allait nous attaquer. Nous devons être honnêtes avec nous-mêmes. Nous avons décidé d’attaquer ».

Il faudrait rappeler qu’en 1967, Israël disposait déjà de l’arme nucléaire, arme qu’il a pu produire avec le soutien et l’assistance de la France, via également les essais nucléaires à Reggane, dans le sud algérien. La France voulant effacer son passé vichyste antisémite et pouvoir se racheter.

La résolution 242 du Conseil de Sécurité du 22 novembre 1967, soulignant  l’inadmissibilité de l’acquisition de territoire par la guerre et la nécessité d’œuvrer pour une paix juste et durable permettant à chaque État de la région de vivre en sécurité, exige, entre autres,  le retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés lors du récent conflit et la cessation de toutes assertions de belligérance ou de tous états de belligérance et respect et reconnaissance de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indépendance politique de chaque État de la région et leur droit de vivre en paix à l’intérieur de frontières sûres et reconnues à l’abri de menaces ou d’actes de force.

Les Palestiniens subissent une deuxième Nakba  et toute réaction de leur part est considérée comme un acte de terrorisme. Le général de Gaulle l’avait si bien exprimé en novembre 1967 (voir image ci-jointe).

Mais Israël  fait fi de la résolution 242 avec le consentement des puissances occidentales, via leurs  vétos divers au sein du Conseil de sécurité, et introduit des mesures portant sur la modification du statut de la ville de Jérusalem, mesures qui seront condamnées par la résolution 298 du 25 septembre 1971 de manière explicite : « toutes les dispositions législatives et administratives adoptées par Israël, y compris l’expropriation de terres et de biens immobiliers, le transfert de population et la loi visant à incorporer la partie occupée, sont totalement nulles et non avenues et ne peuvent modifier le statut de la ville ».

Les violences, les expropriations, les emprisonnements, les injustices de toutes sortes se poursuivent sans interruption en atteignant des pics de monstruosité comme pendant le massacre de Sabra et Chatila de 1982 avec plus de 3000 victimes en l’espace de 3 à 4 jours et qui a contraint à l’exil la direction politique palestinienne vers Tunis. Les sionistes jouissent d’une impunité totale, ils s’arrogent le droit de bombarder le siège de l’OLP (Opération « Jambe de bois » – Mivtza Regel Etz en Hébreu)  en octobre 1985 à Tunis, faisant 70 victimes palestiniennes  sans subir la moindre condamnation des pays occidentaux.

Il faudra attendre 1987, avec la première Intifada palestinienne,  pour que le monde découvre à nouveau la question palestinienne et que la voix palestinienne se fasse entendre. 

Ce qui va mener aux Accords d’Oslo de 1993,  six années plus tard. Des négociations de paix entamées depuis cette date, entre les délégations israélienne et palestinienne,  prévoyaient la création d’un État palestinien au bout de cinq ans, soit en 1998. Cet accord, une vraie tromperie enrobée d’hypocrisie, a marqué le début de l’installation à grande échelle des colonies illégales en Cisjordanie et à Ghaza, avec expropriation de terres palestiniennes, destruction de maisons, détournements des eaux palestiniennes, asphyxiant de la sorte toute la population palestinienne.

Les Accords d’Oslo ont porté à la création de l’Autorité palestinienne (AP), un semblant de gouvernement à souveraineté plus que limitée et sur quelques 10% de territoire de la Palestine historique. Par ailleurs l’entité sioniste, évoquant de façon ininterrompue l’impératif sécuritaire, a transformé  l’Autorité palestinienne en officine sous-traitante chargée de la sécurité pour l’entité sioniste, mettant au pilori ses propres citoyens.
Les accords d’Oslo et la solution des deux États, un véritable miroir aux alouettes, sans aucune possibilité politique ni matérielle d’être réalisé. Plus de 800.000 colons occupent une partie de la Cisjordanie à ce jour et n’ont nullement l’intention de mettre fin à leur entreprise d’expropriation de terres palestiniennes.

L’arrivée au pouvoir en Israël de la droite et de l’extrême droite avec Benjamin Netanyahou et les partis radicaux/religieux sionistes, va mettre fin à la rhétorique concernant l’établissement de deux États, palestinien et israélien, vivant en paix côte à côte,  à travers le spectacle des négociations qui se succèdent jusqu’à pratiquement l’année 2010, sans jamais aboutir à des résultats probants pour les Palestiniens. Le  négociateur palestinien, Yasser Arafat, a été tenu pour seul responsable de l’échec des négociations à Camp David de 2001. 

L’humiliation

L’humiliation est une arme redoutable aux mains des sionistes. Elle est utilisée de manière scientifique, dirait-on !,  pour détruire l’identité et la personnalité palestiniennes sous toutes leurs formes, une identité et une personnalité enracinées dans l’histoire millénaire de la Palestine et source de fierté et d’orgueil  pour tous les Palestiniens.  Cette identité palestinienne ne doit plus exister et encore moins l’histoire et la culture palestiniennes.
Les programmes scolaires israéliens nient totalement l’existence de la Palestine qui n’est en outre pas représentée dans les manuels scolaires.

Malgré les diverses résolutions des Nations-Unies, le statut de citoyen est refusé aux Palestiniens ainsi que l’exercice de leurs droits humains et de leur liberté. 

L’humiliation et l’injustice accompagnent  les Palestiniens dans la vie de tous les jours, un calvaire quotidien qui prolonge et décuple sur le plan psychologique le désastre causé par  les massacres, des bombardements, des  agressions, des violences… Les Palestiniens  subissent le rituel de l’humiliation et les vexations de tous genres, dans les attentes interminables aux postes de contrôle,  au risque de perdre leur bébé pour les femmes enceintes et leur vie pour les  malades dans une attente trop longue, au dépérissement des marchandises  pour  les  transporteurs…  

Les forces d’occupation  profitent de cette manne pour élever davantage leur sentiment de supériorité face aux Palestiniens, exacerbé par un racisme qui leur est intrinsèque. 

Un facteur important est à la base du comportement des soldats et colons israéliens : leur cursus scolaire depuis leur bas âge. Les manuels scolaires font rarement allusion à l’occupation de la Palestine par les sionistes. L’histoire et la géographie des manuels scolaires sont totalement muettes et aphasiques pour tout ce qui concerne la Palestine ou les Palestiniens. Sur les cartes proposées aux élèves, le territoire de l’entité sioniste fait à peine allusion à une peau de léopard en ce qui concerne la Jordanie (attention : il faut dire Judée-Samarie en milieu sioniste et non pas Cisjordanie), en réalité une partie de la Cisjordanie où les Palestiniens bénéficieraient d’un « certain niveau d’autonomie ». 

Un autre chapitre de l’influence des manuels scolaires se situe dans la propagation du processus de judaïsation dans l’ensemble de la Palestine, à travers la négation de  la culture palestinienne. 

Les Palestiniens ne sont pris en considération que comme obstacle à la judaïsation  et à la pureté d’un État juif. D’autre part, outre à être considérés comme inférieurs et arriérés,  les Palestiniens représentent une source de terreur ainsi qu’un danger et une menace à la sécurité des juifs. 

La situation dans laquelle se trouvent  les Palestiniens est le résultat d’une logique d’exclusion et de racisme émanant des enseignements dans les structures scolaires. 

Cette logique éducative veut que ce soient  les Palestiniens eux-mêmes les responsables du nettoyage ethnique ancien et actuel et de leur ségrégation. L’apartheid et le confinement, c’est de leur faute! 

Les Palestiniens doivent cependant, au jour le jour, déconstruire ce substrat suprématiste, et élaborer un discours contraire au narratif officiel. Un narratif enseigné dans les écoles israéliennes sur le droit historique à cette terre et le droit au retour de tous les  juifs à Sion, selon les prescriptions divines et le droit à tous les droits après la tragédie de l’Holocauste  comme  justification morale  pour une occupation coloniale et l’installation d’un régime d’apartheid avec le mépris du droit international et les résolutions onusiennes.  

Une fois adultes et avoir appris dans à l’école que le danger d’un nouvel Holocauste  existe toujours, étant entourés d’Arabes «malveillants », c’est le service militaire qui va clôturer l’endoctrinement subi dans les écoles. La première étape est la visite obligatoire pour les nouvelles recrues du site de Massada, où a eu lieu le suicide collectif des Zélotes juifs en l’an 74 à l’époque romaine.

L’humiliation des Palestiniens, subie quotidiennement de la part des sionistes, s’ajoute à celle vécue face à la collaboration voire capitulation de l’Autorité  palestinienne devant les attaques innommables  de l’entité sioniste, aggravant davantage le stress psychique des Palestiniens.

Les largages d’aide humanitaire sur Gaza ou d’éventuelles livraisons par voie maritime ne peuvent cependant pas « se substituer à la nécessaire entrée d’assistance par le plus de routes terrestres possible », a expliqué ce samedi un haut responsable américain. Un autre haut responsable américain, lors du même entretien avec la presse, a indiqué que les États-Unis réfléchissaient aussi à des livraisons d’aide par voie maritime, après avoir commencé à larguer des colis sur le territoire menacé de famine.

Le parachutage de vivres de la part des pays occidentaux à la population de Ghaza, affamée par l’entité sioniste, est un acte plein de contradictions : les Occidentaux soutiennent de manière inconditionnelle Israël et son droit à sa défense (soutien politique, financier, militaire, médiatique…), et n’exercent pas la moindre pression sur lui pour permettre l’acheminement des aides alimentaires par route à travers le passage de Rafah. 

Afficher au monde leur « aide » aux  Ghazaouis à travers le largage de vivres, à la mode hollywoodienne, est un lavage de conscience pour les Occidentaux d’une part, et d’autre part,  une humiliation pure et simple pour les Ghazaouis.

Histoire de  « Fare bella figura » (faire bonne impression) comme disent les Italiens, avec une bonne dose de cynisme et d’arrogance.

Lire: Opération “Déluge Al-Aqsa”  7 octobre 2023 ( Partie 1)

Opération “Déluge Al-Aqsa”  7 octobre 2023 (Partie 2)

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