Le chemin de fer et sa relation avec le développement durable du territoire a constitué l’axe principal d’un colloque national organisé, lundi à l’université d’Oran 2 Mohamed-Benahmed, sous le thème “l’émergence d’une nouvelle géographie ferroviaire en Algérie et son rôle dans la structuration et le renouvellement du territoire national”.
Les participants à cette rencontre, organisée par la Faculté des sciences de la Terre et de l’Univers et le département de géographie et d’aménagement du territoire de la même université, en collaboration avec le Laboratoire de l’espace géographique et de l’aménagement du territoire (équipe Espace et population), ont débattu des profondes mutations que connaît le secteur du transport ferroviaire en Algérie, ainsi que des enjeux de développement économique et social qui les accompagnent.
Le président du colloque, Mustapha Châachoua, du département de géographie et d’aménagement du territoire de la faculté, a indiqué que l’Etat a initié, ces dernières années, “une dynamique importante dans le secteur ferroviaire à travers le lancement de grands projets, à l’instar de la ligne ferroviaire minière Bechar-Tindouf-Gara Djebilet, de la ligne Annaba-Tébessa pour le transport du phosphate de la mine d’El-Ouenza, ainsi que de la ligne Nord-Sud Alger-Tamanrasset”.
Il a précisé que ces projets constituent “une étape stratégique pour le renforcement de l’industrie nationale et un levier de développement pour le Sud, ainsi que pour les villes traversées par les lignes ferroviaires”.
De son côté, le recteur de l’université d’Oran 2, le professeur Ahmed Chalal, a mis en exergue le rôle vital des chemins de fer dans le renforcement de l’économie nationale, en tant qu’élément clé dans la connexion des ports aux zones de production et aux sites miniers, contribuant ainsi à améliorer l’attractivité de l’investissement et à assurer un équilibre de développement entre les différentes régions du pays.
Par ailleurs, l’expert de l’Agence nationale d’aménagement et d’attractivité des territoires, Bensedik Ali, a souligné que l’Algérie a lancé plusieurs projets majeurs dans le domaine du transport ferroviaire, lesquels auront des retombées importantes sur l’économie nationale.
Ces projets s’inscrivent dans le cadre d’une politique intégrée matérialisée par le Schéma national d’aménagement du territoire (SNAT) à l’horizon 2030, visant la mise en place d’un réseau ferroviaire moderne et fortement étendu.
Grâce à ce schéma, la longueur du réseau ferroviaire national passera de 5.000 km actuellement à 15.000 km à l’horizon 2030, a fait observer le même spécialiste, qui a ajouté que ce plan prévoit également la réalisation de grands projets d’accompagnement destinés à dynamiser l’économie nationale, à créer des emplois dans les régions traversées et à assurer un équilibre de développement entre le Nord, les Hauts Plateaux et le Sud du pays.
Pour sa part, Sofiane Aïbech, cadre à la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF), a évoqué le rôle de cette entreprise dans la concrétisation d’une nouvelle géographie ferroviaire en Algérie. Il a indiqué que les lignes ferroviaires existantes ont été étendues ces dernières années pour inclure six nouvelles wilayas, en adéquation avec l’objectif de l’Etat de relier l’ensemble des wilayas du pays à un réseau ferroviaire moderne.
De nouvelles gares ont également été construites le long des lignes, facilitant la mobilité et améliorant l’efficacité du réseau, tout en veillant à les équiper des technologies les plus récentes afin de répondre aux besoins des voyageurs, a-t-il indiqué.
Lors de ce colloque national, auquel ont pris part des enseignants de plusieurs universités du pays, plusieurs communications ont été présentées, notamment “Le chemin de fer et la structuration du territoire”, “La ligne ferroviaire Tébessa-Annaba entre rôle historique et objectifs futurs” et “Le transport ferroviaire comme outil de rééquilibrage du développement territorial”, entre autres.
