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Abdelmadjid Tebboune : Pour l’Algérie, la cause palestinienne est « sacrée », non à la normalisation avec Israël

Par Philippe Tourel

Dans un entretien avec des médias algériens ce dimanche 20 septembre, le président Abdelmadjid Tebboune n’a pas mâché ses mots en affirmant que l’Algérie ne normalisera pas ses relations avec Israël tant qu’un État palestinien indépendant dans les frontières d’avant juin 1967 avec comme capitale Jérusalem (Al-Quds Al-Charif) n’est pas créé.

A quelques jours de son voyage à New York pour participer à la 75ème session de l’Assemblée générale de l’ONU, où il va présenter au monde la vision algérienne de l’actualité régionale et internationale, et en premier lieu la Palestine, la Libye et le Sahara occidental occupé, le président algérien a exprimé sa désapprobation de la course irréfléchie (harwala) de certains pays arabes vers la reconnaissance de l’État d’Israël.

« Je constate qu’il y a une sorte de « harwala » (course irréfléchie ndr) vers la normalisation avec Israël. Nous n’y participerons pas, nous ne la cautionnons pas » a-t-il déclaré.
« La cause palestinienne reste sacrée pour nous, cela vaut pour moi-même et pour le peuple algérien dans son ensemble » a-t-il dit en indiquant qu’il réaffirmera cette position mardi prochain du haut de la tribune de l’Assemblée générale des Nations-Unies.
« La question palestinienne est centrale, la mère de toutes les causes, sa solution est dans le cadre d’un État palestinien dans les frontières de 1967 avec comme capitale Al-Qods al-charif » (Jérusalem) (… ). « La clé du Proche-Orient est la cause palestinienne ».
Pour rappel, le royaume de Bahreïn et les Émirats arabes unis ont signé mardi dernier à Washington des accords de normalisation avec Israël, sous la houlette du président américain Donald Trump. Ils sont ainsi les premiers à reconnaître publiquement Israël depuis les accords de Camp David en 1979 entre l’Égypte et Israël et, en 1994, à Wadi Araba, entre la Jordanie, et Israël. La démarche de Bahreïn et des Emirats a été dénoncée par les Palestiniens comme une trahison et un « coup de poignard dans le dos »

Le président Tebboune réitère ainsi la position algérienne historique de soutien avec le peuple palestinien. L’ancien président Houari Boumediene n’avait de cesse d’affirmer : « Nous sommes avec la Palestine, quoiqu’il advienne ».
En 1975, Yasser Arafat, le président du Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a pu s’adresser au monde entier du haut de la tribune de l’ONU grâce à Abdelaziz Bouteflika, alors ministre des Affaires étrangère de Boumediene et président de l’Assemblée générale de l’ONU.
En 1982, après l’invasion israélienne du Liban, l’Algérie accueille sur son territoire les combattants palestiniens contraints d’évacuer le pays du Cèdre.
En 1988, Alger avait accueilli une session extraordinaire de l’OLP où fut annoncée la création de l’État de Palestine, reconnu par une centaine de pays.

L’aide multiforme de l’Algérie aux Palestiniens ne s’est jamais démentie : soutien politique, militaire, économique, éducatif…
En affirmant haut et fort que l’Algérie ne lâchera pas les Palestiniens, et ne suivra pas le cortège des pays arabes soumis au chantage américain, le président Tebboune exprime en fait une position à laquelle adhère tout le peuple algérien.
Dernièrement, le président Trump, en campagne pour sa réélection, a exercé des pressions sans précédent pour contraindre ses « alliés » arabes à rejoindre le train de la normalisation. Il a laissé entendre que plusieurs pays arabes allaient emboiter le pas à Bahreïn et aux Émirats sans toutefois donner des noms. Parmi les pays candidats à ce déshonneur, les pays les plus cités sont l’Arabie saoudite, le sultanat d’Oman, le Soudan, la Mauritanie et le Maroc.

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