La rencontre tenue à Alger à l’occasion de la célébration du 60ème anniversaire de l’indépendance entre le président palestinien Mahmoud Abbas et le président du bureau politique du mouvement palestinien de la résistance Hamas Ismaël Haniyeh, sous l’égide du président Algérien Abdelmadjid Tebboune, a fait paniquer l’entité sioniste et n’a pas tardé à dépêcher au Maroc le chef d’état-major de son armée Aviv Kochavi, qui effectuera à partir de ce lundi une visite à Rabat.
Il est certain que le renforcement de la coopération militaire et sécuritaire entre la monarchie alaouite et l’entité sioniste, sera au menu de cette visite dans le cadre des accords d’Abraham et de processus de normalisation et de trahison à la question palestinienne. Sur ce registre, il faut noter que la visite d’Aviv Kochavi, intervient au lendemain de l’appel à des manifestations en masse dans plusieurs villes marocaines et occidentales pour mettre fin au régime féodal du Makhzen. Ainsi, il est certain que le chef d’état-major de l’entité sioniste tente de renforcer la mainmise sur le régime du Makhzen, à l’agonie et menacé de plus en plus par la disparition.
L’entité sioniste voit d’un mauvais œil les efforts d’Alger pour réconcilier les palestiniens
Pour l’entité sioniste, les efforts d’Alger pour resserrer les rangs des palestiniens en parallèle aux efforts pour arriver à un consensus arabe, en prévision du prochain sommet arabe prévu à Alger en novembre prochain autour de la question palestinienne, vont dans le sens opposé au processus de normalisation entamé dans le cadre de ce qui est appelé Accords d’Abraham. Des accords qui signifient l’enterrement de la cause palestinienne.
Pourquoi le chef de l’état-major sioniste se devrait-il de se précipiter au Maroc juste après une tournée de Joe Biden en Israël qui semble ne pas avoir suscité trop d’enthousiasme au sein du camp US/Israël?
Il est clair aujourd’hui, que les Etats arabes ont pris relativement conscience des enjeux géopolitiques internationaux, bien dévoilés par le conflit ukrainien. Le Sommet de Djeddah regroupant certains Chefs d’Etats arabes et le président américain Joe Biden, en tournée dans la région a dévoilé une nouvelle approche arabe qui est loin d’être celle du plan américano-sioniste. Le Chef de la diplomatie saoudienne Fayçal Ben Ferhane; l’a bien exprimé en excluant l’existence d’un plan de concrétisation d’un NATO arabe, mené par Israël, au même titre qu’il réitère la neutralité arabe dans le conflit ukrainien. Au sujet de la demande d’augmentation de la production pétrolière saoudienne, formulée par Washington, Mohamed Bin Selmane, renvoie la balle dans le camp de l’OPEP+ qui se réunit le 3août prochain
La stratégie de sioniser le Maroc
La stratégie sioniste est devenue claire, elle cherche un pays de rechange et le Maroc est le mieux indiqué en cas de défaite de l’entité sioniste en Palestine Occupée. Ce n’est pas un hasard, si la ministre sioniste de l’intérieur Ayelet Shaked annonce à partir de Rabat un rapatriement d’ouvriers marocains vers les territoires occupés pour la concrétisation des projets de construction des colonies, au détriment des palestiniens chassés de leurs terres, au moment où Tel Aviv organise des navettes vers le Maroc en encourageant ses ressortissants à s’installer au royaume. Ayelet Shaked qui avait appelé à l’élimination des maghrébins, il y a quelques mois devant le lobby américano-sioniste AIPAC, en déclarant » les algériens ,tunisiens et marocains sont des ignorants, ils méritent la mort » a reconnu à partir de Rabat » la marocanité » du Sahara Occidental, une manière de préparer le terrain à une nouvelle terre et pays à coloniser, en échange de la Palestine Occupée.
La réconciliation palestinienne et arabe, un souci pour Tel-Aviv
Le journal hébreu, Israel Hayom, a publié ce samedi un rapport, dans lequel il était déclaré que la poignée de main entre Haniyeh et Abbas avait suscité un grand souci pour “Israël”.
Des responsables israéliens ont affirmé, dans des déclarations au journal hébreu, que le rapprochement entre l’entité sioniste et le Royaume du Maroc pourrait conduire à un rapprochement entre l’Algérie et le Mouvement de la résistance palestinienne.
Les responsables hébreux craignaient que les dirigeants du “Hamas” ne se rapprochent de l’Algérie, qui pourrait les embrasser à la place de la “Turquie”, ont-ils déclaré.
Il est à noter que l’Algérie a annoncé, plus tôt, son adoption d’une initiative visant à unir les partis palestiniens. À cet égard, Ismail Haniyeh a souligné que le président Abdelmadjid Tebboune tient à l’unité nationale palestinienne.
Le site Internet Al-Rai Al-Youm avait précédemment publié un rapport dans lequel il affirmait que l’entité israélienne considère le modèle algérien comme un État avec inquiétude, contrairement aux régimes arabes avec lesquels Israël a réussi à persuader de normaliser ses relations, afin d’assurer son la sécurité en se coordonnant avec elle pour que celle-ci ouvre les portes de l’Occident de Paris à Londres en passant par Washington grâce au lobby juif mondial.
Il est à noter que l’Algérie a toujours affirmé son rejet de la normalisation et condamné toute forme de normalisation arabe avec l’entité sioniste. N’est ce pas que Kochavi se doit de courir au Maroc, complètement paniqué ?
Réconciliation imminente entre Damas et le Hamas
La réconciliation entre Damas et le Hamas palestinien ne saura tarder à être annoncer. Les dernières tractations menées par différentes parties plaident en faveur de cette éventualité.
Ainsi, il n’est pas exclu, que le président du bureau de Hamas Ismaël Haniyeh ait rencontré le chef de la diplomatie syrienne Fayçal Al Mokdad, à l’occasion de leurs présences à Alger, en marge de la célébration du 60ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.
Les indicateurs du retour des relations entre le Hamas et la Syrie sont clairement apparus après la bataille de « l’Épée de Qods » en mai 2021 lors que le Hamas a pris conscience de l’importance de l’alliance entre tous les pays et groupes membres de l’axe de la Résistance, y compris la Syrie, pour défendre la Palestine .
D’ailleurs, la Palestine et la Syrie ont des intérêts stratégiques communs contre l’ennemi sioniste : au niveau sécuritaire, le front du Golan occupé revêt une importance particulière pour les sionistes, et la lutte pour en prendre le contrôle reliera la Syrie au front nord de la Palestine et de la Cisjordanie et enfermera le régime sioniste dans une impasse sécuritaire. D’où la nécessité de la coopération et de convergence des parties syriennes et palestiniennes, en particulier le Hamas.
Par ailleurs, il faut noter, que le mouvement de la résistance libanaise le Hezboallah avait déjà annoncé que les efforts visant le retour du Hamas en Syrie ont franchi des étapes importantes et que les récents conflits en Palestine et leurs résultats montrent que les deux parties sont en train de rétablir les relations après une rupture de dix ans. Dans la foulée, Ismaïl Haniyeh joue un rôle central dans le rétablissement des relations du Hamas avec la Syrie. Il a abordé cette question lors de sa récente visite au Liban, au cours de laquelle il avait rencontré des responsables libanais, dont Hassan Nasrallah.
