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Morrocogate.

Mohamed El Abassi

A sa création, le parlement européen était sensé défendre le droit communautaire et les valeurs communes de liberté et de démocratie, non-négociables, d’une Europe, émancipée, en quête de distinction et de puissance, par la force du droit et non pas par son déni.  Mais le-revoilà, en session plénière à Strasbourg, loin du siège de la Commission européenne, à genoux muselé, par des interférences extra-européennes aux accointances intra-européennes suspectes. 

Le parlement européen vote « oui » pour ce que l’on appelle le « Qatargate », et ferme les yeux sur le « Moroccogate » !

Qu’en-est-il de ce triste spectacle qu’offrent à leurs électeurs et au monde certains eurodéputés, dépités, décapités de leur honneur et qui se retrouvent à la merci d’autres commanditaires du complot historique autour de la question du Sahara Occidental ?

Un ancien chef de délégation européenne, qui a tenu à garder l’anonymat, n’a pas caché toute la honte qu’il ressent de voir la voix des citoyens européens confisquée par la corruption et l’argent pendant que ces mêmes représentants s’empressent à asséner des leçons de démocratie à d’autre pays. Le scandale est d’une énormité inouïe, dit-il, qu’on n’arrive pas à y remédier.

Mais le plus grave est cette attitude, pour ne pas dire politique, des deux  poids et deux mesures, de certains élus européens en voulant, à la fois, et pour le même chef d’inculpation, enfoncer un pays et innocenter un autre, le Maroc, aussi coupable d’actes de corruption avérés et documentés avec des témoignages publiques vivantes qui circulent sur les réseaux sociaux.

Un projet d’amendement d’eurodéputés soumis au parlement européen suggère que celui-ci «est vivement préoccupé par les allégations selon lesquelles le Maroc aurait également tenté d’influencer des députés, d’anciens députés et des membres du personnel du Parlement au moyen d’actes de corruption, demande l’application de mesures conformes à celles appliquées aux représentants d’intérêt qataris pendant la durée des enquêtes ».

Cette proposition a été rejetée de peu.

Comme une bonne fortune pour les partisans du droit, de la justice et la liberté, le Qatar n’aura été ciblé que pour servir d’élément révélateur d’un système de corruption marocain avec un réseau tentaculaire qui implique la DGDE, sous ordre du monarque marocain.

Cela doit rappeler aux eurodéputés que ce régime bâti sur le mensonge, la corruption et l’espionnage est en sursis, le temps de son essoufflement inexorable, rattrapé qu’il l’est, par ses bourdes honteuses, ses errements diplomatiques incontrôlés et les conséquences historiques de son occupation coloniale du Sahara Occidental.  Après le « Pégasusgate » marocain, l’Europe se tait encore pour faire taire le « Morrocogate » !

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