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Les renseignements marocains impliqués dans la corruption des eurodéputés: un mandat d’arrêt à l’encontre de Yassine Mansouri

Dans sa livraison de  ce samedi 17 décembre, le journal italien La Repubblica   confirme l’implication du régime du Makhzen dans le scandale de la corruption qui éclabousse le Parlement Européen, l’une des institutions importantes de l’Union Européenne.
Selon La Repubblica, le juge fédéral belge, chargé du dossier aurait émis un mandat d’arrêt international  à l’encontre du patron services des renseignements marocains de la DGED, DG de la Direction générale des études et de la documentation (DGED, contrespionnage) marocain; Mohamed Yassine Mansouri.
Ce dernier serait impliqué dans ce qui est appelé « Qatar Gate »,via un réseau « européen » qui travaille pour le compte du Makhzen, et qui serait démantelé après cinq mois de travail de fourmi par les enquêteurs belges. Plusieurs éléments de l’enquête convergent vers un réseau de corruption organisé entre le Maroc et plusieurs eurodéputés.

 Morocco Gate ou Maroc Gate

Selon le média italien, les enquêteurs belges se penchent également sur des pots-de-vin versés par le Makhzen à des eurodéputés.

C’est à partir des déclarations de Francesco Giorgi, compagnon d’Eva Kalli, eurodéputée grecque écrouée,  vice-présidente déchue du Parlement européen, que les enquêteurs ont planché sur ce nouveau pan du dossier. Selon Repubblica et aussi le média belge Le Soir , Francesco Giorgi aurait non seulement reconnu les faits de corruption en lien avec le Qatar, mais également avec le Maroc. Francesco Giorgi n’est pas que le compagnon d’Eva Kaili. Il a également été pendant plusieurs années l’assistant parlementaire du très influent Pier-Antonio Panzeri, un ex-eurodéputé socialiste italien actuellement incarcéré pour son implication dans le scandale  de corruption qui éclabousse le Parlement Européen.

Selon les aveux de Francesco Giorgi, Pier-Antonio Panzeri alors eurodéputé aurait tenté d’influencer les politiques européennes concernant le dossier de la décolonisation du Sahara Occidental, dont la question du règlement du conflit est tributaire de l’application des résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU, exigeant l’organisation d’un référendum d’autodétermination du Peuple Sahraoui.

Le diplomate marocain Abderrahim Atmoun au coeur de Morocco Gate

Comme nous l’avons révélé dans un précédent article publié il y a quelques jours, le diplomate marocain et ambassadeur du Märoc en Pologne Abderrahim  Atmoun aurait joué u important rôle dans ce qui devrait être appelé Morocco Gate.

Le Soir et La Repubblica révèlent que  l’argent transitait par le diplomate  Abderrahim Atmoun, . Ce dernier était également co-président, avec Pier-Antonio Panzeri, de la commission mixte Maroc-UE entre 2011 et 2019. C’est aussi grâce à lui que l’eurodéputé aurait noué « un pacte secret » avec la DGED, en 2019.

À ces révélations accablantes s’ajoute la demande d’extradition de l’épouse et de la fille de Panzeri. Le document consulté par Politico, qui résulte d’écoutes, affirme que les deux femmes étaient « tout à fait au courant des activités » et « participaient même aux transports des cadeaux » faits par le diplomate.

Pier-Antonio Panzeri ne serait pas le seul à avoir reçu de l’argent du Maroc , d’après les révélations de Francesco Giorgi, l’Italien Andrea Cozzolino (membre de la délégation parlementaire pour les relations avec les pays du Maghreb) et le Belge Marc Tarabella (membre de la délégation pour les relations avec la Péninsule arabique) auraient des liens douteux avec Rabat et aussi  Doha. L’enquête sur la corruption au Parlement européen ne fait que commencer.

Le Makhzen ancré dans la culture de l’espionnage

Connu pour être le premier pays exportateur du Haschich, et bastion attitré de la pédophilie,  le Maroc passe ses dernières années pour être un champion de l’espionnage, et sa normalisation avec l ‘entité sioniste ne va que renforcer ses capacités dans son sport favori à savoir  l’espionnage. Ainsi, le monde entier a découvert dans un laps bien réduit de nombreux affaires d’espionnage dont l’acteur principal est le Makhzen.

Il convient de citer sur ce registre  le scandale du logiciel espion Pegasus, fabriqué par l’entreprise israélienne NSO, dont l’affaire avait éclaté en été 2021, suite à une enquête  menée par un consortium regroupant une centaine de journalistes, une vingtaine de médias, l’ONG Forbidden Stories, en collaboration avec Amnesty International.

Le Maroc,  utilisait à grande échelle Pegasus pour espionner non seulement des hautes personnalités de l’opposition au régime du Makhzen, mais aussi des dissidents et des hauts responsables politiques, militaires et sécuritaires de plusieurs États, notamment la France et l’Algérie.

Plus grave : le royaume est accusé d’espionner rien moins que le téléphone portable le président français d’Emmanuel Macron et de quelque 6 000 personnalités algériennes.

Moins de six mois après, le média français Le Point révèle un nouveau scandale d’espionnage impliquant Rabat et ses services de renseignements. Le Makhzen avait infiltré  le Conseil français du Culte musulman (CFCM), dirigé par Mohammed Moussaoui. l’acteur principal de ce nouveau feuilleton d’espionnage dénommé Mohamed B, résidant en France depuis 2010, et qui fait objet d’un mandat d’arrêt depuis mars 2018 pour « corruption d’agents publics en France ».Il opérait comme « agent traitant » du président du CFCM.

Même les organisations internationales n’ont pas été épargnées et sur ce registre, il est primordial de citer le cas du limogeage  d’une   marocaine, employée à l’Unesco pour des relations avec les services de renseignements marocains. Cheffe d’unité administrative à l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture Unesco, la Marocaine Wafaa Bernichi était au centre d’une sale guerre menée, depuis des années déjà par le royaume du Makhzen, à l’encontre de certains pays d’Europe et du Maghreb.

Yassine Mansouri sur les pas d’Abdelatif Hammouchi

Si le patron de la DGED Yassine fait l’objet aujourd’hui d’un mandat d’arrêt émis par le juge fédéral belge dans le cadre du scandale de corruption qui ébranle le parlement européen, son collègue et patron de la DST marocaine Abdelatif Hammouchi, l’a échappé belle en 2015  suite à   la plainte pour faits présumés de tortures, déposée par la victime le boxeur marocain Zakaria Moumni.

 

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