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TRIBUNE

Pendant que le gouvernement Macron fêtait la Flamme olympique il enflammait les hôpitaux

« Honte à celui qui peut chanter pendant que Rome brûle ». (…) « Honte à qui peut chanter pendant que chaque femme, sur le front de ses fils voit la mort ondoyer, que chaque citoyen regarde si la flamme dévore déjà son foyer ! », écrivait Alphonse de Lamartine. 

Par Khider Mesloub

« Honte à celui qui peut chanter pendant que Rome brûle ». (…) « Honte à qui peut chanter pendant que chaque femme, sur le front de ses fils voit la mort ondoyer, que chaque citoyen regarde si la flamme dévore déjà son foyer ! », écrivait Alphonse de Lamartine. 

En effet, face à la tragédie des Palestiniens, continuer à vivre dans la légèreté est honteux. Notamment assister aux festivités et aux prouesses sportives des athlètes lors des Jeux olympiques organisés par l’incendiaire gouvernement Macron. 

Ce même gouvernement qui immole les conditions de vie des prolétaires français et immigrés, les sacrifie sur l’autel du capital. Qui consume les acquis sociaux. Dévaste les services publics. Détruit les hôpitaux. Dégrade la santé des Français.

Plusieurs indices viennent corroborer que l’état de santé de la population française se dégrade. Une dégradation causée, non par quelque négligence personnelle, mais par la détérioration du système de santé, illustrée par les difficultés d’accéder au système hospitalier en surcharge, et aux soins du quotidien du fait de la désertification médicale libérale.

Avec un temps d’attente pour les rendez-vous en forte augmentation, une saturation des Urgences et une dégradation de l’offre de soins, cette situation conduit de plus en plus de Français à renoncer à se soigner, entraînant des conséquences graves pour leur santé. 

Et pour les malades téméraires qui se rendent aux Urgences pour se faire soigner, ils encourent le risque de succomber dans les couloirs de la mort de l’hôpital. Du fait de l’interminable délai d’attente sur un brancard, estimé en moyenne à 30 heures, les patients risquent en effet de mourir.

Or, comme le souligne Stéphane Vielmas, infirmier de bloc opératoire et représentant syndical au CHU de Brest, « une nuit passée sur un brancard aux urgences augmente la mortalité de plus de 40% pour les patients de plus de 75 ans ». « C’est dû au fait qu’on est sur des manques de personnel, et surtout sur un manque de lits. Certains devraient être hospitalisés, mais on n’a pas de lits d’hospitalisation pour les prendre en charge ». « Les urgences sont juste le reflet et l’entonnoir du problème de la santé en France », a ajouté l’infirmier. 

Conséquence : les déplorables conditions d’accueil des patients au sein des Urgences provoquent régulièrement des séries d’incidents médicaux et des décès. Les temps d’attente démesurés touchent tous les hôpitaux de France. 

Durant les Jeux olympiques, dans le seul CHU de Nantes où le délai d’attente aux Urgences est d’environ 48 heures, quatre patients sont décédés en trois semaines, entre fin juillet et début août. Une de ces personnes, âgée de 72 ans, aurait été retrouvée morte dans la nuit du 2 au 3 août, après 10 heures d’attente sur un brancard. Un autre malade serait décédé après avoir attendu 50 heures d’être transféré dans un service adéquat.

Comme le déplorent les personnels soignants, la fermeture et la saturation de plusieurs hôpitaux entraînent des bouchons records dans la zone d’attente des Urgences. Les Urgences sont devenues le théâtre de fins de vie indignes.

« Cette situation est totalement inacceptable. Cela fait depuis juin que certains patients doivent patienter jusqu’à 70 heures avant d’être pris en charge dans un service de soins adaptés », a déploré Jérémy Beurel, secrétaire général adjoint de Force ouvrière (FO), au CHU de Nantes. « Ces incidents insupportables sont une épreuve pour les médecins et infirmiers qui ne peuvent en faire plus, compte tenu de leurs effectifs et de l’état d’épuisement général des urgences. C’est pourquoi beaucoup en arrivent à rendre leur blouse », a ajouté Jérémy Beurel.

« Cette surcharge provoque deux cas de figure. Soit l’état de certains patients se dégrade faute d’être pris en charge assez vite ; soit le malade était déjà en fin de vie, mais termine alors ses jours dans des conditions indignes, dans la solitude et sur un brancard, au lieu d’être installé dans un box et entouré des siens », a précisé Olivier Terrien, délégué CGT au CHU de Nantes. Ce syndicaliste s’indigne et laisse éclater sa colère : « La dépollution imparfaite de la Seine a coûté 1,4 milliard d’euros. Vous imaginez ce que l’on aurait pu faire avec cette somme au sein de l’hôpital public ? ».

Comment interpréter cette dégradation de l’état de santé de la population française provoquée par la détérioration du système hospitalier public et de la médecine libérale, sinon comme un symptôme du déclin de la France ? Avec le dépérissement de la santé publique, confirmation est ainsi apportée que le modèle capitaliste français est à l’agonie.

La santé de la population française est sacrifiée par les immolateurs macronistes, ces adorateurs du veau d’or.

Lentement mais sûrement, le système de santé français, longtemps réputé pour son excellence, se détériore. Il agonise. Derrière l’agonie programmée de la santé publique, c’est l’effondrement historique et inexorable du « modèle social » capitaliste français qui se précise et se confirme. En France, l’État providentiel s’est métamorphosé en État pestilentiel : propagateur de la peste brune (fascisme, militarisme). Démentiel : il ne règne que par la terreur policière et le terrorisme informationnel (propagande et censure). Luciférien :il est désormais réduit à propager calamités, afflictions, désolations, détresses.

Assurément, la « maladie » du système de santé français a été causée par les restrictions budgétaires et la généralisation du modèle néolibéral dans le secteur hospitalier public, entraînant une réduction considérable des capacités d’accueil des hôpitaux, c’est-à-dire la fermeture de plusieurs structures hospitalières, notamment les Urgences. Une baisse drastique de l’offre de soins dispensée par une médecine libérale anémique. 

Une chose est sûre, la France n’est plus qu’un tombeau social et médical pour sa population prolétarienne précipitée dans la paupérisation et la pathologisation. Pour preuve, de nombreuses anciennes pathologies disparues ressurgissent sous l’effet conjugué de la fragilisation de la santé de la population et de la détérioration du système hospitalier et de la défaillance du secteur pharmaceutique. 

Encore pour preuve, ces dernières années la mortalité a augmenté plus que la natalité. La natalité s’est effondrée. En effet, la natalité affiche une baisse record en France.   En 2023, le nombre de naissances a baissé de 7%. Le niveau le plus bas depuis 1946. La baisse du taux de natalité se vérifie sur l’ensemble du territoire. Cette baisse est imputable au climat anxiogène et pathogène actuel, à la détérioration des conditions de vie et de travail, à l’obscurcissement de l’avenir en France, à l’assombrissement du climat social et politique, au durcissement autoritaire de la gouvernance macronienne, à l’explosion de la délinquance et de la criminalité, vecteurs d’insécurité et d’angoisse.

Après avoir été condamnés à devoir purger deux années supplémentaires dans les bagnes industriels, administratifs ou tertiaires, c’est-à-dire donner deux ans de leur vie au capital en repoussant leur retraite, subi l’amputation de leurs salaires et revenus causés par l’inflation spéculative patronale et étatique, les prolétaires de France, aux droits sociaux graduellement ponctionnés ou supprimés, se voient dorénavant privés du droit de tomber malade et de se soigner dignement. Pis, ils risquent de trépasser dans les couloirs de la mort des hôpitaux. 

Ainsi va la désormais grabataire France gouvernée par des sacrificateurs adorateurs du veau d’or : une France malade de ses dirigeants !

Khider MESLOUB 

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