Le président de la Coordination européenne pour le soutien et la solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO), Pierre Galand, a exhorté, vendredi depuis Lisbonne, les organisations de solidarité avec le peuple sahraoui à « agir pour empêcher » la poursuite du pillage des ressources naturelles du Sahara Occidental.
« Après les arrêts de la Cour de justice de l’UE, nous devons agir et empêcher les firmes de nos pays, qui aujourd’hui encore, font alliance avec le Maroc, pour exploiter les ressources naturelles du Sahara occidental », a-t-il plaidé dans son intervention à la 48e Conférence de l’EUCOCO.
Pierre Galand a appelé, à ce titre, au « boycott de l’ensemble des produits agricoles et de pêche marocains » importés dans l’UE. « Nous devons amener les juges à nous donner raison », a-t-il affirmé, soulignant que les arrêts de la Cour de justice de l’UE sont « applicables à tous les Etats membres » de l’Union et que » les juges de tous les Etats membres sont tenus par la décision de la CJUE ».
Début octobre, la haute juridiction européenne a invalidé deux accords commerciaux conclus en 2019 entre l’UE et le Maroc, précisant que les ressources naturelles du Sahara occidental ne peuvent être exploitées sans le consentement du peuple sahraoui, et de son représentant légitime, le Front Polisario.
Selon le président de l’EUCOCO, les derniers arrêts de la CJUE donnent aux organisations de solidarité avec le peuple sahraoui, à travers l’Europe, » les moyens d’aller défendre les droits de ce peuple devant les cours de l’ensemble des Etats membres » de l’UE. « Nous devons le faire dans un ordre qui soit suffisamment fort pour obtenir un effet sur l’opinion publique, et un effet sur l’ensemble de la mécanique mise en place », a-t-il préconisé.
Il a souligné, à l’occasion, le rôle de la société civile dans la surveillance du respect du droit international. « Nous devons rappeler à nos gouvernements, à nos parlementaires et à nos industriels la nécessité de respecter la légalité internationale, et que le droit est du côté sahraoui », a-t-il affirmé.
Un rapport de la Commission européenne sur « l’impact et les avantages pour la population du Sahara occidental de l’extension des préférences tarifaires aux produits originaires du Sahara occidental », dévoilé, il y a quelques jours, par l’Observatoire Western Sahara Resource Watch (WSRW), montre « l’énorme quantité de richesses » que l’UE « de mèche avec la puissance occupante marocaine, a pillé de ce territoire ».
Cette organisation chargée de la surveillance des ressources naturelles du Sahara occidental a précisé, en effet, que « la valeur combinée des exportations vers l’Europe dans ces deux secteurs (pêche et produits agricoles) s’est élevé à 590 millions d’euros » en 2022.
Jugeant ce rapport « choquant », WSRW a dénoncé « une tentative remarquable de justifier l’extension de l’accord commercial UE-Maroc au Sahara Occidental contre la volonté du peuple du territoire et en violation de la jurisprudence pertinente de l’UE ».
Le président de l’EUCOCO a tenu, à l’occasion, à rendre un vibrant hommage à un « homme remarquable » et figure du combat du peuple sahraoui devant la justice européenne pour l’exercice de sa souveraineté sur ses ressources naturelles, Me Gilles Devers, décédé mardi des suites d’une longue maladie.
« Son combat pour les causes justes, notamment pour la Palestine et pour la cause Sahraouie est à marquer d’une pierre blanche pour le peuple sahraoui », a-t-il conclu.