L’enquête de la Cour pénale internationale (CPI) sur les crimes commis par l’entité sioniste à Ghaza « avance sur de bonnes bases », a indiqué, dimanche, l’avocat français Gilles Devers.
Dans une déclaration à l’APS, Me Devers a expliqué que l’équipe chargée par le procureur de la CPI poursuit « activement » son travail et s’est déjà réunie à deux reprises avec les représentants du collectif d’avocats ayant déposé la plainte contre l’entité sioniste le 9 novembre dernier.
« Après avoir éliminé toutes les brouilles concernant la compétence de la CPI d’enquêter et l’impossibilité de se rendre sur place pour pouvoir le faire, l’équipe chargée par le procureur travaille désormais sereinement », a ajouté le chef de file des initiateurs de ladite plainte, relevant que « c’est la première fois dans l’histoire de la CPI qu’une plainte est suivie, quelques jours après, par la création d’une équipe d’enquête ».
« La pratique des anciens procureurs était de ne rien faire et d’attendre le Conseil des droits de l’Homme désigner une mission de 34 personnes (juristes) pour entamer son travail », a-t-il affirmé, soulignant que « l’acceptation du débat sur le génocide et l’ouverture d’une enquête sont déjà des victoires pour le peuple palestinien ».
Interrogé, dans le même contexte, sur la lenteur des procédures alors que l’entité sioniste poursuit ses massacres, Me Devers a fait observer que la CPI « a une pratique des enquêtes à long terme, particulièrement en temps de guerre », rappelant que « le dernier mandat d’arrêt émis par la CPI a nécessité un an de travail ».
« Nous ne voulons pas attendre un an pour voir la CPI agir dans le cas de Ghaza, mais il faut dire que jusqu’ici, il n’y a pas eu assez d’appui pour la plainte déposée (contre l’entité sioniste). Les Etats occidentaux refusent d’appuyer cette plainte, alors que les dirigeants du monde arabo-musulman se contentent du strict minimum jusque-là », a déploré l’avocat au barreau de Lyon.
Il a précisé toutefois, à ce sujet, que cette plainte « finira par aboutir tôt ou tard » et que les dirigeants sionistes seront devant la CPI « un jour ou l’autre, car tous les indices et toutes les preuves confirment le crime de génocide contre le peuple de Ghaza ».
« Nous avons pu récupérer les mandats d’arrêt qui ont été émis par la CPI (concernant de précédents crimes). Ces mandats sont des précédents pour nous. Les conditions dans le cas de Ghaza sont largement réunies et il y a des éléments de gravité exceptionnelle », a, en outre, assuré l’avocat des justes causes.
A ce propos, il a affirmé que le collectif à l’origine de la plainte contre l’entité sioniste « est en train de s’employer à fond et avec acharnement pour collecter le maximum de preuves et de témoignages concernant les crimes génocidaires contre les civils palestiniens », appelant « tous les juristes et citoyens à se mobiliser de leur côté pour transmettre davantage de preuves à la CPI ».
Il a salué, à ce sujet, la dernière conférence internationale organisée par l’Algérie et qui a rassemblé des délégations de juristes de plusieurs pays, affirmant que « de telles initiatives sont louables en ce sens qu’elles participent à la mobilisation des grandes masses et à l’implication de ces dernières ».
« Ce qui se passe à Ghaza est un déni du peuple. Ce déni trouve racine profonde dans le refus du droit du peuple palestinien à l’autodétermination. C’est très significatif de commencer cette campagne depuis Alger qui a su donner ses lettres d’or à l’autodétermination des peuples », a-t-il conclu.