La France enregistre en mai 2025 un solde démographique négatif (–1 000), avec 651 000 décès contre 650 000 naissances, une première depuis 1945, selon l’INSEE.
Cette baisse, due à une fécondité en berne (1,62 enfant par femme) et au vieillissement, menace le modèle social. Une baisse , la première du gere depuis la fin de la seconde guerre du monde en 1945 . Il s’agit de facto d’un basculement, anticipé , attendu pour 2035 , selon les experts, qui intervient avec une décennie d’avance, révélant une crise démographique majeure.
Julien Damon, démographe, note que « la baisse de la fécondité est importante », avec un indice conjoncturel de fécondité (ICF) à 1,62 enfant par femme en 2024, le plus bas depuis 1919. Cette chute, amorcée depuis 2010, s’explique par une diminution des naissances (–20 % par rapport à 2010, avec 663 000 bébés nés en 2024) et une hausse des décès (+3,6 % de janvier à mai 2025), portée par le vieillissement des baby-boomers, dont les premiers atteignent 80 ans.
Ce renversement, confirme l’effondrement du modèle social français, est observé pour la première fois y compris dans les Outre-mer. Maxime Sbaihi, économiste, alerte : « C’est tout notre modèle social qui s’effondre », pointant un manque d’actifs pour financer les retraites et la dépendance.
L’Insee prévoit une population active en déclin dès 2036, tombant à 29,2 millions d’ici 2070, contre 30 millions aujourd’hui. La France, autrefois leader européen en natalité, rejoint la majorité des pays de l’UE où les décès dépassent les naissances. L’âge moyen des mères à la première naissance, passé de 29 ans en 1974 à 31 ans en 2024, reflète des changements sociaux, et l’adoption de concepts véhiculés par le néolibéralisme dont sont victimes en premier les sociétés occidentales.
Emmanuel Macron, conscient de cette « déroute démographique », a tenté un « réarmement démographique » en 2024, proposant un congé de naissance mieux rémunéré, mais ce projet, non encore adopté, peine à inverser la tendance. Le solde migratoire (+152 000 en 2024) soutient encore la croissance démographique, mais son avenir reste incertain.