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December 8, 2025

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La France malade de sa police : une police maladivement dépressive, férocement répressive

Par Khider Mesloub

Aujourd’hui, avec l’aggravation de la crise économique et la prolifération des révoltes populaires vouées à se propager et se pérenniser, la gouvernance de la classe dominante française n’est assurée qu’au prix de la mobilisation permanente des policiers. Dernier rempart d’un État en pleine déliquescence.

C’est la cruelle réalité. En France, la police ne remplit plus sa mission de « gardien de la paix » matérialisée par la lutte contre la délinquance et le crime (inhérents par ailleurs à la société de classe). Elle est désormais réduite à assurer l’unique fonction de sauvegarde des intérêts de la bourgeoisie sénile confrontée à la récurrence des frondes sociales insurrectionnelles. Cette mutation sociologique s’observe également au plan sémantique. Si la police était auparavant désignée sous le vocable de gardien de la paix, de nos jours elle est dénommée force de l’ordre. Et pour cause. Elle ne maintient cet ordre établi délégitimé et fragilisé que par la force, c’est-à-dire la violence aveugle et la répression sanglante.

Ironie du sort, la police française, cette force censée « sécuriser » et « protéger » la population, n’aura jamais autant vécu, elle-même, dans un état d’insécurité et de persécution physique et psychologique. Et, concomitamment, jamais elle n’aura fait subir au prolétariat dissident et rebelle autant d’exactions et de violences sanglantes. Fait planer la menace de la Terreur étatique.

Aujourd’hui, la police travaille dans et par la terreur. La vie du policier est émaillée d’agressions verbales et physiques, parfois létales. Il ne se sent nulle part en sécurité, lui dont la fonction est d’imposer la sécurité… des possédants.

En France, le policier n’est aucunement respecté, même pas par la classe privilégiée qu’il protège : la bourgeoisie. Ni par son employeur (cet État terroriste social appliqué aujourd’hui à exploser la vie des populations par ses mesures antisociales meurtrières) qui, de plus en plus, ne le recrute que pour assurer les basses besognes répressives contre la majorité de la population précarisée et paupérisée, acculée à la délinquance ou contrainte de se révolter. Ni par cette majoritaire population victime des exactions et des violences policières. Notamment dans les villes populaires.

Au reste, les villes populaires dévorées par la misère et gangrenées l’insécurité, du fait des restrictions des budgets sociaux et du dévoiement de la fonction de la police dorénavant muée en milice assignée aux missions politiques de répression des dissidents et des protestataires, sont livrées aux multiples mafias, transformant la vie des résidents en cauchemar. Tandis que les quartiers bourgeois, devenus des ghettos bunkérisés, sont surprotégés, non seulement par une police publique pléthorique mais également par des agences de sécurité privées.

De manière générale, en France la plupart des fonctionnaires de police subissent ainsi une double pression, une double punition, matérialisée par l’augmentation exponentielle des arrêts maladie et de la consommation de psychotropes. En France, le policier contemporain est autant perclus de maladies psychologiques que la population victime de sa violence hystérique incontrôlée commandée par la conjoncture actuelle de crise économique systémique, régulée de manière chaotique et répressive par l’État des riches, incarné par le gouvernement Macron.

En effet, une proportion importante de policiers est atteinte de maladies psychiatriques. La profession assiste à une véritable hécatombe pathologique. En son sein, ces dernières années les arrêts maladie de longue durée flambent. Les familles se disloquent. Les chiffres des divorces explosent. Les démissions s’amplifient. Et le nombre de suicides explose, provoqué par la politique d’affrontement instituée par tous les gouvernements successifs pour réguler violemment les mouvements sociaux fréquemment en ébullition, dressés contre la dégradation des conditions sociales engendrée par les mesures antisociales décrétées par tous les pouvoirs, de gauche comme de droite (mais aussi par l’augmentation exponentielle de l’insécurité dans toutes les villes rongées par le trafic des stupéfiants et la délinquance).

La gestion de la crise par la violence est devenue l’unique moyen de gouvernance de la classe dirigeante française. Sa ligne politique de « négociation sociale » se résume en l’alignement de troupes de forces policières postées sur les lieux névralgiques de production et de circulation afin d’étouffer dans le sang tout mouvement contestataire.

En France, la police est devenue l’unique feuille de route des dirigeants politiques en pleine déroute. Leur exclusif programme politique « sécuritaire ». Leur planche de salut répressive gouvernementale. Cette police qu’ils dressent vainement comme une citadelle pour se protéger de l’assaut du prolétariat excédé et révolté, afin de perpétuer leur système capitaliste en décomposition. La police est le dernier rempart de l’État capitaliste en crise, incapable d’assurer « sa mission providentielle » de sécurité sociale et de prospérité économique provisoirement accordée à la population laborieuse au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale au cours des Trente Glorieuses. Aujourd’hui, le Léviathan étatique français dévoile sa vraie nature répressive, totalitaire, fasciste.

Or, aucune voix ne s’élève pour dénoncer les responsables de la dégradation des conditions de travail de ces policiers transformés en véritable milices privées chargées de la protection exclusive des classes possédantes et de la répression permanente des mouvements sociaux. Au vrai, depuis quelques années, les policiers sont enlisés dans une spirale de la violence ordonnée par le gouvernement Macron, une violence employée pour défendre l’ordre existant.

Macron ne vient-il pas de marteler de nouveau son unique projet de société : « L’ordre, l’ordre, l’ordre ». Or, l’ordre est assuré par la police muée dorénavant en milice. Ce message est donc adressé à « ses » forces de l’ordre.

Une chose est sûre, dans la guerre sociale qu’il a déclarée au peuple et au prolétariat, « ses » policiers ne connaîtront plus la paix. Ni des moments de répit. « Travaillez à réprimer et taisez-vous. Ne discutez pas les ordres. Ne provoquez pas de désordre. Car l’ordre établi capitaliste repose sur votre obéissante besogne répressive aveugle, aveuglante, et surtout paralysante, mais aussi meurtrière ».  Telle est la feuille de route sanglante tracée par Macron à « ses » policier, enrôlés à leur corps défendant dans la guerre de classe livrée par la bourgeoisie française au prolétariat.

Le prolétariat de France ne doit pas se faire d’illusion : plus la bourgeoisie va attaquer les conditions de vie des exploités, plus elle va renforcer son État policier. Le gouvernement Macron est condamner à renforcer sa politique répressive du fait de l’inévitable amplification des révoltes sociales déclenchées pour protester contre la dégradation des conditions de vie. Il va confier aux policiers le soin de faire le sale travail de répression de ces révoltes des prolétaires paupérisés.

Au reste, depuis le début de son premier mandat, la seule réponse apportée par le gouvernement Macron aux revendications légitimes du prolétariat en révolte contre la dégradation de ses conditions de vie et de travail, est la répression tous azimuts. En fait de dialogue social, le pouvoir envoie la police pour assurer la négociation à sa manière brutale. En fait de satisfaction des revendications, l’État des riches charge la police de la sale besogne de la distribution sans modération des coups de matraque et des gaz lacrymogènes, sans oublier les Flash-Ball. Et, parfois, l’usage d’armes contre les jeunes.

Ainsi, depuis maintenant six ans, pour passer en force ses contre-réformes antisociales et liberticides, le pouvoir de Macron se réfugie derrière le bouclier policier.

Pour tenter vainement d’éteindre les interminables incendies sociaux provoqués par sa politique antisociale, le gouvernement Macron mobilise en permanence ses escadrons de police, ces pyromanes de la violence. Pyromanes car, par leurs interventions musclées et répressions sanglantes, ces policiers déchaînés et hystérisés alimentent et attisent le feu de la colère des prolétaires violemment molestés, brutalement réprimés, arbitrairement appréhendés, injustement incarcérés.

Le cycle de la violence policière et de la haine de la police n’est pas près de s’atténuer. Bien au contraire. Et la police, exacerbée par les exigences répressives démesurées de sa hiérarchie ministérielle, et le prolétariat, excédé et révolté par les exactions et violences policières, ne sont pas près de se « réconcilier ». Le divorce entre la police et la population laborieuse française est consommé.

Pourtant, dans ce combat d’usure entre forces de l’ordre épuisées et le prolétariat enhardi, l’issue de la bataille est évidente : le prolétariat finira par l’emporter.

Au reste, les premiers signes de fissuration de la police apparaissent au grand jour. La révolte gronde également au sein de l’institution policière. Mais de manière impulsive, émotionnelle et anarchique. De façon factieuse et corporatiste.

Cela étant, dans cette guerre de tranchées ouverte depuis plusieurs années, la police doit-elle comprendre de quel côté de la barricade se situe ses alliés. Aujourd’hui, les policiers sont réduits à réprimer leurs frères de classe pour sauver un système capitaliste sénile pourvoyeur de violences sociales infligées à toute la population laborieuse, et vecteur de guerres imposées aux peuples de nombreux pays.

Au final, pour endiguer la pathologisation des policiers, juguler l’accentuation de l’hécatombe suicidaire policière, il ne reste à la majorité des fonctionnaires policiers de France, enrôlés dans cette Guerre Sociale contre le prolétariat, que la désobéissance, la démission. Ou encore mieux, leur ralliement au combat du peuple laborieux en lutte contre l’État bourgeois et son système pathogène capitaliste. L’histoire foisonne de ces moments de fraternisation entre la police et le peuple, entre l’armée et le peuple, pour abattre l’ennemi de classe commun.

Aujourd’hui, le peuple laborieux de France lance ce cri d’alerte aux policiers : « Ne vous tuez pas à la tâche et ne vous suicidez pas pour cet État capitaliste déliquescent ! Pour la classe bourgeoise française décadente qui vous instrumentalise pour perpétuer par la terreur ses privilèges, sa domination, son système capitaliste mortifère ! ».

Comme le scandaient certains Gilets jaunes à de multiples occasions lors des manifestations en 2018-2019 : « vous êtes des pauvres en bleu, nous sommes des pauvres en jaune ».

Le prolétariat de France a besoin de votre force pour neutraliser les criminels sociaux capitalistes installés aux commandes de L’État des riches, ces responsables de la dégradation généralisée des conditions sociales des classes laborieuses, des violences, de la répression, du racisme, des guerres. Et également responsables des maladies et suicides des policiers comme des autres travailleurs exploités.

 

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