Par Houria Ai Kaci
Des noms de futurs ministres circulent sur les réseaux sociaux visiblement inspirés par des lobbies qui cherchent à placer leurs poulains. Le Président de la République Abdelmadjid Tebboune, après sa réélection, a déclaré qu’il était à la recherche des « meilleures compétences » pour former le nouveau gouvernement afin de réaliser le programme de « l’Algérie nouvelle » (An 2).
Ces lobbies s’activent pour « placer » des ministres, parmi leurs connaissances, leurs amis, leurs voisins, leurs collègues, des hommes d’affaires qu’ils côtoient ici et ailleurs. Ce système de cooptation qui a déjà fait des ravages en Algérie lors des dernières décennies doit disparaitre ! « L’Algérie nouvelle » doit pouvoir triompher de ce mode Gouvernance, ruineux pour le peuple et la nation.
Le Peuple ne fait plus confiance à ces ministres cooptés qui passent leur temps au téléphone pour traiter leurs affaires et « régler les problèmes de leurs amis et connaissances ». On les voit passer leurs temps à se pavaner dans les réceptions et les salons feutrés, posant devant les caméras de télévision, faisant des déclarations inconsistantes et des promesses sans lendemain.
« L’Algérie nouvelle », qui doit s’éloigner au plus vite de « l’Algérie ancienne» doit rompre avec ce mode de Gouvernance autorisant des ministres et des dirigeants qui ont « un pois chiche à la place du cerveau » à gérer les affaires de la République, selon l’expression d’un vieux routier de la politique algérienne !
Le président Tebboune, réélu par le peuple doit mettre fin aux gouvernements des quotas, des copains, du clientélisme, des forces de l’argent. Le seul « lobby » dont il doit tenir compte est celui du peuple, car c’est à lui qu’il doit rendre des comptes et c’est lui qui souffre en premier de ce type de gouvernement !
Le défunt Président Boumediene, se déguisait pour aller dans la rue et entendre ce que pensait le peuple, car il savait que ses ministres ne lui disaient pas toujours la vérité. Aujourd’hui, les médias publics et privé ne jouent pas leur rôle car ils travestissent les faits pour transmettre une image idyllique et plaire aux décideurs !
Le défunt Boumediene, qui avait à cœur l’intérêt de l’Algérie avait mis à la tête de ministères clés et des entreprises stratégiques, des personnes qui n’étaient pas de la même famille politique que lui, mais qui travaillaient avec compétence et dévouement. Ils ont fait gagner à l’Algérie plusieurs batailles, comme celle du pétrole en 1971. La ligne de démarcation était à cette époque, l’intérêt national, peu importe que l’on soit de droite, de gauche ou même non partisan.
Cette ligne de démarcation est plus que jamais d’actualité avec le contexte international explosif. Cette démarcation sert à « séparer le bon grain de l’ivraie » et à empêcher la dilapidation de l’argent et des richesses nationales qui appartiennent au peuple souverain. Il faut confier leur gestion à des personnes avec des compétentes élevées et reconnues dans leur domaines respectifs par leurs diplômes, leur expérience et leurs travaux contenues dans leur CV et vérifiables !
Il faut « confier les clefs de la Maison Algérie» à de Hauts cadres compétents, des personnes honnêtes, aguerries et des patriotes qui pourront défendre l’économie nationale, la protéger et la faire prospérer. Ils doivent avoir pour motivation non pas de « se faire de l’argent », mais de faire gagner de l’argent à l’Algérie » « Servir le peuple et non se servir » !
Cependant, les ministres, les cadres, les responsables doivent aussi être contrôlés par le Premier Ministre, le chef d’orchestre de l’exécutif, mais aussi par le Parlement qui représente le Peuple souverain et des organismes de contrôle populaire (syndicats, associations, partis) qui doivent alerter sur les dérives, les déviations, la corruption).
Il existe aussi d’autres mécanismes de contrôle, en amont, comme les organismes chargés de la Planification, des études, pour donner plus de cohérence et d’efficacité sur le terrain, au programme du Gouvernement.
Tous les Algériens sont égaux en droits et en devoirs, mais pour gérer les deniers du pays, le Président doit choisir parmi les cadres nationaux ceux et celles qui vont « veiller au grain » et non pas « prendre la clef du coffre » !