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November 7, 2025

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Quand Paris finance la colonisation marocaine des territoires sahraouis

La France vient de franchir un nouveau pas en matière de violation du droit international sur la question du conflit au Sahara Occidental en portant un soutien fort à l'occupant marocain. Ce jeudi 9 octobre, l'Agence française de développement (AFD) a annoncé l'octroi d'un prêt de 100 millions d'euros à l'Agence nationale des ports (ANP) du Maroc pour financer des projets d'infrastructures dans les territoires occupés du Sahara Occidental, territoires non autonomes en attente de décolonisation.

La France vient de franchir un nouveau pas en matière de violation du droit international sur la question du conflit au Sahara Occidental en portant un soutien fort à l’occupant marocain. Ce jeudi 9 octobre, l’Agence française de développement (AFD) a annoncé l’octroi d’un prêt de 100 millions d’euros à l’Agence nationale des ports (ANP) du Maroc pour financer des projets d’infrastructures dans les territoires occupés du Sahara Occidental, territoires non autonomes en attente de décolonisation.

L’annonce a été faite par Bertrand Walckenaer, directeur général adjoint de l’AFD, à l’occasion de la tenue du forum franco-marocain à Dakhla, ville sahraouie occupée.

Le forum, organisé conjointement par le patronat marocain la CGEM et le MEDEF, a réuni plus de 300 chefs d’entreprise français, dont des représentants de Safran, Engie, Accor et Azura, intéressés par les secteurs des énergies renouvelables, de l’agriculture et du tourisme.

« Nous allons octroyer 100 millions d’euros à l’ANP pour financer des investissements dans plusieurs ports des provinces du sud du Maroc, visant à la décarbonation et à la modernisation des infrastructures », a déclaré Walckenaer. Le dirigeant a souligné le rôle stratégique du port atlantique de Dakhla, actuellement en construction, et a annoncé le lancement du programme en 2026.

Dans la même optique de violation du droit international et de piétinement de la décision de justice de la CJUE du 4 octobre 2024 , l’AFD annonce la tenue de pourparlers avec les collectivités locales de l’occupant marocain pour soutenir un plan de développement des services de base dans l’éducation, l’eau et l’énergie, secteurs dans lesquels Paris cherche à renforcer sa présence dans les territoires occupés, au mépris de l’arrêt rendu l’an dernier par la Cour de justice de l’Union européenne qui a invalidé les accords commerciaux, les considérant comme un pillage des ressources naturelles du Sahara Occidental.

De son côté, l’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier , a réaffirmé le soutien de son pays aux entreprises françaises investissant dans les territoires sahraouis occupés . Le diplomate français qui observa le silence sur les manifestations de la jeunessse marocaine, a ajouté que la France « encouragera et soutiendra » les entreprises françaises dans leur installation dans les territoires sahraouis occupés.

Sur ce registre, ilfaut noter que ce forum a été largement et sévèrement critiqué par les organisations sahraouies de défense des droits humains. Le Mécanisme de coordination de l’action militante à Dakhla occupée a qualifié l’initiative française de « nouvelle provocation constituant une violation flagrante du droit international et un mépris des arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne et du Conseil supérieur de la magistrature français », ainsi que de « tentative manifeste de légitimation économique de l’occupation marocaine du Sahara Occidental ».

« La participation des institutions économiques officielles françaises à ce forum constitue une complicité directe avec l’occupation marocaine, ce qui met en lumière l’hypocrisie et le double langage de la position française, qui proclame son adhésion au droit international et aux droits des peuples, tout en violant ces mêmes principes et en légitimant le pillage et l’annexion », note le groupe sahraoui. « Nous tenons le gouvernement français et le Maroc pleinement responsables de toutes les conséquences politiques et juridiques de cette mesure provocatrice, et nous réaffirmons que tous les accords et contrats signés sur le territoire du Sahara Occidental occupé sont nuls et non avenus au regard du droit international et des décisions de justice européennes. » « Toute partie se livrant à de telles activités se place du côté de la complicité avec l’occupation marocaine », peut-on lire dans le communiqué.n

Le prêt de l’AFD s’ajoute à une ligne de financement plus large destinée aux « provinces du Sud » marocaines, terme utilisé par le régime alaouite pour désigner le Sahara occupé. En mai 2025, l’agence avait déjà annoncé son intention d’investir 150 millions d’euros dans la région. À cette occasion, le directeur général de l’agence française, Rémy Rioux, s’était rendu à El Aaiún, capitale administrative du territoire, pour présenter les projets de développement.

Le controversé port atlantique de Dakhla est l’une des infrastructures emblématiques du plan marocain de développement du Sahara occidental, commémorant le 50e anniversaire de l’occupation du territoire. Avec un investissement de plus de 1,2 milliard d’euros, le régime alaouite le projette comme une plateforme logistique reliant le Maroc à l’Afrique de l’Ouest. Le soutien français intervient quelques semaines avant l’adoption, tant attendue, de la résolution du Conseil de sécurité sur l’avenir de la MINURSO, la mission des Nations Unies chargée d’organiser le référendum d’autodétermination au Sahara occidental.

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