“Ne pas voter ce texte ce n’est pas s’opposer à la libération de M. Sansal […] c’est s’opposer à l’instrumentalisation qui est faite de son cas”, indique ce vendredi l’eurodéputée Rima Hassan, de la LFI, réagissant aux propos scandaleux du ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau, l’accusant d’être un “agent” du gouvernement algérien

Selon Rima Hassan, le texte dont il est question a été mis à l’agenda par une coalition de la droite et de l’extrême-droite. Le respect des droits fondamentaux de M. Sansal doit bien entendu être garanti, j’ai moi même déposé des amendements sur ce texte qui n’ont pas été adoptés”

Selon elle, Boualem Sansal est présenté comme un “homme des lumières”, il défend dangereusement des thèses identitaires d’extrême-droite, reprend la rhétorique du grand remplacement ou encore stigmatise les personnes exilées.

“Sansal n’a pas été arrêté pour ses œuvres d’écrivain, il a été arrêté sur le fondement de l’article 87 bis du code pénal Algérien pour atteinte à l’intégrité territoriale du pays suite à ses propos sur la colonisation de l’Algérie par la France” ajoue-t-elle.

Retailleau, l’algérophobie, comme paradigme néocolonial

Reprenant la rhétorique de Xavier Driencourt, l’agent diplomate de la DGSE, fervent défenseur des algérianistes, comme Boualem Sansal, le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau occupe la scène de la propagande anti-algérienne en s’invitant sur tous les plateaux des médias parisiens dont les patrons sont nostalgiques de l’Algérie française, comme Cnews, BFMTV ou LCI, en plus des voix de la propagande du Quai d’Orsay, RFI, France24, RMC, délogeant au passage ses collègues du gouvernement français en l’occurrence ceux de la justice et des affaires étrangères.

D’ailleurs , dans la foulée de la tension entre Paris et Alger, liée à l’alignement de la France sur la position néocoloniale de l’occupant marocain des territoires sahraouis, annoncé par le président français Emmanuel Macron dont le pays en sa qualité membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU, a violé le droit international, Bruno Retailleau vient d’adresser aux préfets de la république, une circulaire définissant une nouvelle orientation en matière de régularisation des étrangers en situation irrégulière.

Une circulaire qui cible en premier lieu les algériens après avoir échoué à expulser l’influenceur Boualem, vers l’Algérie et après avoir été recadré par le Parquet de Paris au sujet de l’interpellation d’un autre influenceur.
Bruno Retailleau s’en est pris également au recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chamseddine Hafiz; le qualifiant d’un ambassadeur bis de l’Algérie en France.

Les antécédents anti- algériens de Bruno Retailleau

L’algérophobie, comme mode de communication et de propagande anti- algérien ne date pas d’aujourd’hui, puisque dans le sillage de l’ignoble et lâche assassinat prémédité du jeune Nehad en juin 2023, par un policier, Bruno Retailleau alors président des sénateurs LR, avait créé la polémique, via des propos scandaleux « Quand j’entends Gérald Darmanin à l’Assemblée dire qu’il n’y a pas de lien entre ces événements et l’immigration : bien sûr que si, il y en a un ».

“Pour la deuxième, la troisième génération, il y a comme une sorte de régression vers les origines ethniques.” avait déclaré le néofasciste sur Franceinfo.

Et d’ajouter: “Un délinquant n’est pas une victime”, observe Bruno Retailleau qui comprend la cagnotte de soutien à la famille du policier. “C’est leur façon de dire : on est derrières nos forces de l’ordre”, exprimant au passage son soutien à la cagnotte lancée par Jean Messiha, pour soutenir le policier assassin.

Il est clair aujourd’hui, que le néofasciste Retailleau est sur les pas du sulfureux raciste Eric Zemmour et son projet « d’assanissement » des banlieues, appelé Ronces en misant sur l’implication de l’armée française dans cette opération génocidaire et d’extermination, similaire selon ses propos à la bataille d’Alger.

Pour rappel, le raciste Eric Zemmour disait au lendemain de l’ignoble assassinat du jeune Nehad «Pour l’instant, on confine l’armée dans un rôle scandaleux de gardiennage, de protection des édifices religieux, vain et démobilisateur [l’opération Sentinelle, ndlr]. Mais l’état-major de l’armée sait qu’un jour viendra où il devra reconquérir ces terres devenues étrangères sur notre propre sol .

Et de poursuivre » Le plan est déjà dans les cartons. Il a pour nom “opération Ronces”. Il a été mis au point avec l’aide des spécialistes de l’armée israélienne qui ont transmis à leurs collègues français leur expérience de Gaza.»

En 2019, Didier Chabaillé, un ancien CRS passé par le Front national et atterri chez Debout la France: «Les militaires s’entraînent pour intervenir dans les cités quand ça va exploser. On ne sait pas quand mais ça va exploser. Est-ce que ça va être une sorte de mini- guerre civile cantonnée dans certains quartiers ? Très probablement. Mais il y a un moment où un acteur politique va dire “on y va” et on va y aller. […] Les Français ne le savent pas, c’est Zemmour qui l’a révélé il y a quelque temps en révélant l’opération Ronces. Il s’est fait taper sur les doigts d’ailleurs, si j’ai bien compris. L’opération Ronces, c’est une opération de préparation militaire pour intervenir au cas où.»

«L’opération Ronce, c’est le début de la fin. C’est la loi martiale qui va être appliquée dans toutes les cités. […] Il va y avoir un couvre-feu qui va être imposé. C’est pour ça qu’on déploie l’armée dans les cités. On va faire d’une pierre deux coups. Vous vous rappelez en 2005, quand Sarkozy parlait de nettoyer la racaille au Karcher ? Ça, c’était les prémices de l’opération Ronces. Ça a toujours été dans la tête des politiques. […] Ils ne seront même plus sous la coupe du ministère de l’Intérieur, des avocats, des vices de procédure et de ce qui va avec. Non, c’est le ministère de la Défense, ils t’enculent. […] L’opération Ronces va servir à nettoyer les fours [point de deal, ndlr] dans les cités.

C’est là où l’Etat va entrer en jeu et va légaliser le cannabis. Mais avant, il faut faire l’opération Ronces, il faut nettoyer tous les fourgueurs dans tous les quartiers. […] Tu vas descendre de chez toi, tu vas croire que t’es dans les Balkans pendant les années 95. Tu vas voir des chars. […]» conclut le raciste Zemmour.