Près de trois ans après la brouille et une année après l’annulation de sa visite à Alger, le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares a rencontré ce vendredi son homologue algérien Ahmed Attaf à Johannesburg en Afrique du Sud, en marge de la réunion ministérielle du G20.
Le ministre espagnol des affaires étrangères a salué le rôle joué par l’Algérie pour la libération rapide d’un ressortissant espagnol enlevé par une organisation criminelle, il y a quelques jours, lors de cette joute et a révélé les convergences des points de vue de son pays avec l’Algérie, sur les questions du Sahel et surtout de la Palestine.
Très critiqué dans son pays, sur sa gestion du dossier sahraoui, et accusé même d’être une girouette du régime du Makhzen, suite à son silence sur les expulsions des ressortissants de son pays depuis le début de l’année 2025, empêchés de se rendre dans les territoires sahraouis occupés, José Manuel Albares serait “déçu” par son allié marocain, qui privilégie aujourd’hui les entreprises françaises dans un nouveau partenariat de pillage des ressources naturelles du peuple sahraoui, en violation du droit international et des dernières décisions de justice de la CJUE.
L’Espagne, a été le grand perdant sur le plan économique avec l’Algérie, après le revirement “honteux” du président du Conseil Espagnol Pedro Sanchez en mars 2022, dans le dossier sahraouis et l’alignement sur la position de l’occupant marocain, violant la position historique de neutralité de Madrid, et sa fameuse lettre adressée à Mohamed VI, dans la foulée du scandale d’espionnage des hauts responsables ibériques, dans ce qui est connu par le scandale Pegasus .
Alger n’a pas tardé à geler le traité d’amitié et de partenariat et de bon voisinage, signé avec Madrid , vieux de vingt ans.
Les espagnols ont payé cher de ce revirement et leur alignement sur la position du régime du Makhzen, qui n’a nullement abandonné sa politique de surenchère et de chantage à l’égard de son voisin espagnol. Rabat continue sa politique de chantage à travers l’envoi massif de migrants, et d’innodation du marché espagnol par des quantités énormes de drogues et aussi de produits agricoles à la limite de la consommation au détriment des agriculteurs espagnols qui crient quotidiennement à la concurrence déloyale.
Aujourd’hui, l’Espagne sous le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez a largement perdu du terrain face ses concurrents italien, chinois et autres dans sa stratégie de redéploiement sur le marché algérien. L’Espagne qui aspirait a devenir un hub gazier en matière d’approvisionnement du marché européen a perdu du terrain face à son concurrent italien, plus fiable et qui sera le premier partenaire privilégié d’Alger. L’Espagne sera également le perdant dans cette nouvelle alliance franco-marocaine, où les entreprises françaises sont les mieux loties pour le pillage des richesses du peuple sahraoui.
L’Espagne, sera aussi le grand perdant dans le récent rapprochement américano-russe, et le règlement du conflit ukrainien. Le gouvernement Sanchez qui a largement soutenu le régime de Kiev, payera cher la nouvelle vision de l’administration américaine sous Donald Trump.
La diplomatie espagnole sous José Manuel Albares qui a pris beaucoup de temps pour réagir à la libération du ressortissant Navaro Canada Joaquim, est une preuve intangible sur la perte de la face de Madrid, à l’opposé des services de renseignements espagnols qui maintenaient une approche plus réaliste et efficace. Pedro Sanchez et José Manuel Albares, payent aujourd’hui, le prix de leurs obstinations à se mettre dans le wagon du régime du Makhzen, occupant illégal des territoires du Sahara Occidental.