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La revanche des martyrs des résistants de la colonisation

Le Président de la république Abdelmadjid Tebboune a annoncé ce jeudi le rapatriement vendredi des restes mortuaires de 24 martyrs de de la Résistance populaire face à la colonisation barbare de la France, lors de la cérémonie de remises des la cérémonie de remise de grades et de médailles aux officiers de l’Armée nationale populaire, au Palais du peuple, à l’occasion du 58e anniversaire de la fête de l’indépendance et de la jeunesse

Coup de maître

Selon le président Tebboune , la restitution des restes mortuaires des 24 martyrs de la résistance populaire sera effectuée à bord d’un avion militaire des Forces armées en provenance de France.
Cette opération sera suivie de d’autres opérations de restitution des restes mortuaires des autres Chouhada déportés post-mortem , dans le cadre de l’engagement de l’Etat algérien résolu à mener à bout cette entreprise pour réunir tous nos Chouhada sur cette terre qu’ils ont tant chéri et pour laquelle ils ont sacrifié ce qu’ils avaient de plus cher, leur vie.

Les hautes autorités algériennes ont le mérite d’avoir permis à ces glorieux martyrs d’être enfin enterrés chez eux, après plus de 170 ans de déni de droit naturel et humain d’être inhumés. Tout le mérite revient à celles et ceux qui n’ont ménagé aucun effort pour rapatrier les leurs, malgré l’entêtement des néocolonialistes et leurs larbins néocolonisés du pays. Effectuer le rapatriement par des avions militaires algériens depuis la France, est d’une haute connotation symbolique de cette Algérie qui veut se débarrasser à jamais du diktat de l’ancien colon.

Les restes mortuaires rapatriés sont ceux de Cherif Boubeghla, Cheikh Ahmed Bouziane, chef de l’insurrection de Zaatcha, Cherif Bou Amar Ben Kedida, Si Mokhtar Ben Kouider Al-Titraoui et d’autres de leurs frères, dont un jeune résistant d’à peine 18 ans de la tribu de Beni Menasser, nommé Mohamed Ben Hadj ».

Le Président Tebboune a assuré qu’il s’agit là, de la « quintessence même de notre devoir de respect sacré à l’égard de nos Chouhada et symboles de notre Révolution et de notre engagement à ne jamais renoncer à une quelconque partie de notre patrimoine historique et culturel ».

« Loin de rester otages du passé, la convocation de notre Histoire, avec ses détails, ses peines et ses joies, pour préserver la Mémoire nationale et évaluer notre présent, ses points positifs et ses insuffisances, est un repère pour nos enfants et petits-enfants dans l’édification d’un avenir radieux et serein et la construction d’une personnalité forte et solide, respectueuse des fondements, principes et valeurs de la Nation », a-t-il assuré.

Et de préciser que « parmi les héros, dont les restes mortuaires sont rapatriés, figurent des compagnons d’armes de l’Emir Abdelkader Ibn Mahieddine (Paix à son âme), réinhumé lui aussi après l’indépendance au Cimetière d’El Alia, et dont les noms s’ajoutent à la longue liste des Chouhadas des insurrections de Lalla Fatma N’Soumer, Boumaza, El Mokrani, Cheikh El-Haddad, de la Révolte de Ouled Sidi Cheikh, Nacer Ben Chohra, Bouchoucha, de la Révolution des Aures et des manifestation de Mai 1945 jusqu’à la concrétisation de leur rêve par la Glorieuse Révolution de Novembre ».

« Une Révolution qui a fait plier les forces coloniales barbares et permis à l’Algérie, Etat indépendant et souverain, de reprendre la place qui lui sied dans le concert des Nations et d’être un phare pour les peuples en lutte pour la liberté, l’indépendance et le recouvrement de la souveraineté nationale et une force régionale par ses positions claires, avec lesquelles il faut compter, et surtout à le demeurer toujours », a souligné le Président Tebboune.

La famille révolutionnaire se réjouit

La restitution des crânes des résistants algériens à l’invasion et la colonisation françaises, conservés depuis plus d’un siècle et demi au Musée d’histoire naturelle de Paris, et dont 24 seront rapatriés vendredi, a été saluée par une grande frange de la société algérienne, dont la famille révolutionnaire

Pour Dahou Ould Kablia, président de l’Association des anciens du Ministère de l’armement et des liaisons générales (MALG) « Il y a deux nouvelles qui m’ont réjoui aujourd’hui, c’est que la cérémonie de remise des grades ait lieu au Palais du peuple, pour bien montrer la cohésion entre l’armée et le peuple, et la deuxième est le rapatriement des crânes de valeureux chouhadas, du 19 siècle, qui ont été les pionniers de la résistance contre l’occupant colonial. Cette nouvelle constitue un évènement historique », a-t-il indiqué dans une déclaration à l’APS, en marge d’une cérémonie de remise de grades et de médailles à des officiers de l’ANP, organisée au Palais du peuple.

Il a ajouté que cet évènement revêtait un « sentiment de fierté », ajoutant que par ce geste c’était « la dignité de l’Algérie qui a été recouvrée, c’est à la gloire de la révolution, de la résistance, c’est surtout à l’avantage de monsieur le Président de la République ».

Pour sa part, Youssef Khatib (colonel Hassan, chef de la wilaya IV historique), a indiqué que l’Algérie avait triomphé du colonialisme français, considérant que sa génération a fait son devoir envers le pays.

Il a estimé, à l’occasion, qu' »on doit transmettre l’Histoire avec un grand H à la jeunesse à laquelle appartient l’avenir ».

Les résistants reviennent chez eux

Des crânes de dizaines de résistants algériens à la colonisation française, dont ceux de Chérif Boubaghla (mort en 1854) et de Cheikh Bouziane des Zaâtchas (mort en 1849) se trouvent au Muséum national d`histoire naturelle de Paris (MNHN) depuis 1880 et classés dans la collection « ethnique » du musée.

Mohammed Lamjad ben Abdelmalek, dit Chérif Boubeghla, et Ahmed Bouziane dont les crânes seront rapatriés, avec 22 autres, vendredi de France, sont deux icônes de la résistance populaire contre l’occupation française.

Leurs têtes ont été prises comme des trophées de guerre avant d’atterrir dans les réserves du musée de l’Homme à Paris où elles sont « conservées » depuis un siècle et demi.

Né en 1820, Chérif Boubeghla a été l’initiateur d’une révolte populaire, qui porte son surnom, contre la colonisation française dans la région du Djurdjura, en Kabylie. Une révolte qu’il dirigea, jusqu’à sa mort, le 26 décembre 1854. Vers 1850, il s’est établi à la Kalâa des Beni Abbès où il organise un mouvement d’insurrection, en particulier par des contacts avec les tribus des montagnes environnantes.

En mars 1851, il a attaqué Azib Chérif Benali, chef de la zaouia d’Ichellaten et Bachagha aux ordres des Français. Défait lors d’une deuxième attaque sur Ichellaten, Chérif Boubeghla s’est replié sur le aarch des Ath Mellikeche (W.Bejaia), où il a établi son nouveau centre d’opération.

Il a harcelé sans cesse la soldatesque coloniale avant d’être contraint de se replier vers le nord du Djurdjura, où de nouvelles tribus se sont joints à sa cause.

Chérif Boubeghla a réussi à défaire un détachement de l’armée française dans un affrontement près de Boghni (en Kabylie), le 18 août 1851. A la suite de cette défaite, une expédition française a opéré pendant un mois sous les ordres du général Pélissier, pour tenter de réduire les insurgés.

Après son retour à Ath Mellikech, il a étendu son action vers la Kabylie côtière si bien que le 25 janvier 1852, une colonne française de trois mille fantassins est nécessaire pour rouvrir la route entre El Kseur et Béjaïa.

En juin de la même année, il a été blessé à la tête, pendant un combat qui a eu lieu au village Tighilt Mahmoud (près de Souk El Tenine).

En 1853, il a réussi à relancer le mouvement de résistance. Mais, le gouverneur de la région d’Azzaga, en Kabylie, le général Randon, monte une expédition à la mi-1854, pour mater la tribu des Ath Djennad, soutien de Boubaghla.

A la suite de la prise du village d’Azib, l’assaut est donné aux Ath Yahia. Après quarante jours d’escarmouches, l’opération coûte au général Randon, 94 soldats tués et 593 blessés.

Cherif Boubaghla, blessé, quitte alors la région pour retourner à Ath Mlikeche, où il reprend son travail d’organisation. Il parvient entre autres à s’allier à Lalla Fatma N’Soumer.

En 1854, après avoir été dénoncé, il est poursuivi par les frères Mokrani qui s’étaient alliés aux Français. Sa tête fut tranchée alors qu’il était encore en vie.

Quant à Cheikh Bouziane, celui-ci fut le chef de la révolte de l’oasis des Zaâtchas, qui a tenu en échec deux mois durant l’armée française dans ce qui fut l’un des combats les plus meurtriers de la conquête de l’Algérie.

Le 26 novembre 1849, la population en paya le prix. La victoire des troupes françaises donna le signal d’un massacre général : un millier d’hommes, de femmes et d’enfants périrent, achevés à la baïonnette.

Les têtes de Cheikh Bouziane, de son fils et celle de Si Moussa Al-Darkaoui furent empalées et exposées, d’abord dans le camp militaire des Zaâtchas, puis à Biskra, pour « convaincre les sceptiques de leur mort et servir d’exemple à ceux qui essaieraient de les imiter ».

La réponse à ceux qui glorifie la colonisation

La restitution des restes de nos valeureux martyrs, est une réponse à celles et ceux qui considéraient la colonisation barbare comme un acte civilisationnel.
Les patriotes algériens n’ont jamais renoncé à défendre la mémoire de leurs ancêtres qui durant les 132 ans de la colonisation, se sont sacrifiés pour la patrie et ont payé de leurs vies. Algérie54 diffuse en cette heureuse occasion de rapatriement de ces dignes fils de l’Algérie une vidéo d’une interview accordée par l’auteur algérien Ahmed Bensaada à  la WebTV Radio Québec, le Samedi 16 décembre 2017.

L’auteur algérien s’interrogera sur la présence des crânes de résistants algériens dans un musée parisien, tout en appelant à la nécessité d’honorer les mémoires de ces martyrs, en les inhumant dans des cimetières algériens. Ahmed Bensaada, révèlera la barbarie de la colonisation française, en citant le journaliste français Louis de Baudicour, sur la bataille de Zaatcha et le massacre de la population algérienne

Ahmed Bensaada: « Que font des crânes de combattants algériens dans un musée français? »

Les néocolonisés

Feriel Furon, célébrée à Paris

Le rapatriement des restes mortuaires de nos glorieux martyrs est une revanche de l’histoire contre les faussaires qui tentaient depuis des années de blanchir les bourreaux des algériens et les voix de la néocolonisation, notamment sur le plan culturel, comme c’est le cas pour Albert Camus et Enrico Macias, dont la secte néocolonisée voulait leur offrir un tapis rouge, il y a quelques années .

L’invitation de Feriel Furon et la trahison à la mémoire des martyrs

Feriel Furon , invitée en 2017 par Radio.M

Feriel Furon,la nièce du sanguinaire et coupeur des oreilles des algériens Bouaziz Bengana, a été bel et bien invitée en Algérie, et reçue en grande pompe par les serviteurs d’El Isaba, au grand dam des patriotes algériens et de la mémoire des fils de la région des Zibans.

Feriel Furon, est venue en 2017 exhiber les réalisations et prouesses de son grand-père,via son livre « Si Bouaziz Bengana, dernier roi des Zibans » bénéficiant en la circonstance du soutien des « responsables et hommes de culture »acquis à la cause néocolonialiste.
Aujourd’hui et à l’occasion du 58 ème anniversaire de l’indépendance, et à l’occasion de la nouvelle république qui se dessine, il est primordial de rendre cette Algérie martyrisée par 132 ans de colonisation sans visa, et une décennie de terrorisme barbare, à ces dignes fils patriotes

 

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