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La chasse aux Russes est ouverte. Ils en arrive même à chasser les morts.

Par Djeha

La Russie, sous sanctions, ne peut même plus entretenir les cimetières en Occident où reposent ses ressortissants.

Après avoir interdit les sportifs russes des compétitions internationales, les médias russes des paysages audio-visuels occidentaux (sans doute pour protéger les citoyens libres de la propagande russe -dans une démocratie qui garantit la liberté d’expression-, et qui auraient besoin de parrains qui pensent pour eux), après avoir chassé des chefs d’orchestre de renom, après avoir interdit de palais de la musiques et d’opéras des musiciens majeurs de l’histoire de la musique, comme Tchaïkovski, voilà que les Occidentaux s’attaquent aux morts pour les chasser de la terre dans laquelle ils reposent depuis près d’un siècle.

C’est déjà le cas des bibliothèques (fini Tolstoï, Dostoïevski…), des cinémas (adieu S. M. Eisenstein, Bondartchouk… !), de l’histoire des sciences (par qui sera remplacé le tableau de Mendeleïev ?)…

C’est maintenant que G. Orwell devrait venir contempler in vivo le tableau qu’il avait imaginé en 1948, dans un Occident monocolore, triste et totalement clos.
Pour ouvrir des fenêtres on compte sur le génie des Plantu, des Charlie et même des Dilem qui ont le sens des courants d’air pour nous offrir quelques traits d’humour, mortels pour les incivilités.
Ce monde érige des Murs partout et prétend avoir isolé la Russie du reste de l’univers.
D’où même les morts seront demain expulsés.
C’est cela un modèle de civilisation à imiter?

Avec la guerre en Ukraine, l’avenir incertain du cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois, le plus grand à l’étranger

Eve ChancelLe Monde, D. 15 janvier 2023

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