A la une, Contribution

Le Sahara Occidental est une question de décolonisation.

Par: Mohamed El-Abassi

La solution réside dans l’organisation d’un référendum d’autodétermination libre et sans contrainte administrative ou militaire en vertu du droit international et de la doctrine des Nations Unies en la matière.

Dans sa dernière livraison, « Jeune Afrique » s’épanche dans un article du 07 septembre 2023, intitulé « le Conseil de sécurité doit cesser d’alimenter le statu-quo », à vouloir refaire l’histoire de la décolonisation en suggérant, dans un vulgaire parti-pris insolent, la thèse marocaine telle qu’elle lui a été dictée : Le réalisme, la realpolitik pour mettre en avant la thèse intenable de l’autonomie au Sahara Occidental ! Un hebdo, si ancien, peu soucieux de sa neutralité, encore moins, ni de la déontologie, ni de sa réputation échangée en contrepartie de faveurs de toutes sortes du Makhzen, le revoilà « Jeune Afrique » vieilli et ridé par le mensonge, défiguré par la corruption et éclaboussé par la compromission, qui se livre ainsi dans un spectacle d’allégeance à la monarchie alaouite dans le déni du droit international et du principe de l’autodétermination des peuples, qui a eu raison de tous les subterfuges des systèmes coloniaux dans l’histoire vaincus par une vague de décolonisation et des indépendances africaines.

Le Sahara Occidental étant la dernière colonie en Afrique devra obéir à un référendum d’autodétermination du peuple du Sahara Occidental : le seul moyen de parvenir à une solution politique dans ce conflit qui oppose le peuple du Sahara Occidental et son colonisateur, le Royaume du Maroc.

« Jeune Afrique » que nul n’ignore la ligne éditoriale ternie par ses accointances avec le Makhzen, se met en avant en défendant la position politique marocaine dans le conflit du Sahara Occidental. Il est utile de lui rappeler quelques constances pertinentes en réponse à ses élucubrations insensées :

  1. Il ne s’agit pas d’une revendication « séparatiste », comme le prétend « Jeune Afrique », mais d’une revendication du peuple du Sahara Occidental à recouvrer sa liberté, sa dignité et son indépendance à travers un référendum d’autodétermination s’agissant d’un cas de décolonisation discutée actuellement en 4ème commission de l’ONU. L’argument du séparatisme est une manipulation marocaine, relayée par la magazine, puisque jamais dans l’histoire le territoire du Sahara Occidental n’a été possession du Maroc.
  2. Parlant « des faits et de la réalité, et de la realpolitik » et de tout le stratagème d’une construction qui n’a de cesse de vouloir s’imposer au lieu du droit et de la doctrine des Nations Unies en matière de décolonisation, cette tentative de faire l’impasse sur le droit international qui s’applique à la décolonisation du Sahara Occidental, relève d’un argumentaire marocain aux fins de refuser un référendum d’autodétermination du peuple du Sahraoui.
  3. Si les parties en conflit, nommément désignées par l’ONU, le Front POLISARIO et le royaume du Maroc, sont appelées à des négociations, l’Algérie est un pays observateur, au même titre que la Mauritanie, en leur qualité de pays voisins. Les raisons du blocage incombent au Maroc qui veut à tout prix impliquer l’Algérie dans un conflit dont elle n’est pas partie, ce qui de ce fait perdurer « le statu-quo » et en assume la pleine responsabilité.
  4. Que « Jeune Afrique » sache que le peuple du Sahara Occidental est préoccupé par son indépendance et sa liberté pour lesquelles il lutte depuis près de cinquante ans et, si le magazine français s’étourdit à agiter le risque sur la paix et la sécurité internationales, il ne fait que tenter de noyer une question simple : * Qui implique le F.POLISARIO et le Maroc ; * Sa solution réside dans l’organisation d’un référendum d’autodétermination sans contrainte militaire ou administrative ; *La solution politique réside donc dans des négociations directes entre les deux parties en conflit, le F.POLISARIO et le Maroc. Quant à évoquer l’Algérie pour alimenter l’énormité de son récit du séparatisme, « Jeune Afrique » s’enfonce davantage dans son discrédit et perd ainsi toute considération.
  5. L’héritage en dérive de ce magazine s’en est trouvé entre des mains indignes, loin de poursuivre le combat libérateur qui légitimait, en son temps, son nom de « Jeune Afrique » qui lui conférait la résonance d’un média panafricain militant pour le droit des peuples épris de justice et de liberté dans l’idéal d’une Afrique nouvelle, émancipée et libre.

Grandeur et décadence !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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