Les autorités de l’occupation marocaine ont empêché ce samedi 15 mars une délégation de juristes espagnols d’accédet à Layoune occupée. La délégation espagnole comptait effectuer une mission d’observation juridique sur les droits de l’homme de la population sahraouie résidant au Sahara Occidental occupé par le régime du Makhzen.
Selon la délégation espagnole, “deux agents en civil ont empêché les trois membres de la mission de descendre de l’avion, à leur arrivée à l’aéroport de Layoune occupée et ont été contraints de prendre l’avion pour retourner à Gran Canaria”.
La mission a été commandée par le Conseil général des avocats espagnols et composée de membres de l’Association internationale des juristes pour le Sahara Occidental. Avec ce nouveau cas, il y a maintenant 15 Espagnols qui ont été expulsés du Sahara Occidental Occupé depuis le début de cette année.
L’association avait précédemment annoncé un voyage qui visait à « effectuer une analyse et une vérification des droits de l’homme de la population sahraouie dans le territoire non autonome (TNA) du Sahara Occidental, ainsi qu’une étude de la gestion des ressources naturelles du territoire sahraoui ».
La délégation des juristes espagnols était composée des juristes canariennes Dolores Travieso Darias et Flora Marrero Ramos et du technicien Silvestre Suárez Fernández et devait rester à Layoune occupée jusqu’à mardi prochain, sachant que cette mission initie un travail juridique depuis 2002 et qui s’est poursuivi dans le temps .
L’ordre du jour comprenait « des rencontres avec les proches des prisonniers politiques et des prisonniers d’opinion sahraouis, avec la population civile sahraouie, avec les organisations de femmes sahraouies et avec les collectifs et organisations sahraouis existant sur le territoire (ISACOM, ASVDH, et autres…) ».
Dans une déclaration préalable au début du voyage, les organisateurs ont justifié la pertinence de la visite par « l’inachèvement de la décolonisation espagnole de l”ancienne colonie », la permanence d’une puissance occupante gouvernant et gérant le territoire non autonome, l’existence d’une guerre depuis 2020 causée par la rupture du cessez-le-feu mené par le Maroc, la persistance dans les prisons marocaines de défenseurs sahraouis des droits de l’homme, les arrêts du 04/10/2024 de la Cour de justice de l’Union européenne déclarant la nullité des accords de pêche et d’agriculture entre l’UE et le Maroc » ainsi que le black-out de fer de l’information auquel le territoire est soumis.
La mission avait communiqué son voyage aux gouvernements de l’Espagne et des îles Canaries, à l’ONU, au Parlement européen et au Conseil. Le nombre d’Espagnols expulsés ou privés d’accès au territoire a explosé ces derniers mois. Début mars, les autorités marocaines ont expulsé le secrétaire aux Relations internationales de la Confédération générale du travail (CGT), David Blanco, un jour après son atterrissage à l’aéroport de Dakhla occupée.
En février, les autorités de l’occupation makhzenienne ont arrêté puis expulsé une délégation de trois eurodéputés, dont l’Espagnole Isa Serra de Podemos. Au total, 15 espagnols ont été expulsés par l’occupant makhzenien depuis le début de l’année en cours.