Dans une tribune publiée ce mercredi 28 mai sur les colonnes du journal américain The Washington Times, John Bolton l’ancien conseiller à la sécurité nationale de l’administation américaine lors dupremier mandat du président Donald Trump et un ancien ambassadeur des USA auprès des Nations Unies, revient sur la question de la décolonisation du Sahara Occidental, attribuant les échecs à la résolution d’une solution politique et pacifique aux visées expansionnistes et annexionnistes du régime du Makhzen.
Pour John Bolton, la solution évidente à la question de la souveraineté est de demander aux habitants du Sahara Occidental ce qu’ils préfèrent : l’indépendance ou une « autonomie » promise par le Maroc.
“En 1991, après l’annulation par les États-Unis de l’invasion du Koweït par Saddam Hussein, Washington a fait adopter la résolution 690 du Conseil de sécurité, créant une opération de maintien de la paix des Nations Unies chargée de superviser un référendum sur l’avenir du Sahara Occidental” écrit le diplomate américain. “Cette résolution s’inscrivait dans le prolongement d’un accord de 1988 entre le Polisarioet le Maroc, et tous deux soutenaient la démarche du Conseil de sécurité” insiste-t-il.
Et de poursuivre” Mais le Maroc a commencé à entraver les efforts de l’ONU pour mettre en œuvre la résolution presque dès son adoption, craignant qu’à l’issue d’un référendum véritablement libre et équitable, les Sahraouis ne choisissent l’indépendance. L’ancien secrétaire d’État James Baker a réussi à ramener les parties à la table des négociations pour convenir de la tenue d’un référendum lors des accords de Houston de 1997, mais le Maroc est revenu sur ses engagements, refusant même d’envisager le référendum qu’il avait accepté à plusieurs reprises. Malheureusement, l’obstruction du Maroc a perduré depuis, et des centaines de milliers de Sahraouis vivent toujours dans des camps de réfugiés gérés par l’ONU près de Tindouf”.
Les mensonges et désinformations du régime du Makhzen
John Bolton, en diplomate aguerri met à nu les mensonges et les désinformations véhiculés par le régime du Makhzen et es instruments subversifs, comme nouvelle stratégie de propagande visant à ternir l’image, du mouvement de libération sahraoui, en l’occurrence le Front Polisario.
L’ancien Conseiller de Donald Trump à la sécurité revient sur les mensonges liant le Front Polisario à l’Iran.
“Cette désinformation pourrait bien avoir pour but de détourner l’attention américaine de l’obstruction marocaine qui s’oppose depuis des décennies à un référendum. Les opposants sahraouis sont allés jusqu’à affirmer que des combattants du Polisario faisaient partie des milices étrangères formées par l’Iran en Syrie sous le régime d’Assad, aujourd’hui déchu” note Bolton.
“Le Washington Post et d’autres publications rapportent que le nouveau gouvernement syrien et le Polisario ont catégoriquement nié ces allégations, mais que les alliés occidentaux du Maroc continuent de les propager. Peut-être influencés par cette propagande anti-sahraouie, un projet de loi a été déposé à la Chambre des représentants pour qualifier le Polisario de groupe terroriste. C’est l’affirmation la plus inexacte que l’on puisse faire à propos des Sahraouis, qui comptent parmi les plus modérés dans leurs opinions religieuses” assure-t-il.
Et d’ajouter” Ils n’ont jamais succombé au radicalisme qui a balayé le Moyen-Orient après la révolution islamique iranienne de 1979. Les affirmations selon lesquelles les Sahraouis seraient vulnérables à la propagande chiite basée à Téhéran sont démenties par la présence de longue date dans les camps d’organisations religieuses et non gouvernementales américaines fournissant des services éducatifs et médicaux. L’une des raisons pour lesquelles James Inhofe, ancien président de la commission sénatoriale des forces armées, aujourd’hui décédé, était un fervent partisan du Polisario était précisément l’ouverture religieuse que lui et d’autres ont trouvée dans les camps. Au fil des ans, les rapports du Département d’État ont systématiquement confirmé cette affirmation, et le Royaume-Uni a déjà officiellement rejeté les récentes allégations de collusion avec l’Iran”.
John Bolton estime que la politique américaine concernant le Sahara Occidental devrait revenir à ses origines de 1991, en soutenant un référendum permettant aux Sahraouis de déterminer leur propre avenir. De nombreux membres du Congrès ont visité les camps de Tindouf au fil des ans et rencontré des dirigeants du Polisario et des Américains travaillant dans ces camps. Davantage de personnes devraient le faire pour obtenir des informations fiables sur le peuple sahraoui.
La sortie d’un poids lourd de la politique américaine affilié au parti républicain de la trempe de John Bolton, fera certainement paniquer le régime du Makhzen, qui de facto, vient de subir une nouvelle illusion après la sortie du Chef de l’Africom Michael Langley, qui souligna implicitement à l’occupant marocain, en pleine manoeuvre de”African Lion” que son pays ne s’impliquera nullement dans de nouvelles aventures militaires. Un message qui coincide avec le démenti des médias syriens au sujet du démantèlement des locaux du Polisario en Syrie. La presse syrienne avait réagi aux mensonges du régime du Makhzen, en affirmant que les locaux du PPolisario à Damas sont fermés depuis 2023.