Lors d’une conférence organisée ce lundi 30 juin sur le djihadisme à Madrid, les services de renseignements espagnols le CNI lundi, a mis en garde sur le recrutement massif et croissant des marocains au sein d’organisations terroristes implantées dans différents pays du Sahel africain depuis deux ans.
Le CNI a saisi cette opportunité pour blanchir les combattants sahraouis du Polisario, démentant les campagnes calomnieuses du régime du Makhzen au sein de la présence d’éléments du mouvement de libéraion sahraoui au sein des organisations terroristes en activité dans la région du Sahel.
Cette approche a été lancée par un agent antiterroriste du CNI – qui, pour des raisons de sécurité, a requis l’anonymat – lors de la conférence « La menace djihadiste pour l’Espagne : persistance et transformation », organisée à Aranjuez (Madrid) par le professeur Fernando Reinares en collaboration avec le Centre mémorial des victimes du terrorisme et l’Université Rey Juan Carlos.
Cet agent a déclaré qu’il existait « malheureusement » un flux de combattants terroristes se dirigeant vers l’Afrique, plus proche géographiquement de l’Espagne.
Il a notamment évoqué des centaines de personnes déplacées. « Nous parlons de trois chiffres, dont beaucoup sont originaires du continent africain, mais ce qui préoccupe particulièrement l’Espagne, c’est que parmi ces pays africains, beaucoup sont nord-africains et, plus précisément, marocains », a-t-il précisé.
Tout en évoquant la présence d’une minorité de sahraouis au sein des organisations terroristes, le CNI a dissocié la cause sahraouie du terrorisme. « La réponse est un non catégorique ; il n’y a absolument aucun lien entre le mouvement sahraoui ou le Front Polisario et le djihadisme », a-t-il insisté, ajoutant que la présence d’une minorité « ne doit en aucun cas stigmatiser » l’ensemble de la communauté sahraouie.
Le général Miguel Ángel Ballesteros, ancien directeur du Département de la sécurité nationale (DSN) sous la présidence de Pedro Sánchez, a évoqué l’« erreur » que représente, selon lui, la perte de présence de l’Union européenne dans les pays africains menacés par le djihadisme.