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Sahel: la fin de l’opération Barkhane et le pillage des richesses minières

La fin officielle de l’opération Barkhane annoncée mercredi dernier par le président français Emmanuel Macron, serait tout vraisemblablement une réaction pour limiter les dégâts face à la détermination des Peuples de la région du Sahel, à sortir du joug du néocolonialisme français.

Si les populations des pays du Mali, Niger, Burkina Faso, RCA et Tchad, sortent régulièrement pour revendiquer le départ des soldats français de leurs sols, il en demeure que des appels pour la nationalisation des sites miniers sous exploitation française, ne cessent d’augmenter. A titre d’exemple, l’exploitation de la mine du zinc de Perkoa au Burkina Faso, par Trevali Mining Corporation, depuis 9 ans c’est à dire depuis le lancement de l’opération militaire Serval en 2013, devenue ensuite opération Barkhane.

Nationalisation de la mine Perkoa

Avant son départ, l’entreprise Trevali Mining Corporation, détruit tous ses équipements, comme l’illustre la vidéo en réaction à la décision des nouveaux dirigeants burkinabés de nationaliser la mine. Une attitude néocoloniale qui n’a rien à envier aux comportements de la France coloniale avant son départ de la Guinée et l’Algérie, ou les colons français de l’époque avaient détruit et incendié des écoles, hôpitaux, usines, récoltes agricoles et bibliothèques.

Pour rappel,la décision de la fermeture de la  mine de zinc de Perkoa a été décidée en septembre dernier, après le procès lié au drame ayant fait huit victimes dont  burkinabés ayant péri, dans des galeries de la mine souterraine inondées par les eaux d’une grosse pluie le 16 avril dernier. Le verdict final du jugement de cette affaire a été rendu le 14 septembre à Koudougou.

Frey Hein Jacobus, directeur de la mine, Christenson Daryl, responsable de Byrne Cut, une entreprise sous-traitante et Natou mining Burkina Faso SA ont été poursuivis dans cette affaire pour « exercice illégale d’exploitation minière sans autorisation légale, violation des prescriptions du règlement relatif à la sécurité et la santé dans la mine ».

Pillage organisé des ressources minières dans le Sahel

La nationalisation de la mine de Perkoa, relance le débat sur le pillage organisé des ressources minières des pays du Sahel et  l’exploitation inhumaines  des populations dont des enfants et mineurs, mobilisés dans des conditions de travail à la limite du servage, sacrifiés souvent pour augmenter les dividendes de l’ancien colon.

Au Burkina Faso, le secteur aurifère a offert à l’exploitant occidental  38,7 tonnes extraites entre janvier et août 2022, un exemple édifiant, illustrant le niveau et degré de prédation de ceux qui chantent la démocratie et le respect des droits de l’homme.

L’exploitation illégale des mines, liée au terrorisme

Si le Fonds monétaire international FMI, affirme que les recettes tirées de l’exploitation minière et revenant aux États africains ne comptent que pour 2 % du PIB, suite à une enquête touchant  15 pays d’Afrique subsaharienne riches en ressources naturelles, il en demeure, que l’exploitation illégale des mines est florissante dans les régions sous contrôle des groupes terroristes, dont la complicité avec les forces militaires n’est plus à démontrer(Voir le cas du cimentier Lafarge en Syrie et ses relations avec les groupes terroristes dont Daesch). D’ailleurs, les dirigeants maliens accusent publiquement et d’une manière explicite la France de soutenir les groupes terroristes en activité au Mali et d’autres pays du Sahel, affirmant même détenir des preuves tangibles à présenter prochainement devant le Conseil de Sécurité de l’ONU.

Sur ce plan, il convient de rappeler, que des  publications et photos avaient été diffusées sur les réseaux sociaux , qui montreraient des militaires français au Mali exploiter les ressources du sous-sol pour en tirer des lingots d’or. Des publications et photos démenties par Paris, les qualifiant de Fakenews.

 

 

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