Le Front Polisario s’apprête à déposer une nouvelle plainte contre la Commission Européenne pour violation du jugement de la haute cour de justice de l’Union Européenne (UE), a annoncé ce dimanche le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), Saïd Ayachi, lors de son passage dans la matinale de la Chaîne 2 de la Radio algérienne.
M. Ayachi explique que plusieurs associations de solidarité avec le peuple sahraoui ont condamné la décision de la Commission Européenne de prolonger l’accord commercial liant l’Union Européenne et le Maroc, et ce, en dépit de son annulation par la Cour de justice de l’UE, en octobre 2024, par un arrêt définitif interdisant la commercialisation des produits sahraouis sans le consentement du peuple sahraoui.
Selon lui, le Maroc exploite et commercialise illégalement les ressources naturelles du Sahara occidental, notamment les produits agricoles, le phosphate et les ressources halieutiques, en les faisant passer pour des produits marocains sur le marché européen.
Le Maroc ne veut pas de témoins
Invité à commenter le communiqué publié dernièrement par la Ligue pour la protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines (LPPS) et l’Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique (AFASPA) dans lequel ils affirment que les autorités de l’occupation ont expulsé, durant l’année en cours, 27 étrangers dont des parlementaires, des défenseurs des droits de l’homme et des journalistes venant d’Espagne, des Etats-Unis et du Portugal, M. Ayachi a indiqué que le Maroc ne veut pas qu’il y ait des témoins dans son entreprise de colonisation, dans sa répression, dans sa violation des droits de l’homme, et ne souhaite absolument pas être dénoncé dans ces pratiques tout à fait inacceptables.
« J’ajouterais plus que ça, le haut-commissariat des droits de l’homme à Genève attend depuis neuf ans la permission de pouvoir se rendre dans les territoires occupés du Sahara occidental suite aux plaintes déposées par les Sahraouis ainsi que d’autres ONG. De son côté, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples attend depuis cinq ans maintenant de pouvoir y aller, mais le Maroc refuse impunément », a-t-il rappelé.
À une question relative au blackout médiatique entourant la question du Sahara occidental, le président du CNASPS a affirmé que cet embargo médiatique dure depuis 30 ans. « Il ne faut pas en parler pour que les gens ne puissent pas donner raison aux Sahraouis. Car, une fois qu’on explique à ceux qui sont intéressés qu’est-ce que c’est le problème du Sahara occidental, quels sont les tenants et les aboutissants, pourquoi le droit international n’est pas appliqué, évidemment les gens prennent parti pour le droit et la justice, et ça le Maroc ne le veut pas », a expliqué l’orateur.