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Sanctions culturelles

Par Nora Abdelkrim

Après la suspension des visas, le 7 août dernier, et la décision tout à fait abusive et politique des vols d’Air France de et vers le Mali, le Niger et le Burkina Faso, la France confirme la suspension de  la délivrance de visa pour les étudiants en provenance de ces mêmes pays, officiellement  suite à la fermeture des consulats français. Il y a, actuellement, en France, 3000 étudiants maliens, 2500 burkinabè et 1200 nigériens. Campus France en charge de l’accueil des étudiants étrangers en France, a confirmé, néanmoins, que les bourses accordées aux étudiants de ces trois pays, sont maintenues, contrairement à la rumeur qui annonçait leur annulation. 

Les mesures « culturelles » de rétorsion de la France à l’égard du Mali, du Niger et du Burkina Faso ne s’arrêtent pas là. Sur ordre du ministère français des Affaires étrangères, la Direction générale des Affaires culturelles (DRAC) a sommé les directions des organismes culturels subventionnés par l’État français de « suspendre jusqu’à nouvel ordre toute coopération » avec ces pays.  Les instructions sont sans appel  : « Tous les projets de coopération qui sont menés par vos établissements ou vos services avec des institutions ou des ressortissants de ces trois pays doivent être suspendus, sans délai, et sans aucune exception », peut-on, lire dans le courrier envoyé à tous les ministères. « Tous les soutiens financiers doivent également être suspendus y compris via des structures françaises, comme des associations par exemple. De la même manière aucune invitation de tout ressortissant de ces pays ne doit être lancée. À compter de ce jour, la France ne délivre plus de visas pour les ressortissants de ces trois pays sans aucune exception, et ce jusqu’à ,nouvel ordre ». 

Cette mesure de rétorsion parfaitement injuste et inédite, a provoqué  un tollé général, particulièrement dans le monde de la culture. Cette sanction, qui est, par ailleurs, en totale contradiction avec le discours d’Emmanuel Macron aux ambassadeurs, le mois dernier, constitue « une rupture avec la philosophie de la culture française », a déclaré Bruno Lobé, représentant du Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac), qui dénonce « une politique de l’interdiction de la circulation des artistes et de leurs œuvres qui n’a jamais prévalu dans aucune autre crise internationale ».  

 

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