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Sanctions occidentales contre Moscou: TotalEnergies aime le gaz russe

En dépit de la propagande occidentale des médias de la Mainstream concernant l’efficacité des sanctions économiques à l’égard de Moscou, prises comme représailles suite à l’opération de la Russie en Ukraine, certaines firmes multinationales soufflent le chaud et le froid en matière en matière de mise en œuvre d’une prétendue asphyxie de l’économie russe.

Parmi ces firmes multinationales; figure le géant pétrolier français TotalEnergies, qui semble hésiter à quitter la Russie, malgré les déclarations du locataire de Bercy, le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire qui annonçait une guerre économique pour faire chuter Vladimir Poutine. Sur ce plan,  TotalEnergies,n’envisage nullement de quitter, car 17 % de la production pétrogazière du géant français se trouvait sur le territoire russe, principalement du gaz, mais aussi du pétrole”.

A l’opposé de ses concurrents occidentaux comme le géant Shell, qui a annoncé le 28 février se retirer de l’ensemble de ses projets en commun avec le groupe russe Gazprom, le géant pétrolier français  ne semble pour le moment pas décidé à plier bagages.Le groupe est lié à une histoire centenaire avec la Russie .La société belge Petrofina, qui a été absorbée par TotalÉnergies en 1999, a commencé à importer des hydrocarbures russes dès 1928.

Implanté en Russie depuis 1991, le groupe de Patrick Pouyanné « réalise 3% à 5% de ses revenus » sur place, selon les mots de son PDG la semaine dernière. C’est aussi le premier pays, en termes de production d’hydrocarbures. En 2020, la Russie a représenté 16,6% de la production annuelle de liquides et de gaz naturel de TotalEnergies avec 175 millions de barils équivalents pétrole (Mteb) sur un total de 1.051 millions de barils.

TotalÉnergies avait scellé un partenariat avec les russes à partir de 1991, avec la création de la « Franco-Sovietic Marine Oil », une coentreprise spécialisée dans la distribution de produits pétroliers en Russie.

Il n’a depuis cessé de raffermir ses liens avec le pays, d’abord en 2013, avec l’acquisition de 20 % des parts du projet gazier Yamal LNG, puis sa participation (à hauteur de 21,6 %) au projet Arctic LNG 2. L’entrée en service de cette usine de liquéfaction géante est prévue pour 2023.

Le géant français qui détient près de 20% de l’entreprise privée russe Novatek, fondée par Leonid Mikhelson, milliardaire réputé proche du Kremlin, est dans une situation complexe avec la guerre en Ukraine.

Patrick Pouyané , patron de TotalEnergies tente  vainement de minimiser le rôle du groupe en Russie. « Juste 5% des revenus de Total proviennent des gisements russes, » a-t-il dit après le déclenchement de la guerre en Ukraine. Faux, répondent ses détracteurs occidentaux qui écrivent « sans la Russie, c’est sans doute le cœur même de la stratégie industrielle de Total qui perd son sens. ». Le retrait de l’ancien Premier Ministre François Fillon du Conseil d’administration des entreprises russes Sibur (pétrochimie) et Zarubeshneft (hydrocarbure).

                      Total, c’est l’État français

LE président français Emmanuel Macron qui vient d’annoncer sa candidature pour sa propres succession souffle le chaud et le froid, d’une part,il se positionne comme allié de l’Ukraine et d’autre part, il affirme être totalement pour l’application des sanctions contre la Russie, tout en déclarant que Total, c’est l’État français.

Et comme argument frisant le ridicule, le géant pétrolier français publie le 1er mars dernier un communiqué dans lequel il indique qu’il approuve les sanctions contre Moscou. «Approuver l’étendue et la force des sanctions mises en place par l’Europe et les mettra en œuvre quelles que soient les conséquences (en cours d’évaluation) sur la gestion de ses actifs en Russie» lit-t-on dans le communiqué. Le groupe annonce également qu’il «n’apportera plus de capital à de nouveaux projets en Russie».

30% du GNL de TotalEnergies produit en Russie

TotalEnergies détient 19,4% de l’entreprise russe Novatek, avec laquelle elle a démarré en 2017 le site Yamal LNG, d’une capacité de 18,8 millions de tonnes par an, et dont elle détient 30%.

La Russie, un enjeu stratégique pour Total

Le PDG de Total chez Vladimir Poutine en avril 2019

« La Russie est un enjeu stratégique évident pour TotalÉnergies », analyse Lorette Philippot, des Amis de la Terre.  Le PDG de TotalÉnergies bénéficie de rapports privilégiés avec le pouvoir en place : Patrick Pouyanné fut invité à un séjour dans la résidence secondaire de Vladimir Poutine peu de temps après sa nomination à la tête du groupe, rapporte Capital.

En 2014, le président russe avait célébré la mémoire de son prédécesseur Christophe de Margerie, décédé dans un accident d’avion à Moscou, en le qualifiant de « vrai et grand ami » de la Russie. Le groupe a également longtemps joué les diplomates. « Lors de la signature du projet Arctic LNG 2, Vladimir Poutine et Emmanuel Macron étaient présents », rapporte Lorette Philippot. En 2016, rappelle-t-elle, Patrick Pouyanné avait également admis représenter « un peu la France » lors de ses rencontres avec Vladimir Poutine. « Les intérêts de la France et ceux du groupe sont mis à égalité. »

Pétrole contre les droits de l’homme en Birmanie

En dépit de la pression des ONG et des sanctions internationales contre la Birmanie, le groupe TotalEnergies est resté fidèle à ses intérêts en luttant durant deux décennies pour légitimer son exploitation du gisement de gaz de Yadana. Le gisement de Yadana produit selon Total, environ « 6 milliards de mètres cubes par an de gaz dont 70 % environ est exporté en Thaïlande où il est vendu à la société nationale PTT et 30% fourni à la société nationale birmane MOGE pour les besoins du marché domestique ». Le groupe français explique donc qu’il lui était « matériellement impossible » de ne plus verser de revenus à la junte birmane puisque « l’essentiel des paiements liés à la vente du gaz sont effectués directement par la société thaïlandaise PTT, acheteur du gaz à l’export ».

Patrick Pouyanné, l’actuel dirigeant de TotalEnergies avait repris la stratégie de Christophe de Margerie, son prédécesseur, mort en 2014. Elle visait à la fois à souligner que la Birmanie était un confetti dans l’activité globale du groupe (autour de 1%) et que s’en retirer aurait pour conséquence de laisser le champ libre à d’autres opérateurs moins regardants sur les droits humains. Cette stratégie tenait toujours en avril 2021 puisque dans une tribune, publiée dans le Journal du Dimanche, il expliquait vouloir rester en Birmanie parce que son éventuel retrait « couperait l’électricité à des millions de personnes ».

En janvier 2022, il a donc changé d’avis et annonce que, pour éviter cela, Total a ouvert des négociations avec ses partenaires pour qu’ils puissent reprendre ses activités dans un délai maximum de six mois. En attendant, il affirme qu’il « continuera d’agir en opérateur responsable afin de veiller à la continuité des livraisons de gaz au bénéfice des populations ».

L’État français au service de Total, selon des ONG

L’État français met «tous ses moyens au service de Total» pour son gigantesque projet pétrolier controversé en Ouganda, «en totale contradiction avec les discours en faveur des droits humains et du climat» de Paris, accusent jeudi 14 octobre 2021,plusieurs ONG.

Dans leur rapport, les associations Les Amis de la Terre France, l’Observatoire des multinationales et Survie rappellent «les impacts dévastateurs sur les droits humains et l’environnement des projets Tilenga (extraction pétrolière) et EACOP (oléoduc géant) de Total en Ouganda et Tanzanie». Or, accusent-elles, «il n’y a pas que la major pétrolière qui ne tient aucunement compte des nombreuses alertes de la société civile et des scientifiques». «En effet, l’État français, en totale contradiction avec ses discours en faveur des droits humains et du climat, met tous ses moyens au service de Total pour que ces projets néfastes aboutissent», ajoutent-elles.Ces projets «font l’objet d’une vive résistance de la part des populations locales» et «ont été dénoncés par quatre rapporteurs spéciaux de l’Onu», notent-elles. «Des institutions publiques (Élysée, ministère des Affaires étrangères, ambassade de France en Ouganda, BpiFrance, Agence française de développement, Caisse des dépôts et consignations, Agence des participations de l’État, armée), censées représenter et défendre l’intérêt général, sont dévoyées au profit du pétrole et des intérêts privés d’une multinationale», écrivent les associations. «En mai 2021, Emmanuel Macron a écrit au président Yoweri Museveni pour le féliciter de sa réélection et affirmer son souhait que les projets pétroliers de Total, et notamment l’oléoduc EACOP, voient rapidement le jour», dénonce le rapport.

Voici, grosso modo, la stratégie du groupe TotalEnergies , pilier de l’État français, selon Macron qui préfère le gain aux campagnes du respect des droits de l’homme.

Les médias de la Mainstream ont du boulot et de la matière s’ils ouvrent les affaires scabreuses de TotalEnergies en Afrique et dans plusieurs zones de conflits de la planète.

 

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