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Saïd Chanegriha évoque le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination

Lors de la deuxième journée des travaux de la 9ème Conférence sur la Sécurité Internationale, organisée par la Fédération de Russie, les 23 et 24 juin 2021 à Moscou,  le Général de Corps d’Armée, Saïd Chanegriha, Chef d’état-Major de l’Armée Nationale Populaire a prononcé une allocution, au début de laquelle, il a souligné que cette conférence constitue un cadre adéquat pour l’échange des visions sur les questions sécuritaires internationales et régionales, à l’effet d’aboutir à une compréhension mutuelle au sujet des enjeux sécuritaires actuels :

«La conjoncture internationale et régionale connait des changements géostratégiques compliqués et multidimensionnels, desquels résultent des défis et menaces nouvelles touchant à la sécurité et la paix dans notre espace régional.

En effet et en dépit de l’atténuation de l’ampleur des menaces et des risques des conflits armés entre des acteurs gouvernementaux classiques, il est clair que les menaces actuelles sont devenues transfrontalières et souvent en relation avec des acteurs non-gouvernementaux. Vous partagez avec moi, sans l’ombre d’un doute, le constat que cette menace est devenue diffuse, multiforme et plus féroce.

Ce constat s’applique également sur le continent africain en général et sur l’espace sahélo-saharien et maghrébin en particulier où cette région souffre, réellement, des affres du terrorisme, de trafic d’armes, de narcotrafic, de traite des êtres humains, de menaces cybernétiques et d’autres crimes organisés transfrontaliers.

En outre, nous citons les répercussions des changements climatiques palpables à travers des périodes climatiques sévères, les tensions issues de la rareté de l’eau, les dangers de la famine, et les flux sans précédent des immigrants, liés avec ces perturbations climatiques».

Le Général de Corps d’Armée a fait rappelé certains facteurs à l’origine de déstabilisation dans le monde en général et dans la région en particulier :

«De surcroit, d’autres facteurs de déstabilisation interviennent à l’instar des risques épidémiologiques, les conflits tribaux, l’exode des populations en fuite des zones de violence, en sus de la pauvreté dont souffrent les populations de cette région, ce qui a exacerbé la crise sécuritaire caractérisant cette région.

Cette situation sécuritaire détériorée s’est davantage aggravée à cause de l’incapacité de certains pays à faire face avec efficacité à ces menaces qui se propagent encore à travers le continent africain, présageant l’imminence de grands risques sécuritaires pour les peuples africains.

Cette dimension sécuritaire hypothéquera, à court et moyen termes, les opportunités de développement dans le continent, et ouvrira la voie à des ingérences étrangères, sous prétexte d’éventuels efforts pour rétablir l’ordre dans les zones frappées par la violence, ce qui survient souvent d’une manière purement anticipée».

En ce qui concerne la cause du Sahara Occidental étant la dernière colonie en Afrique, et dont le peuple aspire à exercer librement son droit à l’autodétermination, le Général de Corps d’Armée a mis l’accent sur l’impératif, pour l’ONU, de prendre ses responsabilités afin de résoudre ce conflit qui date de longues années :

«A ce contexte sécuritaire qui marque la région maghrébine et sahélo-saharienne, s’ajoute le conflit armée au Sahara Occidental, et ce à l’issue de la violation par le Maroc, de l’accord du cessez-le-feu le 13 novembre 2020.

En plus, le blocage enregistré dans la résolution de ce conflit conformément aux résolutions de l’ONU et la tergiversation de certains pays membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies au sujet de la désignation d’un représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara Occidental, ont contribué à la reprise des combats entre la République Arabe Sahraouie Démocratique et le Maroc.

Le Sahara Occidental constitue la dernière colonie en Afrique et son peuple aspire à exercer librement son droit à l’autodétermination. A ce titre, j’ai à maintes fois souligné que les agissements du colonisateur visant à annexer avec force les territoires sahraouis, tout en faisant fi du concept du respect des droits de l’homme dans les territoires occupés, sont incompatibles avec la Charte de l’ONU et l’acte constitutif de l’Union Africaine dont la République Arabe Sahraouie Démocratique est un membre fondateur.

Cette situation inquiétante marquée par la recrudescence militaire et les ingérences étrangères pourrait attiser les tensions dans l’ensemble de la région.

Ce constat très alarmant pour la sécurité et la paix, exige de la communauté internationale de prendre ses responsabilités en respectant strictement les dispositions du droit international dans la résolution de cette crise».

Monsieur le Général de Corps d’Armée a confirmé qu’il est devenu nécessaire de conjuguer les efforts de la communauté internationale pour assoir la sécurité et la stabilité dans les différentes régions du monde, mettant en valeur la disposition de l’Algérie à coopérer avec ses partenaires afin de faire face aux différents défis :

«Partant de ce constat, il est devenu nécessaire de conjuguer les efforts et d’adopter des ripostes communes aux défis afin d’assurer la sécurité, la stabilité et le bien-être dans la région. Il nous incombe également comme priorité de lutter, sans répit, contre la menace terroriste et les crimes transfrontaliers, notamment le trafic de drogues, tout en renforçant la bonne gouvernance et la vocation institutionnelle des États dans la promotion de la triade de la sécurité, la paix et le développement.

Pour conclure, je vous réitère l’engagement infaillible de l’Algérie à œuvrer aux côtés de ses partenaires pour faire face aux défis sécuritaires que connait la communauté internationale notamment dans la région maghrébine et sahélo-saharienne, et ce à travers le développement des mécanismes de coopération requis, dans le cadre du respect de la légalité internationale».

 

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