Après la crise économique et la pandémie mondiale du Covid19, le conflit ukrainien rappelle avec insistance l’enjeu de la sécurité alimentaire et sa place prépondérante dans les rapports géostratégiques. L’analyste politique, Mohand Berkouk est revenu, ce mardi, sur cette question préoccupante qui s’est imposée dans l’actualité internationale.
Intervenant dans l’émission Politis diffusée sur les ondes de la radio Chaine 3, M. Berkouk affirme que « la sécurité alimentaire a toujours constitué un volet important dans les stratégies nationales de tous les pays ». Il rappelle, à ce titre, les nombreux bouleversements politiques occasionnés à travers les époques et à cause des problèmes liés aux crises alimentaires.
« Le monde se rappelle des émeutes de la farine du 18ème siècle, mais aussi de celles du pain, du riz, voir de l’oignon qui avaient secoué plusieurs régions », fait-il remarquer en mettant en garde contre la reproduction de pareils événements aujourd’hui, notamment avec la crise qui s’aggrave dans certains pays à l’instar du Panama, du Sri Lanka, du Maroc, du Liban…, où des émeutes et des chamboulements sont probables.
A en croire les chiffres avancés par l’analyste, 38 pays africains risquent d’être confrontés à des « crises humanitaires », particulièrement lorsqu’on sait que le rapport du Programme alimentaire mondial (PAM) révèle le chiffre alarmant de 44 millions d’âme qui souffrent de famine à travers le monde en 2022.
De nombreux pays, au moins ceux qui se le permettent, ont déjà engagé la course pour la constitution de stocks afin d’éviter à leurs populations de sombrer dans des crises alimentaires. Cette concurrence ajoutée aux complications déjà existantes va certainement aggraver la déstabilisation des circuits de production et de distribution dans le monde, prévient M. Berkouk pour qui les perspectives sont plutôt sombres.
