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L’axe Alger-Ryad pour la réussite du prochain sommet arabe d’Alger

L’axe Alger-Ryad devra être la clé de réussite du prochain Sommet arabe qu’abrite l’Algérie les 1 et 2 novembre prochain, et qui coïncidera avec  le 68 ème anniversaire du déclenchement de la glorieuse révolution du premier novembre.
Le choix de cette date par le président Tebboune et validée par ses pairs arabes, est un signe encourageant et  symbolique de surcroit pour exprimer la détermination des dirigeants arabes à faire valoir leur indépendance dans un nouvel ordre mondial qui se dessine et qui n’a pas de place pour les faibles. Convaincu, le président Tebboune ne cesse de revendiquer le resserrement des rangs arabes et aussi des rangs des palestiniens autour de la question centrale et la libération de la Palestine et la récupération des terres arabes occupées par l’entité sioniste.
Sur ce registre, l’Algérie est totalement convergente avec l’Arabie Saoudite, un Etat incontournable en matière de règlement de la question palestinienne et l’instauration d’une paix juste au Proche-Orient. Dans ce contexte le plan de paix arabe adopté par le sommet arabe de Beyrouth en 2002?, issu de l’initiative du Roi Abdallah, s’impose comme une solution juste et durable avec la formule de la terre contre la paix et la formule des deux Etats. L’Algérie au même titre que l’Arabie Saoudite croit fermement que le plan de paix arabe pourrait mobiliser la communauté internationale pour mettre fin à un déni de droit international qui dure depuis 75 et qui prive le Peuple Palestinien de son droit légitime d’édifier son Etat souverain sur ses terres. L’initiative algérienne de réunir les conditions adéquates pour un dialogue inter-palestinien, s’inscrit dans cette démarche qui commence à porter ses fruits. la rencontre du président palestinien Mahmoud Abbas avec le président du bureau politique du mouvement palestinien Hamas à Alger, sous l’égide du président Tebboune en marge de la célébration du 60ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie est un premier pas vers la réconciliation et qui sera matérialisée sans aucun doute à l’occasion du dialogue inter-palestinien prévu le mois prochain à Alger. Une réconciliation palestinienne qui ouvrira la voie à une réconciliation arabe plus étendue à l’occasion du Sommet arabe permettant de dégager une action arabe commune, orientée vers la défense et la préservation des souverainetés et des unités des peuples et territoires arabes et militant pour le bannissement de l’ingérence étrangère dans les affaires arabes. Sur ce plan, Alger et Ryad partagent la même vision, à savoir que les évènements qui ont secoué le monde arabe les deux dernières décennies n’ont servi que les intérêts des pays qui ne sont pas arabes. Aujourd’hui, les solutions des conflits en Libye, Syrie ou Irak, sont à chercher à Ankara, Téhéran ou les puissances internationales. Les pays arabes sont devenus des figurants dans des crises ou légitimement ils sont les premiers acteurs. Aujourd’hui, l’Arabie Saoudite comprend mieux la position de l’Algérie opposée à l’ingérence étrangère dans les affaires internes des Etats arabes. L’Arabie Saoudite, version Mohamed Bin Salmane, que l’Occident a tenté de l’isoler, le qualifiant de « paria’ dans le sillage de l’affaire de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, a réussi à offrir une autre image du royaume débarrassée des prédicateurs du chaos, ouverte sur le monde et surtout une image d’un pays jouissant d’une politique internationale équilibriste. MBS réussira à renouer les relations avec son voisin qatari après une brouille de plusieurs mois, à renouer aussi avec la Turquie de Tayep Recep Erdogan, après l’affaire de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi.
MBS qui réussira à approfondir les relations de son pays avec l’Egypte et l’Algérie, fers de lance du monde arabe, s’est donné une image d’un Chef d’Etat arabe indépendant, et son accueil glacial du président américain Joe Biden, conjugué à son refus d’augmenter la production pétrolière de son pays pour combler les sanctions occidentales imposées à la Russie, est une parfaite illustration du revirement saoudien témoignant une indépendance en matière de position pour ce qui est des questions internationales. Devenu de plus en plus fréquentable, MBS se positionne pour un monde multipolaire, et son désir d’intégrer le BRICS témoigne cette volonté de bâtir une Arabie Saoudite dotée d’atouts indispensables à l’exercice de la souveraineté et l’indépendance décisionnelle.
Pour beaucoup d’observateurs, les derniers développements survenus sur la scène arabe, comme le rapprochement égypto-qatari, l’ouverture des Etats du Golfe vers la Syrie, un pays fondateur de la Ligue arabe, et le retour au premier plan de l’Algérie au même titre que la position saoudienne sur les questions énergétiques, conjugués à la position unanime arabe de neutralité sur le conflit ukrainien, sont de bonne augure pour le prochain sommet arabe, qui ouvrira certainement la voie à la mise en œuvre d’une action arabe commune soutenue, indispensable pour arracher une place de choix et de notoriété dans un nouveau monde qui se dessine et qui ne sera que profitable aux droits des Peuples Arabes.

 

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