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Souveraineté monétaire africaine: La disparition du CFA, en ligne de mire

Le sursaut d’orgueil des africains, accompagné de cette détermination à assoir une souveraineté monétaire, emporte-t-il le CFA?
Rien n’est exclu dans une conjoncture géopolitique très mouvementée que connaît la région du Sahel, où la France principal bénéficiaire de cette monnaie coloniale, perd des plumes et de l’influence au Mali, Burkina Faso, Guinée et tout dernièrement le Niger. La chute des régimes de la Françafrique, sonne à première vue la fin de la mainmise monétaire de la France sur ses anciennes colonies.
Tout laisse à penser, que les bouleversements géopolitiques que connaît le monde, en direction vers un monde plus juste et multipolaire, plaide pour une imminente chute du CFA.
Pour en arriver là,Il faut que chaque pays lié au CFA, est dans l’obligation de comprenne la nécessité impérieuse d’avoir sa souveraineté sur le terrain monétaire.
Aujourd’hui, le franc CFA est adossé à l’Euro une monnaie trop forte, le privant de toute compétitivité et par conséquent il se trouve en décalage avec les ambitions et les défis de ces pays africains. Un taux de change flexible arrimé à un panier à devises, constitue  meilleure solution pour les pays africains de sortir de la domination monétaire du néocolonialisme.
La solution des monnaies locales
Sur ce registre il est nécessaire de mettre l’accent sur cette question, abordée avec insistance lors du Sommet Russie-Afrique tenu les 27 et 28 juillet à Saint-Pétersbourg en Russie. Les participants à ce grand rendre-vous qui se déroule en pleine mutation que connaît le monde, ont abordé la question de remplacer les monnaies dominantes comme le dollar, l’euro et aussi le CFA, dont le préjudice aux économies africaines de 14 pays n’est plus à présenter.
Selon des sources présentes à Saint-Pétersbourg, la création d’un moyen pour faciliter les transactions bancaires entre les banques russes et africaines est imminente et sera primordial pour les deux parties.
Il est nécessaire de créer un système de relations directes entre les institutions financières russes et celles des pays africains, a estimé devant la presse Danila Algoulian, vice-président de la Société d’État russe de développement (VEB.RF), à la veille du deuxième Sommet Russie-Afrique, à Saint-Pétersbourg.
« Dans la situation actuelle, il est nécessaire de créer un nouveau système de relations de correspondance directes entre les institutions financières russes et les institutions financières des pays africains », a-t-il indiqué.
Selon lui, les banques russes ont été exclues du système actuel de relations de correspondance basé sur SWIFT en raison des sanctions occidentales illégitimes.
« Avec son PIB supérieur à 3.000 milliards de dollars, sa population de plus d’un milliard d’habitants, l’Afrique est un continent au potentiel énorme qui est aujourd’hui un vaste champ d’opportunités pour les entreprises russes.Le continent africain est la région de l’avenir et nous sommes convaincus que nous pouvons construire cet avenir ensemble », a-t-il conclu. Pour Cherif Salif Sy ancien conseiller économique du président sénégalais Macky Sall, l’Afrique doit battre sa monnaie, le franc africain, gage de son indépendance face au dollar.
La dédollarisation en marche
L’Afrique devrait adopter sa propre monnaie, le franc africain, et abandonner sa dépendance au dollar, a déclaré ce 27 juillet Cherif Salif Sy
« Nous devons renforcer la dynamique [de dédollarisation, ndlr] dans tous les domaines parce qu’il est impossible que tous les échanges internationaux se fassent avec le dollar. L’Afrique ayant son franc peut en faire une nouvelle monnaie commune, ce qui permettra alors le développement du secteur privé africain », a-t-il indiqué.
« L’Afrique est la seule région du monde dont le développement a été déterminé de l’extérieur au cours des quatre derniers siècles. Les Africains se rendent compte aujourd’hui qu’il n’est plus possible de tolérer cela, ce n’est plus possible dans le reste du monde », a-t-il souligné. Ajoutant que malgré tous les efforts des pays des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), le dollar « n’est pas prêt de tomber ».

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