T.Malika
La ville d’Oran se prépare à un projet d’envergure qui pourrait bien redéfinir son paysage culturel et touristique. Lors de la visite de la ministre de la Culture, Mme Soraya Mouloudji, ce jeudi, les grandes lignes d’un projet colossal ont été dévoilées : le monument et musée dédié à l’Émir Abdelkader, érigé sur le mont Murdjadjo. Ce projet, présenté par le professeur Ahmed Bensaada, vise à honorer l’une des figures les plus emblématiques de l’histoire algérienne tout en offrant une nouvelle attraction touristique de premier ordre pour Oran.
Ce monument ne se contentera pas d’être un simple hommage historique. Il ambitionne de devenir un pôle culturel, éducatif et touristique à l’échelle internationale, mêlant technologie de pointe, symbolisme et héritage culturel. Le cœur du projet repose sur une imposante statue équestre de l’Émir Abdelkader, qui culminera à plus de 50 mètres de hauteur, en faisant l’un des plus grands monuments du genre en Afrique. L’architecture, inspirée des multiples facettes de la personnalité de l’Émir — chef militaire, penseur, humaniste et religieux — intègre un pentagone symbolique, reflétant les cinq piliers de l’islam et les valeurs universelles portées par l’Émir.
Un musée à la pointe de la technologie
Le projet ne se résume pas à la statue monumentale. À sa base, un musée ultramoderne sera construit, conçu pour immerger les visiteurs dans l’histoire et la vie de l’Émir Abdelkader à travers des expériences interactives et multisensorielles. Exit les musées traditionnels : ici, place à la réalité virtuelle, aux hologrammes et à des reconstitutions en 3D des grandes batailles et moments marquants de la vie de l’Émir. L’idée est de toucher un large public, des plus jeunes aux amateurs d’histoire, en offrant une expérience éducative et divertissante à la fois.
Outre son aspect mémoriel, ce musée se veut un centre pédagogique dynamique. Des concours littéraires, des conférences et des colloques internationaux seront organisés régulièrement, visant à perpétuer l’héritage de l’Émir et à susciter la réflexion sur des sujets contemporains liés à la résistance, à la justice et à l’humanisme. Une collaboration étroite avec le ministère de l’Éducation permettra d’intégrer cette dimension éducative dans le projet, en touchant les écoles à travers le pays.
Un moteur économique et touristique pour Oran
En plus de son rôle culturel, ce projet monumental est aussi vu comme un levier pour l’économie locale. Avec ses espaces de restauration, ses plateformes d’observation panoramique sur la ville et la mer, et ses infrastructures modernes, le monument vise à devenir une destination incontournable pour les touristes nationaux et internationaux. En parallèle, il générera des emplois et développera de nouvelles compétences dans la gestion de structures culturelles modernes.
Le représentant du bureau d’études Karim Ghazi a également insisté sur l’ampleur du défi technique que représente ce projet. Plus de 500 tonnes d’acier seront nécessaires pour ériger cette œuvre gigantesque, un véritable exploit d’ingénierie qui témoigne de la volonté de faire de ce monument un symbole de la modernité et de l’expertise algériennes.
Au-delà de l’aspect technique et touristique, le monument de l’Émir Abdelkader portera un message profond. Il incarnera les valeurs de patriotisme, de justice et de tolérance qui ont marqué la vie de l’Émir et qui résonnent encore aujourd’hui dans l’Algérie contemporaine. Ce projet, inscrit dans une démarche de valorisation du patrimoine national, se veut un legs aux générations futures, un lieu où se conjugueront mémoire, éducation et découverte.
Le musée du monument de l’Émir Abdelkader promet de devenir bien plus qu’une simple attraction touristique : il s’impose déjà comme un symbole de l’histoire algérienne et un pont entre passé et présent, entre traditions et technologies modernes, offrant à Oran une place de choix sur la carte culturelle internationale.