Par Malika T
Lors du 11ᵉ Séminaire d’Oran sur la Paix et la Sécurité en Afrique, Bankole Adeoye, Commissaire de l’Union africaine (UA) aux Affaires politiques, à la Paix et à la Sécurité, a réaffirmé la nécessité pour l’Afrique de prendre une place centrale dans la réforme du système international. Dans son discours, M. Adeoye a souligné les défis sécuritaires auxquels le continent est confronté tout en appelant à une coopération accrue pour bâtir un avenir plus stable et prospère.
S’exprimant dans la ville d’Oran, qu’il a qualifiée de « carrefour culturel méditerranéen », le Commissaire a débuté son allocution en remerciant l’Algérie pour son accueil chaleureux et l’organisation du forum. Il a également salué le rôle des partenaires africains et internationaux, ainsi que des membres du Conseil scientifique et sécuritaire, dans le soutien aux objectifs de ce rassemblement stratégique.
Une réponse collective face aux crises mondiales
M. Adeoye n’a pas manqué de pointer les crises qui secouent actuellement le monde, telles que celles de Gaza, du Liban et de l’Ukraine, qu’il considère comme des indicateurs de la nécessité urgente d’une réponse collective. « Ces conflits illustrent les fragilités d’un système international qui peine à répondre efficacement aux défis globaux », a-t-il déclaré. Il a également évoqué l’Agenda 2063 de l’Union africaine, une feuille de route qui aspire à un continent plus intégré, avec des échéances majeures prévues pour 2025, année marquant les 61 ans de l’UA et la création des Nations unies.
L’Afrique, moteur de la lutte contre le terrorisme et le changement climatique
Le Commissaire a insisté sur l’engagement continu de l’Afrique dans la lutte contre le terrorisme. Il a salué les efforts déployés par le continent à travers le Centre africain pour la lutte contre le terrorisme et le « Processus d’Oran », une initiative qui promeut des solutions africaines aux défis sécuritaires. Par ailleurs, M. Adeoye a alerté sur les conséquences dramatiques du changement climatique, une menace qu’il considère comme existentielle pour l’Afrique, appelant à une solidarité continentale pour y faire face efficacement.
Vers une réforme du Conseil de sécurité
L’un des points saillants de son discours a été l’appel à une réforme du Conseil de sécurité des Nations unies. M. Adeoye a plaidé pour un système multilatéral plus inclusif, où les régions, et notamment l’Afrique, soient pleinement représentées dans les processus décisionnels mondiaux. « Nous ne devons plus accepter un monde où certaines voix sont systématiquement ignorées », a-t-il insisté.
Une Afrique unie pour façonner l’avenir
Bankole Adeoye a conclu son intervention en appelant les États africains à renforcer leur coopération pour transformer le continent en acteur incontournable sur la scène mondiale. « C’est par l’unité et la mobilisation collective que nous pourrons affronter les défis les plus pressants », a-t-il affirmé, insistant sur la nécessité d’une vision partagée pour atteindre les objectifs communs de paix et de prospérité.
Avec un ton résolument optimiste, il a salué les initiatives et les engagements pris lors du Séminaire d’Oran, estimant que ce forum illustre l’émergence d’une Afrique plus ambitieuse et résolue à défendre ses intérêts. « Ce n’est pas seulement un moment de réflexion, mais le point de départ d’actions concrètes pour construire l’Afrique que nous voulons », a-t-il conclu, en laissant entrevoir un avenir marqué par la résilience et l’innovation.