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Une usurpation venant d’un pays de « Bilad Al Maghreb » Part-2

» L’histoire, ce témoin des siècles, cette lumière de la vérité, cette vie de la mémoire, cette maîtresse de la vie. »

                                  Cicéron

Par Mohamed Amine Hattou

L’arrivée de l’islam en Afrique du Nord et la conquête d’al Andalus : un autre grand événement, un autre épisode

C’est en 571 que naquit notre prophète Mohammed (QSSL) en Arabie dans le Machrek à Mekka, fief de la tribu de Quraich, il reçu (QSSL) sa mission prophétique à l’âge de 40 ans, les premiers grands chocs avec les Byzantins et les Perses, des civilisations millénaires survinrent de son vivant(QSSL) , mais c’est du temps des quatre premiers califes que les arabes devenus pour la majorité musulmans arrivèrent à bout de la présence byzantine au nord de la péninsule arabique  et anéantissement  l’empire perse à l’est, il y’a lieu de noter que c’est durant le règne d’ Omar ibn Khattab (qgdssl) le deuxième calife que furent les premières incursions pour répandre l’islam dans le Maghreb (Afrique du Nord),cependant après une guerre civile, un clan des Quraich celui des Bannu Umeyya fondit la dynastie des Umayyades(661-750) et prirent Damas comme capitale, puis une continuité dans Al Andalus (756-1031), c’est sous leurs règne que se fit Al Fath du Maghreb, leur empire s’étendit du Sind (actuel Pakistan) à l’est jusqu’à la péninsule ibérique à l’ouest, justement, c’est à cause de l’étendu de leur empire que survint la fronde du lointain Khorasan qui fit chuter cette dynastie au profit des Abbassides (750-1258), un autre clan des Quraich, les Bannu Abbas issues des Bannu Hashim, celui de notre prophète Mohammed (qpsdsl), qui eurent plusieurs capitales: Koufa, Al Anbar, Baghdâd, Raqqa, Samara, le Caire, mais ce fut Baghdâd qui le fut le plus longtemps, deux grands empires mais aussi deux grandes civilisations.

L’arrivée de l’islam et des arabes en Afrique du Nord, « Al Fath » aura une influence profonde sur l’histoire du Maghreb (Afrique du Nord) appellation en opposition au Machrek (moyen orient) .cette nouvelle donne, religieuse, politique, sociale, ne se fera pas sans la naissance de rivalités multidirectionnelles, entre Berbères et Arabes, entre les différentes tribus berbères nomades, pour la majorité (Sanhadja et Zénète ou Masmuda , ont côtoyés tout comme les arabes, Rome puis Byzance notamment) enfin les berbères et les diverses tendances de l’islam (sunnisme, kharidjisme..).

[Tout événement politique survenu au «Machrek » lieu du pouvoir central, sera un facteur déterminant dans tous les événements majeurs survenus au  «Maghreb»(ne pas confondre avec Maroc).]

C’était le lieu de refuge naturel de la majorité des dissidents politiques du  « Machrek  » (kharijites après la bataille de Siffin , Umayyades après leurs chute, des Alide après leurs défaite face aux Abbasside dans la bataille de Fakh ) ,  ce qui donnera une alternance de périodes d’unité et de divisions politiques de cette région, vu l’éloignement du centre décisionnel il y aura des révoltes, des sécessions, des créations d’émirats, de royaumes et des dynasties vassal ou indépendants .

Ce qui donnera une alternance de périodes d’unité et de division politique de cette région, vu l’éloignement du centre décisionnel il y aura des révoltes, des sécessions, des créations d’émirats de royaumes et des dynasties, dont les acteurs sont souvent des factions berbères locales, Sanhadja, Zénète ou Masmuda (de confession animiste pour la majorité, mais aussi chrétienne et juive pour certaines tribus) et dont la rivalité ancestrale sera déterminante sur les événements à venir et qui se retrouveront manipulés plus tard.

La conquête par les arabes en trois étapes du «Maghreb arabe  » ou  «Maghreb » Donna naissance à une province arabe subsidiaire : l’Ifriqiya (Capitale Kairouan fondée en 670 par Okba ibn Nafii Al fihri) qui fut crée par les Umayyades puis rattaché aux Abbasside, avec des gouverneurs locaux nommés par le gouverneur de Kairouan, ensuite Al (711- 1492) et son jeu d’alliances dans le    « Maghreb arabe »

Après la première incursion en 646 de Abdallah ibn Saad du temps du deuxième Calife Omar ibn Khattab (qgdssl) c’est en 665 que  les Umayyades ont chargés Okba ibn Nafii AL Fihri de mener la conquête de l’Afrique byzantine, « Al Fath du Maghreb»,  l’armée arabe a eu à combattre les byzantins et leurs alliés berbères, après la mort de Okba ibn Nafii Al fihri, deux généraux lui ont succédé, Hassan ibn Nomane (gouverneur d’Égypte) puis Moussa ibn Noceir. La conquête fut achevé vers 709, tout les territoires Byzantins fut conquis à l’exception de Ceuta (ville Wisigothe), d’où débuta La conquête d’Al Andalus en 711 sous le commandement de Tarek ibn Ziyad (un général musulman d’origine berbère zenète originaire des Aurès dans l’actuel Algérie).

Saleh Ibn Mansour, compagnon d’Oqba Ibn Nafii, est le fondateur de l’émirat de Nokkor (710-1019)  et de la dynastie des Salihides, sur la côte des Ghomara (berbères Zénètes), dans le Rif au nord du Maroc, sa descendance aura une présence dans l’histoire  d’Al Andalus et des Almoravides plus tard)

[Lors d’Al Fath (la conquête Musulmane), les vainqueurs se partagèrent quelques terres dans les cantons et les provinces du « Maghreb arabe  » qui connu de fortes migrations des tribus berbères de leurs territoires d’origine de l’est [Algérie]  vers l’ouest [Maroc], elles eurent le rôle principal dans la création des futures royaumes berbère (Zénète et Sanhadja) et leurs dynasties. D’un point de vue religieux (surtout pour le dogme Kharidjite au début) les descendants du prophète (QSSL) ont toujours été très bien accueillis par les tribus berbères qui ont même désigné certains comme autorité politique et religieuse, avec les titres comme « Imam »,  « principe des croyants », «calife» ou «commandeur des croyants». Autant de titres que de circonstances et de missions, l’historiographie  « Marakchi  » analysée recèlent de nombreuses contradictions puisque le Web permet des quantifications de datas sur plusieurs échelles spatiales et temporelles. ]

La révolte des Berbères musulmans, la sécession: rite religieux, impôts, classes sociales. Quand les différents du  « Machrek » se transposent au « Maghreb »

Les Berbères ne tardent pas à se révolter contre l’autorité du calife d’Orient, autant pour des raisons fiscales que politiques. Plusieurs royaumes berbères autonomes font leur apparition, qu’ils soient kharidjites (sufrites ou Ibadites) chiites (Zaydites où Ismaélite), puis Sunnites(Malékites) plus tard, les événements ont pour fond les rivalités entre les factions Berbères (Zénètes, Sanhadja et Masmuda) et même leurs branches.

La révolte des tribus berbères du  « Maghreb arabe  » (739-743) converties à l’islam (majoritairement kharidjites: sufrites, ibadites ou autre, différent des chiites, politiquement les kharidjites prône l’autorité consensuel autour du meilleur quelque soit son origine, tandis que les chiites prônent l’imamat et l’allégeance à Ahl al Bayt ), les motifs de la révolte, politiques, religieux (rite musulman autre que celui sunnites de Damas) et sociaux (impôts exhaustifs et statuts discriminatoire Umayyades à l’égard des non-arabes ), celle ci se révèle décisive sur l’avenir du «Maghreb arabe » puisqu’elle a brisé définitivement l’emprise Umayyade sur une grande partie de ces contrés qui seront désormais dévolues aux dirigeants locaux et ne seront jamais récupérées par un califat oriental.

Cependant il arrivait souvent que des dignitaires arabes ou autres, disputant le règne aux califes du  « Machrek  » se fassent proclamés  « émir » par des chefs berbères vu la doctrine politique kharidjite ou par égards à leurs parenté avec le prophète Muhammad (qpsdsl) (les de Nokkor, pour les Idrissides de Walili, pour les Suleimanides de Tlemcen, les Rostomides de Tahert, les Fatimides par les Sanhadja proclamés calife,).

Après cette révolte, les Ummayades, puis les Abbassides après eux, ne conservèrent que l’Ifriqiya (actuel Tunisie et la Libye), mais pour longtemps d’ailleurs, puisque le gouverneur abbasside Ibrahim ibn al-Aghlab, a créé sa dynastie à Kairouan, régnant de 800 à 909 vassal nominale des Abbassides. Les Aghlabides entreprirent la conquête de la Sicile (827) et de Malte (870). Ils furent éliminés par les Fatimides.sur les autres territoires du  « Maghreb arabe » il y eu la création d’un ensemble de petits états berbères indépendants ou vassaux aux dynasties Abbassides  Ummayades d’Al et Fatimides : la majorité des généraux de cette révolte ont créé leur propres états , Emirat de Tlemcen(742-790, fondé par les Banu Ifren, Zénètes kharidjites sufrites) , le royaume de Berghwata (744-1058, fondé par des Berbères Masmuda, kharidjites sufrite, puis avec une autre religion ), émirat de Sijilmassa (758-1055, fondé par des Zénètes kharidjite sufrites) , le royaume de Banu Rustom (767-909, kharidjites Ibadites ), le royaume Idrisside (789-985 shiite zaydite). Le califat Fatimides (909-1171, chiites ismaélites) et leurs vassal Zirides.

[La fable d’un grand royaume Idrisside et ses légendes retrouvées sur le Web ressemblent étrangement à celles qu’on retrouve au sujet des Alaouites ( à rappeler que le royaume Idrisside est pris comme élément fondateur selon l’historiographie de l’état actuel de  « Marrakech  » )  ses larges territoires imaginaires qui sont revendiqués par la vox populi  «Marakchi» [Marocains] , n’existent même pas pour les autres entités postérieures, ceci est non seulement largement démenti par les récits, d’Ibn Khaldun, Al Bekri, Charles André Julien, Marmol de Carvajal et plusieurs autres historiens, chroniqueurs et grands voyageurs Occidentaux, mais aussi démontrées par les cartographies authentiques et authentifiés depuis l’antiquité , qu’elles soient celles de Ptolémée, Hertford, Al Idrisi (un marakchi !!! ), Mercator , Johnson… Les frontières malgré les événements antérieures, ont toujours été au niveau de l’oued Moulouya. Les omissions et manipulations historiques retrouvées sur le Web sont nombreuses, dans le seul but de conforter les thèses expansionnistes que l’on connaît aujourd’hui , bâti sur la confusion et le mensonge sur la filiation et les événements pour placer l’émirat de Tlemcen et ses territoires sous l’autorité des Idrissides durant la période de leurs puisque l’émirat Berbère de  « Tlemcen  »[Agadir] est très vite passée sans guerre sous la dynastie de Süleyman Ibn ʿAbd Allāh al-Kāmil ( Le frère d’Idris) fut proclamé émir, la dynastie des Suleimanides , des parents certes mais des entité différentes, avant les almohades et les almoravides, les Fatimides eux aussi ont régner sur tout le  « Maghreb Arabe » une autre grande omission de l’historiographie  « Marakchi » avec celle que ce sont les Zénètes ou les Sanhadja [ originaires du (Maghreb al awssat, actuelle Algérie ) à l’exception des Barwatas (Masmuda) qui sont à l’origine de tous les Royaumes et états qu’à connu le  « Maghreb arabe» et ce n’est pas pour autant que l’Algérie revendiquera les territoires des pays voisins parce que « jadis » …. ]

De plus près :

En 765, Abu Qurra de la tribu des Banu Ifren (Zénètes) de Tlemcen (actuelle Algérie, kharidjite sufrite) est proclamé calife c’est-à-dire souverain spirituel et temporel par les Banu Ifren (Zénète), le règne s’étendit sur tous les Zénètes du « Maghreb central ». Entre 767 à 776, il arriva à conquérir la majorité de l’Ifriqiya .comme l’a rapporté Ibn Khaldun dans  » Kitab al-Ibar».

En 771, Abou Qurra parvient à reprendre tout le Maghreb et l’Ifriqiya après Al Fath, (il revint par la suite à Tlemcen, Après une division des chefs berbères de la révolte). Entre temps Il prendra Tobna à la tête des Ifren, ainsi que les kharidjites Ibadites menés par Ibn Rustom ainsi que des troupes Sanhadja puis assiégeront la ville de Kairouan. Toutes les tribus berbères sont  sous son commandement. Ibn Rustom (un persan qui avait comme épouse une femme des Banu Ifren, Vers 767, ce dernier qui a remplacé Abou Qurra à la tête des Zénètes et fonde le royaume des Rustumides [Tahert]  puisque Abou Qurra sera quant à lui accusé d’avoir reçu de l’argent pour laisser en vie Omar ibn Hafs, dirigeant de l’Ifriqiya [Tunisie] au nom des Abbassides à cette époque. Il saisit alors les biens en possession des Abbassides et fait tuer Ibn Hafs al-Azdi (surnommé Hezarmar)  durant le siège de cette ville. Abou Qurra et les Banu Ifren (Zénètes) se retirent après cette victoire, pour retourner dans leur royaume de Tlemcen (Zénètes). Abu Qurra abandonne le kharidjisme et le pouvoir en raison des divisions internes des Berbères au profit des (venues du  «Machrek»).

Donc en 767, Ibn Rustom fonde la dynastie Rustumides (kharidjites Ibadites) et sollicite un traité de paix avec le gouverneur Abbasside de Kairouan. La situation reste stable jusqu’à l’arrivée en 909 du califat Fatimides (Chiites Ismaélite). Mais vers 940, Abu Yezid, (Zenète appartenant aux Banu Ifren et adepte du kharidjisme) renverse le pouvoir des Fatimides (en Tunisie et en Algérie), un autre royaume Zenète mais  cette fois ci vassal des Ummayades d’Al Andalus.

[ Il faudrait cependant retenir qu’à propos des événements majeurs survenus dans la région , il y eu des forts cas intéressants qui consiste à remettre en cause par deux fois la filiation de la vision expansionniste  « Marakchi » : le mouvement Fatimide  qui Donna naissance à un Califat islamique (suite à l’adoption d’un prêcheur chiite ismaélite venu d’orient et adopté par les Kutamas (Sanhadja), Nord constantinois, en Algérie actuelle) qui a chamboulé le monde musulman. Les codes de la filiation ont été modifiés : la nouvelle idéologie naît et s’élabore  « Maghreb arabe» et non plus  « Machrek  », de plus, la filiation prend une autre voie : elle ne passe plus par les hommes mais par une femme : Fatima, la fille du Prophète (qpsdsl). Ce Califat a été fondé en 909 par Ubayd Allah al-Mahdi qui est à l’origine du mouvement en s’appuyant sur les tribus Kutamas (Sanhadja) du Nord constantinois (à Ikjane) qu’il a  réussi à convertir à l’islam chiite ismaélite. Il en sera de même pour la doctrine kharidjite ibadite, dont le fondateur est d’origine orientale (Avec les principes de fondement du pouvoir  sur la compétence et non sur la patrilinéarité ont fait des adeptes chez les Berbères Sanhadja, l’Ibadisme  Dirigé par un Persan, il dura près de deux siècles, de la Cyrénaïque jusqu’à la Moulouya. L’origine persane d’Abderrahmane Ibn Rustom, son fondateur, est indicative des pratiques en présence. En effet, les Berbères d’autrefois élisaient un étranger lorsqu’il n’y avait pas consensus au sein de leur groupe. L’étranger perçu comme neutre (non impliqué dans les problèmes internes) était censé être au-dessus des conflits liés aux soffs (ligues ou confédérations). Cette tendance à élire un membre extérieur à la tête du village, de la région, voire même du pays se trouvait confortée par un principe fondamental de leur doctrine : la compétence devait l’emporter sur la naissance, un aspect fondamental de la « révolution » Ibadite. La compétence, le pragmatisme économique et politique l’emportaient sur les liens du sang, de la biologie et de la filiation. « Que le meilleur d’entre vous gouverne, fût-il un esclave noir ! » était leur devise. Celle-ci, par voie de conséquence, constituait une ouverture pour les Berbères à prétendre au pouvoir, étant entendu que les usages en vigueur − les fondements de l’idéologie première des Koraïchites − privilégiaient la filiation par le sang, le patrilignage. L’islam à ses débuts vit apparaître les notions de Qawmiyya (la nation fondée sur la naissance, la supériorité des Koraïchites) et de ‘āmma (la masse) qui regroupait une population plus vaste, plus pauvre, mais aussi non arabe., ajouter à cela que plus tard, après la chute de Baghdâd et des Abbassides, Al Moustanssir (un berbère Masmuda) (dynastie hafside qui ont fait sécession des Almohades) s’était proclamé calife et a même obtenu l’allégeance, des chérifs du Hedjaz…. ]

 

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