Par Djeha
Le président américain Joe Biden propose de soulager l’endettement des étudiants de son pays. Il s’y prend bien tard. L’éducation aux Etats-Unis est profondément inégalitaire.
S’inscrire dans une université c’est la croix et la bannière. Et quand un étudiant a le niveau requis (et parfois la couleur de peau qui va avec), le coût des études est prohibitif.
Ce qui explique l’endettement généralisé de la majorité des étudiants qui traînent pour un nombre d’années indéterminé une dette qui absorbe l’essentiel de ce qu’ils gagnent.
Harvey Mudd College en Californie était le « collège » le plus coûteux pour l’année universitaire 2018-2019, avec des frais annuels totalisant environ 75 000 dollars.
J. Biden se réveille et découvre ce problème alors qu’il le connaissait parfaitement depuis des décennies qu’il fréquente les couloirs des assemblées de son pays et les labyrinthes tortueux de la politique américaine.
Deux oublis dans la dépêche ci-dessous :
1.- La dette globales des étudiants américains dépasse allègrement les 1 000 Mds$.
Une fortune, plus du double du PIB de l’Algérie, du Maroc, de la Tunisie, de la Mauritanie et de la Libye réunis (soit plus d’une centaine de millions d’habitants).
Pour un peu moins de 20 millions d’étudiants aux Etats-Unis dont une moitié de « caucasiens ».
Certains économistes parlent d’une potentielle crise du « subprime »…
2.- Le contexte. La dette étudiante devient un enjeu entre Démocrates et Républicains à la veille du mid-terme du mois de novembre.
Les pauvres étudiants sont le dindon d’une farce où la démocratie, la solidarité, la sincérité… a depuis très longtemps désertée la Maison Blanche, le Sénat, le Congrès et les institutions de ce pays.
A noter l’américanisation progressive de l’enseignement supérieur français. Pour ce qui est des frais un étudiant débourse dans une Ecole de commerce entre 6250 et 15 000 euros. C’est le cas de l’EM de Lyon par exemple.
Etats-Unis : l’effacement de la dette promis par Biden coûtera 400 milliards de dollars selon le Congrès
latribune.fr (avec AFP), mardi 27 Sept 2022, 9:05
A Washington, le Bureau du budget du Congrès estime que l’effacement partiel de la dette étudiante coûtera 400 Mds$ aux finances fédérales. Les estimations fusent ces dernières semaines sur le coût véritable de cette promesse électorale que Joe Biden s’est engagée à tenir le 24 août. Républicains et démocrates s’escriment sur la pertinence de cette mesure et ses conséquences potentielles sur l’inflation.
La promesse de campagne de Joe Biden aura un coût. La mesure du président américain d’effacer une partie de l’énorme dette étudiante américaine va coûter à l’Etat fédéral 400 Mds$, selon une estimation du Bureau du budget du Congrès dans un rapport dévoilé lundi.
Au Congrès, élus démocrates et républicains s’écharpent sur l’ardoise que représente pour les finances publiques l’effacement d’une partie de l’endettement étudiant. La nouvelle estimation colossale à 400 Mds$ donnée demandée par une structure officielle et apolitique de Washington devrait alimenter un peu plus cette controverse.
Le montant précis du geste de Joe Biden pour les étudiants fait l’objet d’estimations variées. Avant le Bureau du budget du Congrès, l’université de Pennsylvanie avait calculé que l’effacement de 10.000 dollars vaudrait une dépense de 300 Mds$. « Le Bureau du Budget du Congrès qualifie lui-même son estimation de « très incertaine ». Nous sommes d’accord », a tempéré un membre de l’équipe de Joe Biden.
Le coût et le timing de la mesure critiqués
Au-delà de l’effort budgétaire, la mesure fait l’objet de nombreuses critiques. Jason Furman, ancien conseiller économique de Barack Obama, parle lui de « 500 milliards de dollars » mais considère que le timing n’est pas pertinent pour procéder à un effacement de la dette. Cela revient d’après lui à mettre de « l’huile sur le feu de l’inflation qui flambe déjà ».
Les républicains dénoncent la décision de la Maison blanche comme étant injuste. Ils considèrent que les étudiants qui ont fini de rembourser ou vont rembourser seuls leur emprunt étudiant sont lésés par rapport à ceux qui profitent de l’aide de Joe Biden.
Dans le détail, le président Biden s’est engagé le 24 août à alléger de 10.000 dollars la dette étudiante des personnes qui n’ont pas bénéficié de bourse fédérale pour aller à l’université et d’effacer 20.000 dollars de dette pour ceux qui ont reçu une bourse mais disposent de moyens plus modestes. L’allègement de la dette étudiante ne s’applique qu’aux personnes qui touchent moins de 125.000 dollars par an.
L’objectif de Joe Biden est ainsi d’alléger le fardeau financier que représente le coût des études supérieures aux Etats-Unis, où une année universitaire peut coûter plusieurs dizaines de milliers de dollars. Un montant que les anciens étudiants mettent des années voire des décennies à rembourser.