La crise sanitaire que connaît notre pays, à l’instar des pays du reste du monde, nous révèle au grand jour, un système de santé, ou beaucoup de travail reste à faire pour le mettre sur rail, et une communication moribonde, subjective, basée sur le constat, sans solution et surtout sur la manipulation des foules.
Il y a quelques années, nous avons alerté l’opinion publique sur les dégâts collatéraux qu’engendre la large médiatisation du charlatanisme, sur le comportement du citoyen, faisant enterrer le médecin au profit de certains pseudo-chouyoukhs de la Rokia.
Des chaînes de télévision privées se disputaient les chouyoukhs, à tel point que le regretté Cheikh Belahmar était devenu une star de la télé, et un professeur de haut rang,qui répondrait à tout et à rien.

Cette situation de somnoler le peuple prendra une dimension plus forte avec la mise en vedette de Toufik Zaibet, que des médias subversives et sulfureuses présentaient comme l’inventeur de remède-miracle du remède, via un médicament, avant qu’il devient un complément alimentaire, au nom de Rahmet Rabi, RHB, une appellation à connotation religieuse destinée à l’instrumentalisation religieuse. Cela se fait avec la bénédiction de l’ancien ministre de la santé, Abdelmalek Boudiaf, qui dira un jour que l’Algérie dispose de l’un des meilleurs systèmes de santé au monde, nuance avec l’obscurantisme et le charlatanisme, semble-t-il dire.
Durant cette période, nous avons subi les critiques les plus acerbes de certains de nos consœurs et confrères, qui n’ont pas digéré, que Boudiaf le ministre et ancien wali, soit critiqué.

Cela intervenait, il faut bien le rappeler, quelques mois avant la campagne de dénigrement menée contre la vaccination des enfants contre la rougeole et la rubéole, au début de l’année 2017.
Les Fakenews distillées, via les réseaux sociaux et certains médias sulfureux, piétinera l’opération de vaccination de 6,5 millions d’enfants âgés entre 6et 14ans, et suscitera la panique des parents d’enfants qui bouderont les centres de vaccination.

Aujourd’hui, on est devant le même scénario, vécu durant cette période, mais avec plus d’intensité et de pressions. Au début de la pandémie du Covid-19, les seigneurs du mensonge et des Fakenews, niaient l’existence de la pandémie, allant jusqu’à accuser les pouvoirs publics de se cacher derrière cet argument pour priver les citoyens de leurs libertés, sachant que toutes les télévisions du monde diffusaient des images sur les dégâts causés par la pandémie, et l’incapacité des systèmes de santé les plus huppés en Europe et aux USA, à prendre en charge leurs malades.

Bonatiro fait son apparition

Ainsi, et au moment ou la planète est plongée dans les questionnements au sujet des solutions à trouver pour contrecarrer le Covid-19, apparait l’astrophysicien Loth Bonatiro annonçant au peuple algérien, un autre miracle qui n’a rien à envier à celui de Rahmet Rabi RHB de Zaibet, à savoir un vaccin ; Une vidéo de sa part, fera d’ailleurs le buzz le mois de mars 2020, quelques semaines après la proclamation de la pandémie chez nous.
Un vaccin que personne n’a vu sauf lui et l’imaginaire de ses acolytes et fans qui baignent dans l’obscurantisme et surfent sur les fréquences de la propagande. Et ces les mêmes voix qui critiquèrent la vaccination au Covid -19,avant que la pandémie ne prenait son envol, suscitant une prise de conscience de la population.

Ces mêmes propagandistes focalisent aujourd’hui sur le problème du manque des concentrateurs d’oxygène au niveau des hôpitaux du pays ; un problème que même des pays comme la France, l’Espagne, ou l’Italie ont rencontré lors des pics de la pandémie, ce qui ne justifie nullement les défaillances de notre système de santé, devenu obsolète pour la circonstance, et otage de manque de moyens humains et matériels, d’une gestion approximative , de corruption et de manque de planification de formation à tous les niveaux.
Ce système, il faut bien le préciser, est le résultat d’une école sinistrée qui favorise l’endoctrinement au détriment de la connaissance scientifique et l’innovation. Le charlatan est mieux considéré qu’un médecin. Arrêtons de pleurnicher, et procédons à la mise à niveau de l’école pour gagner un système de santé performant.