« Il vaut mieux être vigilent que faire dans la précipitation », a indiqué mercredi le professeur Ryad Mahiaoui, membre du Comité national de suivi de la pandémie du Covid-19, en réponse à une question autour des tergiversations survenues au lendemain des déclarations faites concernant la disponibilité du vaccin anti-covid en janvier courant alors que rien n’y parait encore en fin du mois.
A ces déclarations plusieurs fois démenties par le retard fait dans la réception du premier lot de vaccin, l’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne avance l’argument que des pays producteurs eux-mêmes sont à peine au début de leurs compagnes de vaccination alors qu’une majorité de pays n’a toujours pas acquis, de l’avis de l’expert, la moindre dose et sont en expectative.
En effet, l’Algérie, est sous le sceau d’une attente qui suscite, faut-il souligner, moult déclarations et contre déclarations sur telle date et/ou sur l’efficacité de tel ou tel vaccin laissant planer la peur, le doute et de la réticence au sein de la population.
Néanmoins, M. Mahiaoui admet que l’avantage est d’avoir un plan de logistique prêt à être opérationnel, allusion faite à la formation des formateurs qui est en bonne voie en outre du calendrier pour se faire vacciner. « Ce processus se fera au gré du nombre des personnes à vacciner tout en connaissant la quantité demandée, les conditions et le temps qui lui est imparti pour arriver à destination », soulignera-t-il.
« Une plate-forme numérique est établie afin d’opérer un suivi rigoureux, pour pallier à toutes les insuffisances et/ou rattraper le retard enregistré lors de cette compagne qui durera une année au moins», fait-il savoir.
Par le language des chiffres, M. Mahiaoui avance le nombre de quelques 8000 centres médicaux qui sont mobilisés pour cette compagne (EPS, polycliniques, Hôpitaux, laboratoires, etc.) bien encadrés coté ressources humaines et dotés de matériel paramédical.
A la question sur les conditions de l’acte de vaccination proprement dit, sachant que les personnes vaccinés nécessitent 30 mn d’observation après l’administration du vaccin, l’orateur explique qu’il est de tradition que toute vaccination est accompagnée par certaines mesures préventives. « Les agents responsables de l’opération de vaccination sont toujours munis de plateaux garnis de certains médicament qui répondent au geste approprié face à d’éventuels alertes ou le moindre problème ».
Ce qui est de coutume, dit-il, il y a toujours une équipe faite de généraliste formé dans le sens des chocs anaphylactiques, des urgentistes, des réanimateurs, etc.
Se suffira-t-on des 500 mille doses pour entamer une campagne à une population de 40 millions de personnes ? M. Mahiaoui s’accorde à dire qu’elles sont de loin suffisantes, mais elles permettront une début d’une campagne de vaccination progressive.
A noter, qu’outre les personnes âgés et vulnérables, il faut prendre en compte les 4 millions de diabétiques, 6 millions d’hypertendus, c’est dire que 10 millions de personnes au moins sont des cas urgents.
Alors qu’on a besoin de 20 millions doses, il est évident qu’un seul laboratoire ne pourrait satisfaire une telle demande. « Pour cela, trois laboratoires sont sollicités à répondre à la demande algérienne qui a besoin, en réalité, de 40 millions de doses », expliquera M. Mahiaoui ajoutant que l’Algérie a agi en conséquence et formula la demande auprès des laboratoires russe(Sputnik), anglo-suédois (Oxford) et chinois (CinoLab), produisant Sputnik V, Atsrazeneca et le vaccin chinois.
Pour tempérer l’ardeur des attentes suscitées par le sujet, le professeur finit par dire qu’« il n’y a pas urgence », car, selon lui, la pandémie est toujours là et ce n’est pas parce que le vaccin est là qu’elle va disparaitre en éclair ».
« J’estime que la compagne sera entamée dès que le vaccin est disponible » et partant « nous atteignions une immunisation de masse que tout le monde espère».