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67 ème anniversaire de la mort du martyr-symbole, Ahmed Zabana : Récit d’un sacrifice suprême

Par Hocine Neffah

Qui ne connaît pas le martyr Ahmed Zabana, ce jeune Algérien de la période coloniale où le sens de la témérité et de l’abnégation s’est transformé en une légende qui se raconte, tel un récit mythique, jusqu’à nos jours.

Ahmed Zabana est l’exemple-type d’un jeune qui a été choisi par l’histoire de son pays, meurtri par les supplices du colonialisme français, d’être le héros, sans ambages, de l’Algérie indépendante et souveraine. Des gens comme Zabana font irruption tel un éclair et repartent tel quel. Ils laissent derrière eux une lumière chargée d’espoir et d’amour pour une vie où la liberté et la dignité sont des éléments constitutifs de l’existence propre. Il avait laissé une lettre qui était destinée à sa famille, où il formule une phrase forte de sens. Il disait en substance «Je mourrai, mais l’Algérie vivra». Une phrase simple et concise, mais chargée de symbolisme du sacrifice et de l’humilité, pour que vive l’Algérie. Celui qu’on surnommait H’mida, avait rejoint les rangs de l’Organisation spéciale (OS) de l’Oranie. Il a participé à l’attaque de la poste d’Oran, il a adhéré très tôt à la révolution, il n’a pas attendu que les «carottes soient cuites». Il était responsable du FLN-ALN de la zone ouest d’Oran. Il a fait partie des combattants qui ont participé à des attaques armées contre des casernes du colonialisme français, comme signe du déclenchement de la glorieuse Guerre de Libération nationale du 1er Novembre 1954.
Ahmed Zabana a déclenché une attaque le 4 novembre 1954 contre un cantonnement des gardes forestiers, avec l’idée de renforcer la révolution naissante par des armes et de la logistiques dont elle avait besoin pour qu’elle puisse se maintenir dans le temps et atteindre son objectif, à savoir la libération du pays et le recouvrement de la souveraineté nationale. Un garde forestier a été abattu lors de cette attaque inaugurale de la lutte armée. Depuis cet événement héroïque, l’armée coloniale n’a (pas) cessé d’entamer des recherches contre lui. Il a été arrêté le
8 novembre de la même année, à Ghar Boudjelida.
Le 21 avril 1955, il a été condamné à la peine capitale parle tribunal militaire d’Oran.
Le 19 juin 1956, il a été exécuté. Il était le premier martyr algérien a être guillotiné.
L’expérience de la guillotine, qui est un instrument abominable, n’a pas fait peur au supplicié Ahmed Zabana, qui s’en est allé vers elle avec l’idée de consacrer, par le sang, la réalité de l’Algérie indépendante et souveraine.
La preuve, c’est que la lettre qu’il a envoyé à sa famille est pleine de mots qui incitent à l’espoir et attestent de l’avènement d’une ère salvatrice pour l’Algérie et son peuple qui croupissait sous le contrainte coloniale des plus barbares et sauvages. Ahmed Zabana a souligné, dans sa lettre, adressée à ses parents, déclarant que «s’il m’arrive quoi que ce soit, il ne faut pas croire que c’est fini, mourir pour la cause de Dieu, c’est la vie éternelle. Et mourir pour sa patrie, ce n’est qu’un devoir. Et votre devoir à vous, c’est d’avoir sacrifié l’être qui vous est le plus cher. Il ne faut pas me pleurer, au contraire, il faut être fier de moi».
C’est une lettre qui ne laisse aucune place aux regrets et aux tergiversations. Zabana a incité sa famille et le peuple algérien à continuer le combat et la lutte armée pour reconquérir le pays et vivre librement et souverainement.
La jeunesse d’aujourd’hui doit s’inspirer des vertus de la génération de jeunes, qui était incarnée par Ahmed Zabana et d’autres, qui ont placé l’intérêt de la patrie au-dessus de tout.
Le combat libérateurs exigeait qu’il y ait des jeunes téméraires, audacieux et d’un degré de sacrifice insoupçonnable, à l’image de Ahmed Zabana, afin de faire des miracles.
L’empire colonial français a vu son effondrement irréversible provoqué par des jeunes comme lui, qui ne disposaient que de moyens de fortune: la volonté, la confiance en soi et en la justesse de la cause qui ont permis à ces jeunes de réaliser l’inimaginable, à savoir le recouvrement de la souveraineté d’une patrie qui croupissait longtemps sous le joug du colonialisme des plus obscurs, de par l’histoire.

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