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Marocgate : des photos d’un parlementaire marocain en compagnie d’eurodéputés dévoilent les mensonges du Makhzen

La presse marocaine a publié des images illustrant les mensonges du Makhzen concernant une déclaration du président de la Commission parlementaire mixte Maroc/Union européenne (UE), Lahcen Haddad, dans laquelle il a nié jeudi dernier toute rencontre avec le président de la commission Maghreb au Parlement européen, Andrea Cozzolino, accusé d’avoir reçu des pots-de-vin, dans le cadre du scandale ayant éclaboussé l’institution continentale.

L’article intitulé «Affaire de corruption au Parlement européen.. des photos de Lahcen Haddad avec Panzeri et Cozzolino apportent un démenti à ses déclarations» a été accompagné de plusieurs clichés de ces rencontres.

Ces photos ont trait à une série de réunions de la Commission parlementaire mixte Maroc-UE au Parlement européen à Strasbourg du 8 au 10 mars 2022 et à Bruxelles du 15 au 17 mars 2022, comme rapporté par le site officiel de la Chambre marocaine des représentants le 19 du même mois.

Ladite publication comprend des détails sur les deux réunions et est accompagnée d’une photo de groupe dans laquelle figurent Lahcen Haddad et Andrea Cozzolino, apportant un démenti cinglant au responsable marocain qui a nié avoir rencontré cet eurodéputé impliqué dans le «Marocgate», ce retentissant scandale de corruption au Parlement européen.

Selon la presse marocaine, cette photo n’est pas la seule du président de la Commission parlementaire mixte Maroc-Union européenne, relevant qu’une autre photo le montre en compagnie de Pier Antonio Panzeri, ancien eurodéputé socialiste devenu dirigeant d’une ONG et qui fait figure de personnage central dans cette affaire de corruption.

La photo a fait l’objet d’un article publié le 22 novembre 2018, dans lequel la Commission parlementaire mixte Maroc/UE s’est félicitée du vote favorable de l’accord agricole au sein de la Commission des affaires étrangères du Parlement européen.

Pier Antonio Panzeri, inculpé et placé en détention provisoire comme trois autres suspects, a conclu en janvier un accord avec la justice, s’engageant à livrer des informations sur le système de corruption auquel il admet avoir participé, en échange d’une peine de prison limitée à un an.

A noter que l’enquête sur le scandale de corruption au Parlement européen se poursuit et des articles de presse publiés par de grands journaux confirment que le Maroc a soudoyé des eurodéputés pour servir ses intérêts.

Comme Panzeri, la Grecque Eva Kaili a été écrouée, de même que son compagnon, l’Italien Francesco Giorgi, assistant parlementaire, et un autre Italien, Niccolo Figa-Talamanca, responsable d’une ONG. Ils sont inculpés d’«appartenance à une organisation criminelle», «blanchiment d’argent» et «corruption».

Eva Kaili a par ailleurs été déchue à la mi-décembre de ses fonctions de vice-présidente du Parlement européen.

Francesco Giorgi aurait notamment expliqué aux juges que l’eurodéputé Andrea Cozzolino était impliqué dans cette affaire et a eu des contacts avec l’ambassadeur du Maroc à Varsovie, Abderrahim Atmoun, grâce à Panzeri, qui était le président de la commission Maghreb et qui avait ensuite passé le relais à Cozzolino.

Jeudi, le Parlement européen a levé l’immunité du Belge Marc Tarabella et de l’Italien Andrea Cozzolino, ouvrant la voie à leur audition par les enquêteurs.

Dans cette rocambolesque affaire, les enquêteurs belges ont mis la main sur 1,5 million d’euros en liquide, saisis aux domiciles de Panzeri et Kaili, ainsi que dans une valise transportée par le père de celle-ci.

 

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