La magistrate Hélène Gerhards, réputée proche d’Éric Dupond-Moretti, qui présidait jusqu’en janvier dernier la cour d’assises du Lot-et-Garonne à Agen a été placée en détention provisoire, pour 11 chefs d’inculpation, dont détournement de fonds publics, puis écrouée dans la nuit de vendredi à samedi dans une enquête ouverte sur ses liens suspects avec un membre du banditisme corse, a indiqué le procureur de Nice.
Les faits qui lui sont reprochés auraient été commis entre 2008 et 2022, en particulier lors de son passage en Corse, de 2010 à 2016, en tant que juge d’instruction. Lors de ses auditions en garde à vue, la magistrate a “contesté d’abord toute infraction et tout manquement à ses obligations professionnelles”, avant de finalement reconnaître “une consultation illicite de données au profit d’un individu défavorablement connu”, avait précisé le procureur de Nice .
Le total des fonds détournés “pourrait être évalué à plus de 120 000 euros”, selon la même source. Les deux juges d’instruction co-saisis ont retenu 11 infractions parmi les 20 présentes dans l’information judiciaire : faux en écriture publique par un dépositaire de l’autorité publique, usage de faux, détournement de fonds publics par une personne dépositaire de l’autorité publique, recours aux services d’une personne exerçant un travail dissimulé en bande organisée, trafic d’influence passif et actif, association de malfaiteurs en vue de préparer un crime ou un délit puni de dix ans d’emprisonnement et en vue de préparer des délits punis de cinq ans d’emprisonnement, blanchiment, construction sans permis, détournement de la finalité de fichiers de données personnelles et enfin complicité de violation du secret professionnel.