Par Mil Boumaza
S’il ne devait y avoir qu’un nom pour définir et illustrer l’opportunisme, ce serait sans conteste celui de Choguel Kokalla Maïga.
En effet, il a été membre de tous les gouvernements successifs issus de coups d’État ces dernières décennies, ce qui en soit est une preuve d’habileté. Bien mieux, passer entre les mailles du filet et se faire oublier pour revenir tel un sou neuf relève de la prestidigitation.
Sous d’autres cieux, il aurait sombré soit dans l’oubli soit dans le discrédit, mais pas au Mali, pays coutumier des renversements anticonstitutionnels de pouvoir et des retournements d’alliances.
Surfant sur l’euphorie du peuple malien, qui, dans un sursaut patriotique, avait chassé l’ancienne puissance coloniale, il semble goûter avec délectation les discours dans les meetings, tel une rockstar dans les concerts. Aimant s’écouter parler et grisé par ce succès aussi inattendu qu’inespéré, il bénéficie en outre d’un autre effet d’aubaine : le caractère quelque peu laconique, voire effacé du président d’une transition malienne, qui s’éternise.
Quant à feu Ibrahim Boubakar Keïta, étant lui-même un bon orateur, il n’avait pas besoin de porte-voix pour s’adresser à la population. Aussi mit-il rapidement fin aux fonctions de notre carriériste professionnel, constatant sans doute que toute son utilité et son apport ne se limitaient qu’à son domaine de compétence, la communication, pour ne pas dire les bavardages.
Autre situation qui s’éternise, pis encore qui s’aggrave : l’insécurité s’étendant sur tout le pays du fait de l’option désastreuse des autorités maliennes pour le tout militaire qui retardera pour longtemps encore le développement économique du pays, ainsi que de la région.
Préoccupées par leurs propres intérêts uniquement, celles-ci ont fait le choix d’ignorer délibérément non seulement les djihadistes qui opèrent au centre du pays et dans le sud, mais également leurs « alliés » de l’AES, puisqu’elles sollicitent, à leur détriment, leur aide et réquisitionnent leur matériel pour combattre une partie du peuple malien qui ne réclamait rien de plus que des conditions de vie meilleures et un partage des richesses plus équitable.
Cette alliance de « mousquetaires » semble donc à sens unique avec la devise : « un au détriment de tous, et tous pour moi », ou encore, « ce qui est à toi est à moi et ce qui est à moi est à moi ».