Le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Kamel Nasri a relevé mardi à Alger l’impérative accélération de la cadence de réalisation des projets de logement en cours, au nombre de plus de 970.000 unités, dont 30% non encore lancés.
S’exprimant lors d’une réunion consacrée à la présentation du Plan d’action du secteur en présence de l’ensemble des cadres au niveau local, M. Nasri a rappelé l’importance de respecter les délais de réalisation et de réception des projets, par le recours notamment au système de permanence (au minimum 8×2) particulièrement pour les projets location-vente.
Il a appelé à cet effet les cadres à la coordination des efforts avec les autorités locales afin de lever les obstacles entravant la poursuite des programmes en cours de réalisation, et accélérer la distribution des programmes notifiés aux wilayas sur les communes.
Entre autres directives, M. Nasri a mis l’accent sur la mobilisation et la désignation des assiettes foncières vacantes destinées à la réalisation des différentes formules de logement. Il s’agit, dans ce sens, d’accélérer les procédures relatives au transfert de propriété, le déclassement des terrains agricoles, l’élaboration des listes des bénéficiaires, la désignation des promoteurs immobiliers, et de toutes les autres procédures administratives à l’instar des permis de lotir et de construction.
Dans le même cadre, le ministre a instruit ses cadres au niveau local de hâter la cadence de réalisation des travaux d’aménagement et des différents réseaux, des travaux, a-t-il dit, qui doivent être lancés parallèlement avec la réalisation des logements, des lotissements et des équipements publics.
Le ministre a appelé les acteurs concernés à l’impératif d’éradiquer les bidonvilles et de mettre en place un nouveau dispositif permettant de les contrôler en permanence et d’intervenir immédiatement pour limiter leur prolifération.
Revenant au plan d’action du secteur, le ministre a indiqué qu’il prévoyait l’inscription d’un nouveau programme quinquennal 2020-2024 pour la réalisation d’un (1) million d’unités de logement toutes formules confondues, précisant que 65% de ce programme est dédié aux zones rurales, aux wilayas du Sud et des Hauts-plateaux.
Pour ce qui est de la prise en charge des « zones d’ombre », les efforts du secteur seront axés sur l’actualisation du cadre organisationnel, à travers la révision de la loi relative à l’aménagement, à l’urbanisme et à la politique de la ville, ce qui permettra d’introduire les dimensions environnementales, naturelles et sociales.
Le secteur œuvre, par ailleurs, à la création d’un marché immobilier, notamment par le biais du Logement locatif promotionnel (LLP), et ce par l’adoption d’un cadre juridique adéquat, la mise en place d’incitations financières et la mobilisation du foncier public comme moyen pour encourager les acteurs dans le domaine de la promotion immobilière, a indiqué le ministre, assurant que ces actions permettront de soulager le Trésor, absorber une partie de la demande sur le logement, et faciliter la mobilité des personnes pour répondre aux exigences marché de l’emploi.
Aussi, le ministre a appelé les cadres ayant pris part à cette réunion à contribuer à lutte contre le gaspillage des énergies conventionnelles par le recours aux énergies renouvelables au niveau des cités et des agglomérations. Il s’agit, poursuit le ministre, de généraliser l’utilisation de ces énergies dans l’éclairage public, les parties communes et leur introduction dans les programmes du logement rural et des lotissements sociaux dans les wilayas du Sud et des Hauts-plateaux.
Par ailleurs, le ministre a instruit les directeurs des équipements publics, d’équiper, en prévision de la prochaine rentrée scolaire, 690 établissements scolaires, 1324 établissements parascolaires, dont 467 cantines.
Lancement du recensement et de la classification des anciennes bâtisses
Au cours de cette réunion, le ministre a demandé aux cadres de lancer le recensement et la classification des anciennes bâtisses concernées, en mettant en place une stratégie de traitement qui prévoit la maitrise de la nature juridique du foncier ainsi que la nature des opérations et de leurs objectifs à court moyen et long termes, jusqu’à la définition des cadres organisationnels et le montage financier.
En matière d’ingénierie et d’urbanisme, il a mis l’accent sur la relance et l’activation des commissions locales , notamment celles chargées des actes d’urbanisme et les commissions fixées en vertu de la loi N 08-15 définissant les règles de mise en conformité des constructions et leur achèvement.
M.Nasri a insisté sur la conjugaison des efforts en matière de lutte contre la malfaçon et les vices relevés dans les constructions en raison du non-respect du cahier des charges, appelant à la définition de la responsabilité de chaque intervenant, la prise des mesures conservatoires nécessaires et d’en informer les services de l’administration centrale.
En outre, il a souligné l’impératif de la levée immédiate des réserves enregistrées par les commissions techniques et qui ne dépassent pas 5% du nombre des projets inspectés, indiquant que des infractions et des défauts de construction ont été constatées dans les projets livrés ou en cours de réalisation liés notamment aux travaux secondaires et techniques et non à la sécurité et la stabilité des bâtisses.
Le plan d’action du secteur prévoit en outre la promotion de la production nationale, l’encouragement du recours aux moyens d’études et de réalisation nationale, l’utilisation des matières locales et l’accompagnement des jeunes entrepreneurs pour diversifier le marché du travail et promouvoir l’innovation.
Par ailleurs, M. Nasri a insisté sur l’amélioration du niveau des prestations et l’utilisation de tous les moyens de communication pour répondre aux préoccupations et revendications des citoyens au niveau local et leur éviter le déplacement aux administrations et organes centraux.