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Soufiane Djilali : « nous devons construire un multipartisme qui participe à la vie politique »

Le président du parti Jil Jadid appelle à renforcer le rôle des partis politiques dans la construction d’un Etat prospère. Questionné, ce lundi matin, dans l’émission l’Invité de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne, Soufiane Djilali estime qu’un débat national doit avoir lieu sur de nombreuses questions, notamment dans ce monde en pleine mutation. Le responsable politique réagit également à la tentative d’ingérence de la Suisse dans les affaires internes de l’Algérie, qu’il qualifie  « d’inadmissible ».

« Classe politique, société civile, personnalités publiques et autres… Je pense que tous ceux qui sont en Algérie et défendent ses intérêts sont engagés pour que l’Algérie devienne un pays prospère, qui offre à ses enfants l’opportunité de se développer, de réussir dans la vie et de voir un avenir que nous construirons main dans la main », affirme le président du parti Jil Jadid. Pour autant, selon lui, « le front interne ne doit pas signifier qu’il faut s’aligner sur une idée unique, mais plutôt s’inscrire dans les règles d’un Etat souverain qui défend son unité, sa liberté et sa prospérité ».

Le politicien rappelle que le paysage politique algérien est passé par plusieurs étapes : « l’Algérie est entrée dans le multipartisme par effraction, un an après les émeutes d’octobre 1988, mais depuis, il n’y a pas eu une construction réfléchie de ce que peut être un multipartisme qui participe à la vie politique. » Il poursuit la chronologie : « il y a eu le terrorisme, puis les années 2000. Durant vingt ans, il n’y a pas eu la volonté de construire un véritable multipartisme, c’était plus une volonté d’utiliser des instruments politiques, au bénéfice d’un régime qui était en place ».

Soufiane Djilali estime qu’il y a encore du chemin à parcourir pour la classe politique. « Depuis le hirak, nous sommes entrés dans une autre phase et il est clair qu’aujourd’hui, en 2023, nous n’avons pas encore atteint la phase où les partis politiques sont considérés comme des institutions qui ont les moyens de fonctionner et qui construisent l’Etat de droit et la démocratie. Et là, un grand débat national mériterait d’être ouvert. »

Quel modèle socioéconomique ? Quel projet de société ? Quel positionnement adopter au sein du monde ? Autant de questions auxquelles le responsable politique appelle à réfléchir et à discuter. « Il y a dans le monde un jeu de puissances avec d’un côté un Occident qui perd sa position hégémonique et de l’autre, l’Asie qui monte en puissance et qui n’accepte plus ce monde unipolaire », constate Soufiane Djilali.

Soufiane Djilali : « Il est inadmissible que la Suisse s’institue comme juge de l’Algérie »

Selon lui, « nous allons entrer de façon irréversible dans ce monde multipolaire et l’Algérie est dans une position telle qu’elle va stimuler les appétits : plus grand pays d’Afrique, riche de ses matières premières et d’une population instruite, située aux portes de l’Europe… Donc, beaucoup de puissances ont intérêt à voir l’Algérie alignée sur leurs positions, certaines de ces puissances vont essayer d’affaiblir la souveraineté de l’Algérie et lui créer des pressions à travers des institutions ou des personnes ».

Il cite l’exemple de l’affaire du général à la retraite, Khaled Nezzar : « il est inadmissible qu’un Etat qui se prétend patrie des droits de l’Homme s’immisce dans les affaires internes d’un autre Etat souverain et s’institue comme juge de l’Algérie alors que des pays à juger, il y en a en quantité ». Il s’interroge sur les velléités de la Suisse : « comment se fait-il que la Suisse se permet de rouvrir des blessures alors que la société algérienne s’est engagée à tourner la page de la décennie noire ? »  Selon lui, « c’est une façon de réveiller les démons d’une fitna ».

« L’Algérie n’a de compte à rendre à aucun de ces pays là d’autant plus qu’ils hébergent des personnes aux profils très douteux », poursuit Soufiane Djilali, qui estime que les algériens sont assez conscients pour ne pas tomber dans le piège.

 

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