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Pedro Sanchez, a-t-il saisi le message du président Tebboune?

Par M.Mehdi

Le gouvernement espagnol dirigé par Pedro Sanchez n’a pas tardé à réagir à la menace d’Alger de fermer le robinet du gaz algérien à destination de l’Espagne, s’il est acheminé en sens inverse, vers un pays tierce, via le GME.

Quelques heures seulement après cette mise en garde, le gouvernement espagnol a réagi par le biais du ministère de la Transition écologique qui a rassuré la partie algérienne que le gaz qui sera livré au Maroc ne sera pas d’origine algérienne.

« En aucun cas le gaz acquis par le Maroc ne sera d’origine algérienne (…) L’activation de ce mécanisme a été discutée avec l’Algérie ces derniers mois et communiquée aujourd’hui au ministre algérien de l’Energie », a indiqué le ministère espagnol. Ce mercredi 27 avril, le ministère algérien de l’Energie a annoncé que son homologue espagnol l’a informé de sa décision d’autoriser le fonctionnement en flux inverse du gazoduc Maghreb-Europe (GME).

L’inversement du flux du gazoduc vise donc à alimenter le Maroc en gaz à partir de l’Espagne en remplacement des quantités que le royaume pompait en contrepartie du passage du gazoduc GME sur son sol. Pedro Sanchez avait déjà annoncé la couleur en février dernier, à l’occasion d’un séjour aux EAU, en s’engageant à garantir la sécurité énergétique du Royaume alaouite. Une déclaration suivie quelques temps après par un revirement vis-à-vis de la question du Sahara Occidental, en s’alignant sur la position de colonisation des territoires sahraouis par le Maroc, une position qualifiée par Alger de trahison à l’égard du droit international, et un remake de l’estocade de 1975 , sachant que Madrid est historiquement responsable du déni du droit international du peuple sahraoui, seul appelé à se prononcer sur son propre destin.

Les messages codés du Président Tebboune

Lors de l’entrevue accordée à des représentants de médias algériens, le président Tebboune n’a pas mâché ses mots en accusant le président du Conseil espagnol Pedro Sanchez d’avoir trahi la confiance des algériens, en s’alignant le 18 mars dernier sur la position du Makhzen dans le dossier sahraoui.
Le président a tenu à différencier entre l’aventurisme de Sanchez et le partenariat stratégique avec l’Etat espagnol, concrétisé au début des années 2000 avec le parti populaire et la monarchie espagnole.
Entre-temps, il faut rappeler, que le président Tebboune avait reçu un appel téléphonique de la part de Pedro Sanchez le 6 mars dernier, dans lequel le président du conseil espagnol rassura le Chef de l’Etat.
Le président Tebboune était clair, en évoquant la confiance mutuelle, base pour l’édification de relations stratégiques pérennisées et Pedro Sanchez ne pourrait gagner la confiance des algériens après ce revirement. Ce message était conforté par le président Tebboune lorsqu’il avait évoqué les 60 années de relations avec Moscou ou l’exemplarité des relations avec Rome, seule capitale de l’espace européen à ne pas avoir boycotté l’Algérie durant la décennie noire.

Le message codé du président Tebboune aura dans un bref délai, son impact sur le plan intérieur de la péninsule ibérique, et le peuple espagnol saura évaluer les conséquences de l’acte d’hostilité de Pedro Sanchez. Les espagnols ne tarderont pas à voir les avantages dont ils bénéficiaient en Algérie, iront vers d’autres partenaires plus fiables que Pedro Sanchez

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