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Après les déclarations de Tebboune à Rome: le financement du MidCat fera tomber Pedro Sanchez

L’optimisme affiché par Madrid après la décision de Washington d’accorder un quota de 15 milliards de M3 en GNL américain, prise lors du Sommet UE-USA à Bruxelles, semble prendre un coup d’arrêt.

Les raisons sont à découvrir dans la gabegie du président du Conseil présidentiel espagnol Pedro Sanchez, coupable d’avoir trahi la confiance des Algériens et de ses ambitions démesurées de gagner sur tous les fronts. La révision de la position algérienne en matière de partenariat énergétique à l’égard de Madrid, en se tournant vers un partenaire historiquement digne de confiance à savoir l’Italie, a mis à nu la précarité de la vision de Sanchez et l’absence de vision stratégique de Madrid.

L’ambition d’un hub gazier, une chimère

L’Espagne ambitionnait de devenir un hub gazier, via l’exploitation au maximum, les deux gazoducs qui approvisionnaient la Péninsule ibérique depuis l’Algérie, via le GME traversant le Maroc et le Medgaz. Cette ambition sera confrontée à la réalité de la fermeture du GME, par l’Algérie en date du 31 octobre 2021, suite à la politique d’hostilité du Maroc à l’égard de l’Algérie, et surtout à cette politique de trahison de Pedro Sanchez, qui malgré un contrat à long terme (avantageux pour son pays en matière de prix, lésant fortement les intérêts de l’Algérie) signé avec Alger en octobre 2020, pour l’approvisionnement de son pays en gaz algérien, n’a pas tardé à renouveler sa gourmandise en sollicitant des quantités supplémentaires en GNL pour un prix dérisoire, loin de celui du marché international. Cette sollicitation est accompagnée d’une campagne de propagande menée conjointement avec son futur allié marocain, en diffusant des désinformations sur la reprise de livraison de gaz au Maroc via le GME, survenues après la décision du 18 mars 2022 de s’aligner sur la position de Rabat sur le dossier du Sahara Occidental, en violation du droit international et de son statut historique d’ancien occupant . Pedro Sanchez avait même annoncé la couleur de cette trahison à l’égard de l’Algérie à partir des EAU, le mois de février dernier, en déclarant que son pays est engagé à garantir la sécurité énergétique du royaume du Haschich. Son entretien téléphonique avec le président Tebboune au début du mois de mars dernier, confirma cette trahison actée le 18 mars dernier par son alignement sur la position marocaine.

Le MidCat n’a pas encore livré lot de mauvaises surprises

Pedro Sanchez et son gouvernement comptaient énormément sur la relance du projet de MidCat, soutenu par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors de sa visite en Espagne au début du mois de mai dernier. Un proet jugé « crucial » par Ursula Von Leyen pour diversifier l’approvisionnement de l’UE et réduire sa dépendance à la Russie.

«Aujourd’hui, toute l’Europe s’accorde à dire qu’il faut réduire notre dépendance aux énergies fossiles russes», a rappelé Mme Von der Leyen lors d’un discours à Barcelone aux côtés du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. «C’est essentiel pour atteindre nos objectifs climatiques et mettre fin au chantage du Kremlin», a-t-elle ajouté.

Dans le cadre de ce plan, «nous privilégierons les projets transfrontaliers, comme par exemple la liaison cruciale entre le Portugal, l’Espagne et la France», a souligné la présidente de la Commission, en insistant sur «l’importance géopolitique» de cette interconnexion. «Il faut le faire maintenant», pour «nous libérer des menaces russes», a-t-elle insisté.

Ces déclarations destinées à la consommation médiatique ne vont pas tarder à se heurter à la réalité du terrain et l’exigence du financement du projet. Pour mieux comprendre, il faut revenir à quelques années en arrière ou le projet MidCat (Midi-Catalogne) censé assurer l’interconnexion gazière entre l’Espagne et la France ? Alors que ce projet est revenu à l’ordre du jour, la question suscite de vives inquiétudes de ce côté-ci des Pyrénées. « Il y a une pression politique infernale de la part des Espagnols et de Bruxelles, mais la France estime qu’elle n’en a pas besoin et ne veut pas payer.

Le financement ? Il fallait se tourner vers des fonds pour concrétiser le projet, et le dévolu serait jeté sur des fonds catalans qui auraient versé des centaines de millions d’euros. Aujourd’hui, et selon certaines informations qui circulent avec insistance, les fonds catalans réclament la restitution de leur argent, et semblent convaincus de la non-rentabilité du projet.

Les craintes des fonds catalans motivées par les déclarations de Tebboune

La revendication des fonds catalans sont motivées selon certains experts énergétiques et de la finance par les déclarations du président Algérien Abdelmadjid Tebboune à Rome, lors de sa visite d’Etat en Italie, où il a mis fin aux illusions de Madrid quant à un éventuel  revirement de la position de l’Algérie au sujet de la reprise des approvisionnements via le GME, comme il a été spéculé par des médias propagandistes inféodés au Makhzen à l’occasion des visites à Alger de certains responsables étrangers, en particulier les chefs de diplomatie américaine et saoudienne.

Le président Tebboune a clairement refroidi les espagnols, en annonçant que l’Italie sera la porte du gaz Algérien vers l’Europe, un partenaire historiquement fiable selon le Chef d’Etat Algérien.
Sur ce registre, la priorité sera accordée à la compagnie énergétique transalpine ENI, en matière de partenariat dans l’exploration, l’exploitation, le transport et la commercialisation, sachant que l’Italie ambitionne d’ouvrir des connexions avec certains pays du Balkan, en plus de la Suisse, l’Autriche et surtout l’Allemagne pays frontalier à Berne et Vienne. En conclusion, les articles de certains médias inféodés au Makhzen comme Jeune Afrique, confortent cette thèse et de la justesse de la vision d’Alger.

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