A la une, Algériactu

La 5ème colonne économique actionnée?: Le MEDEF à l’assaut de la citadelle Algérie

A l’occasion de l’inauguration de la 30ème édition de la  Foire de la production algérienne « FPA 2022 »,mardi dernier, le président de la république Abdelmadjid Tebboune a exhorté les opérateurs économiques nationaux à accorder plus d’intérêts à la coopération avec les pays africains dans le cadre de l’intégration régionale.

Le président Tebboune est entièrement conscient que le développement économique de l’Algérie est lié au développement de son environnement régional, c’est à dire l’intégration régionale. Et dans ce sens que l’Algérie s’est investie à la concrétisation d’infrastructures de base comme le mégaprojet du port d’El Hamdania, la transsaharienne, la dorsale transsaharienne, le gazoduc transsaharien reliant le Nigeria à l’Europe via l’Algérie, la route Tindouf -Zouirette. Sur ce registre, on assiste depuis quelques temps à un regain d’activités en matière de renforcement de la coopération entre l’Algérie et certains pays africains. L’Algérie compte développer ses exportations commerciales via les Zones de libre-échange africaine et arabe.


La visite du ministre algérien du commerce Kamel Rezig à Dakar à l’occasion de la de la 30ème édition de la Foire Internationale de Dakar (FIDAK), (l’Algérie étant invité d’honneur) s’inscrit dans cette stratégie d’offensive économique en Afrique, pour éviter les désillusions du protectionnisme européen non-déclaré, et l’échec de l’accord d’association avec l’Union-Européenne entré en vigueur en 2005, à l’origine du préjudice financier oscillant entre 250 et 300 milliards de dollars. Un accord d’association expiré en 2020, ayant servi les entreprises françaises et espagnoles en premier lieu, à l’enrichissement des oligarques et El Issaba qui ont vidé les caisses du pays, en contrepartie de projets bidons comme le gonflage des pneus, ou cette politique tout azimut import-import pour pomper les revenus des hydrocarbures pour ensuite passer à l’endettement extérieur synonyme de perte de souveraineté et de soumission au diktat des instances financières internationales de Bretton Woods comme la Banque Mondiale et le FMI.

Le président de la république en homme averti et parfait connaisseur des enjeux, avait à maintes reprises appelé à la révision de l’accord d’association pour un nouveau partenariat (gagnant-gagnant) protégeant les intérêts suprêmes de la Nation.
Sur ce registre, le président de la république a axé son offensive économique vers l’Italie, un pays ami et aux similitudes économiques ( industrie agroalimentaire, mécanique, et électronique) avec qui il a signé d’importants contrats dans plusieurs secteurs, énergétique, mécanique et agroalimentaire, en plus du transfert technologique. Outre l’Italie, le président Tebboune ciblait des partenaires émergents comme la Turquie, le Qatar, la Russie et surtout la Chine, dont la signature au début du mois en cours,  le « Plan exécutif pour la concrétisation conjointe de l’initiative de la Ceinture et de la Route » et du « Plan triennal de coopération dans des domaines clés 2022-2024 », est une parfaite démonstration de l’Algérie pour intégrer le Brics au cours de l’année prochaine, à l’occasion de la présidence sud-africaine du Groupe.

Les organisations patronales sont-t-elles sur la lignée du président?

Par ailleurs, il faut noter que l’activisme de certaines organisations patronales est sujet à des interrogations et d’éclaircissements? Sans se verser dans des spéculations farfelues, il est nécessaire de s’interroger sur ce « partenariat » du Conseil du Renouveau Economique Algérie CREA avec Le MEDEF ( la puissante et influente organisation patronale française). Hormis TotalEnergies, membre influent du MEDEF, qui est partenaire avec le groupe Sonatrach, dans plusieurs investissements énergétiques, on vient rien venir du patronat français qui avait brillé par son absence à l’occasion de la visite du président français Emmanuel Macron. Le MEDEF, via ses membres le composant n ‘a rien investi de concret durant les deux dernières décennies. Ses différents membres (groupes économiques) ont renforcé le commerce, rendant l’Algérie un marché, sans pour autant renforcé le partenariat économique (gagnant-gagnant). D’ailleurs, le président Tebboune en connaît quelques choses au sujet d’un des membres influents du MEDEF le groupe  Bwin, au temps où il  était ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, chargé du dossier de la Grande Mosquée, et dont la célèbre déclaration au sujet des tentatives de certains cercles opérant de l’autre rive de la Méditerranée, de priver les algériens de ce joyau architectural et civilisationnel, a fait beaucoup de mécontents chez les larbins et parrains du néocolonialisme.

Le MEDEF s’inquiète du renforcement de la coopération algéro-chinoise

Il n’est pas surprenant de voir à quelques jours de la signature de deux accords stratégiques de partenariat algéro-chinois et à la détermination d’Alger d’intégrer le Groupe du Brics, via la demande officielle formulée en ce sens et de l’encouragement du président Tebboune aux opérateurs économiques Algériens à se tourner vers le renforcement des échanges commerciaux avec les opérateurs économiques du groupe du Brics, que le MEDEF se manifeste et manifeste son intérêt pour l’Algérie (même la visite de Macron en Algérie en aout dernier n’a pas suscité son intérêt) . La raison est claire, le MEDEF veut de nouveau revenir en Algérie via des opérateurs économiques nationaux, en écoulant des marchandises et produits en provenance de Taiwan, dans la perspective de saborder le partenariat algéro-chinois et le plan algérien de devenir un hub pour les produits chinois à destination du continent africain.
Pour rappel, les officines occidentales en particulier celle de l’ancien colon ont vainement tenu de confectionner un Code d’investissement à la hauteur de leur gabegie et ambition de mettre l’économie algérienne, sous tutelle, axée sur l’importation et privée de toute initiative de passer à un modèle productif diversifié et débarrassé de la dépendance vis à vis des revenus des hydrocarbures.
D’ailleurs, il est nécessaire de rappeler les scandales de cette coopération avec certains bureaux d’études français et compagnies d’assurances françaises rachetés plus tard par les entités marocaines, permettant à ces entités inféodées au Makhzen de mettre la main sur des banques de données sur les activités de personnalités et entreprises algériennes.

Rappelons également, que  patronat algérien, représenté par la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), héritière du défunt Forum des Chefs d’Entreprises dirigé par l’oligarque incarcéré Ali Haddad ;avait invité à Alger un activiste et protégé de Macron à la solde du CRIF, en la personne de Karim Amellal, en décembre 2020, pour faire la promotion du partenariat des deux rives dans le secteur des Startups. Un mécanisme néocolonial de la nouvelle génération de la guerre hybride, visant à mettre la main sur un secteur stratégique, inscrit dans la droite ligne de l’économie des connaissances et de la mainmise sur le potentiel de cette jeunesse algérienne tournée vers la créativité et l’innovation.

 

Partager cet article sur :

publicité

Dessin de la semaine

Articles similaires