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ANALYSE

Aux origines sionistes de la stigmatisation des musulmans et de la criminalisation de l’islam

Il y a quelques années, le journal libéral Contrepoints écrivait, se fondant sur le critère de la surreprésentation des «musulmans» dans les prisons françaises : «On pourrait donc se demander si l’islam n’est tout simplement pas criminogène». Cette opinion est partagée par de nombreux politiciens et journalistes français qui tirent un trait d’égalité entre l’insécurité dans les villes et les banlieues et la présence des musulmans.

Par Khider Mesloub

Il y a quelques années, le journal libéral Contrepoints écrivait, se fondant sur le critère de la surreprésentation des «musulmans» dans les prisons françaises : «On pourrait donc se demander si l’islam n’est tout simplement pas criminogène». Cette opinion est partagée par de nombreux politiciens et journalistes français qui tirent un trait d’égalité entre l’insécurité dans les villes et les banlieues et la présence des musulmans.

Ces dernières années, en matière d’insécurité, le lien est systématiquement établi entre délinquance et islam. Insécurité et musulmans. Selon l’opinion publique française, relayée (ou instillée) massivement par les médias, les jeunes de culture familiale musulmane (Arabes maghrébins et Noirs subsahariens) sombreraient plus «naturellement» dans la délinquance que les jeunes issus de cultures familiales françaises ou européennes. En d’autres termes, selon les Français contemporains conditionnés par les médias inféodés aux puissants, la religion musulmane prédispose à la criminalité.

Or, tout au long des XIXe et XXe siècles, jusqu’aux années 1980, les institutions étatiques et éducatives françaises professaient qu’«un enseignement moral et religieux répandu dans nos villes et dans nos campagnes est l’un des moyens préventifs les plus efficaces contre l’expansion des vices qui portent aux actes coupables» (Alphonse Bérenger). Toute la société, de la famille aux dirigeants en passant par les enseignants, défendait l’idée selon laquelle «les religions en général (donc y compris l’islam) et le christianisme en particulier constituent un frein moral à la délinquance». Les religions paraissaient canaliser efficacement la délinquance. Voire prémunir contre toute déviance. Notamment l’islam dont les facultés d’inhibition des comportements déviants sont reconnues par tous les observateurs honnêtes.

Jusqu’aux années 1980, une majorité de la population française s’accordait à expliquer la cause de la criminalité par la propagation de «l’irréligion généralisée» qui détruit «les principes traditionnels de la morale». Aucune religion n’était associée à la délinquance, à la criminalité, au terrorisme. C’était une hérésie.

Le renversement paradigmatique dans l’explication des causes de la criminalité intervient à la charnière des années 1980-1990, favorisé par la montée du racisme anti-Arabe et la flambée de l’islamophobie. Phénomènes xénophobes instillés par les médias, les organisations politiques de droite et d’extrême droite manœuvrées par le sionisme.

La perception négative du niveau d’intégration des musulmans en France, tout comme de l’incompatibilité supposée de l’islam avec les valeurs de la République, date en effet de cette époque. Elle a commencé dans les années 1980, à la faveur de l’essor du lobby sioniste imprégné de suprémacisme et d’islamophobie. Une idéologie sioniste exogène importée d’Israël, pays déjà en voie de fascisation et de guerre déclarée contre l’islam et les musulmans.

En France, la stigmatisation des Français musulmans et la haine de l’islam sont corrélées à l’implantation du sionisme conquérant et dominateur. Au reste, c’est à cette époque que la laïcité a été érigée en arme de guerre contre les Français musulmans. Pour les empêcher de s’exprimer librement, de s’affirmer socialement, de se renforcer politiquement, il fallait les stigmatiser et les criminaliser. Notamment en les assignant à leur fantasmagorique religiosité. A leur religion, pour mieux souligner leur prétendue arriération civilisationnelle.

Le Français d’origine maghrébine ou subsaharienne a beau partager 99% de son mode de vie avec son compatriote ou concitoyen «de souche», notamment par l’exercice du même métier, la possession de la même instruction éducative, la même formation professionnelle, le même cursus universitaire, le même diplôme, la même habitation (pourvue des mêmes commodités), l’usage du même transport individuel (voiture) et commun (bus, métro, train), les mêmes habits,  les mêmes goûts musicaux et cinématographiques, la même passion pour la littérature française, pour le sport (notamment le plus populaire : le football), l’opinion publique française conditionnée par les médias inféodés aux puissants l’assigne à sa religiosité, y compris quand il est laïque ou athée. Par préjugés racistes et stéréotypes culturels, amalgames identitaires, le Français conditionné perçoit tout basané ou Noir subsaharien comme musulman.

Or, de nos jours, en France, par la faute des médias et des politiciens biberonnés au racisme et enivrés de sionisme, qui dit musulman dit islamiste, dit terroriste. Qui dit jeune d’origine maghrébine dit délinquant. N’est-ce pas ainsi que sont perçus et traités les Palestiniens par les sionistes d’Israël ? Au point d’être le plus normalement du monde animalisés, déshumanisés, génocidés.

Pour revenir à la laïcité, devenue paravent de stigmatisation et instrument de criminalisation de l’islam, elle est fanatiquement défendue, curieusement, par des personnalités politiques françaises qui ont, pour une large part, suivi leur scolarité dans des écoles privées catholiques ou juives. Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais !

La laïcité, c’est comme le vol. Les principaux moralisateurs qui blâment le vol, en majorité placés au pouvoir, sont de tout temps et partout les premiers et grands voleurs (des deniers publics). Les laïcards français pourfendeurs de la religion musulmane ont tous usé leurs fonds de culotte sur les bancs de l’école confessionnelle catholique ou juive. Ils ont tous été baptisés ou circoncis. Ces imposteurs parisiens (pharisiens) ne sont animés dans leurs hypocrites prêches laïques que par la haine de l’islam, pour ne pas dire le racisme antimusulman. La laïcité leur sert d’alibi pour cracher leur venin antimusulman.

Dernière stigmatisation des musulmans en date, celle du Premier ministre Gabriel Attal qui les jette en pâture en les accusant de noyauter l’enseignement. Dans une interview donnée à une chaîne d’information, Gabriel Attal a en effet accusé certains musulmans de se livrer à un «entrisme islamiste» dans les écoles, en prônant «les préceptes de la charia». Une expression vivement contestée même par la Grande Mosquée de Paris, d’habitude conciliante, qui regrette des «déclarations politiciennes» sans «preuves tangibles». Dans un communiqué publié le 22 avril, la Grande Mosquée de Paris a exprimé «sa plus vive préoccupation à la suite du discours du Premier ministre, Gabriel Attal, sur l’entrisme islamiste lors de sa récente visite à Viry-Châtillon. Elle déplore une généralisation qui risque de stigmatiser une portion significative de la composante musulmane de France, compromettant ainsi l’unité nationale. Le Premier ministre a évoqué des groupes plus ou moins organisés cherchant à faire un entrisme islamiste, insinuant une infiltration d’idéologies radicales dans nos institutions, notamment dans le milieu éducatif. La Grande Mosquée de Paris souligne que de telles allégations nécessitent des preuves tangibles pour être considérées comme crédibles et ne peut se contenter de déclarations politiciennes. […] Il est tout aussi regrettable de lier des actes de violence isolés à une supposée contestation des valeurs républicaines et de la laïcité. Une approche nuancée est indispensable pour éviter toute stigmatisation ou discrimination.»

Les propos du Premier ministre ont également irrité certains dirigeants de gauche, notamment Jean-Luc Mélenchon qui les a qualifiés d’«accusation islamophobe tout à fait gratuite». Pour sa part, la cheffe de file des députés écologistes, Cyrielle Chatelain, a estimé que Gabriel Attal nourrissait «une obsession sur la question des musulmans».

En France, les enfants français et immigrés de confession musulmane sont majoritairement scolarisés dans l’enseignement public. Autrement dit, ils sont scolarisés dans une institution éducative publique avec les autres élèves français ou immigrés de toutes origines ethniques et confessionnelles. Et, de ce fait, ces élèves reçoivent «les savoirs fondamentaux et les compétences nécessaires à leur réussite scolaire et à leur insertion professionnelle» dispensés par l’école publique.

Quoique victimes massivement de ségrégation résidentielle, puisqu’ils résident, pour une large part, dans des cités de relégation ou des quartiers populaires insalubres des grandes villes, les enfants issus de l’immigration sont scolarisés dans les écoles publiques, instances éducatives d’intégration républicaine par excellence.

Contrairement à la propagande répandue par les médias et les politiciens français, bien que victimes de «parquisme», c’est-à-dire bien qu’ils soient parqués dans des zones d’habitation aux conditions sociales et résidentielles scandaleuses, ils ne cultivent pas le séparatisme. Du reste, le séparatisme est un luxe que les pauvres ne peuvent s’offrir.

Le séparatisme, c’est une politique délibérée de repli social et géographique que seules les classes privilégiées peuvent s’octroyer.

Les pauvres, à plus forte raison les immigrés, n’ont pas les moyens de s’offrir le luxe du séparatisme. Institutionnellement et socialement, ils sont victimes de «parquisme». Or, il convient de distinguer le «parquisme», relégation sociale et résidentielle subie, et le séparatisme, séparation sociale et spatiale choisie.

Les médias et les politiciens français amalgament délibérément les deux phénomènes d’exclusion provoqués par la société de classe, c’est-à-dire le capitalisme fondé sur l’exploitation et l’oppression : le séparatisme et le «parquisme».

Considérer la concentration de la population de confession musulmane dans des zones d’habitation spécifiques comme du séparatisme est, sans jeu de mot, de la mauvaise foi. On n’a pas affaire à un séparatisme (choisi), mais à un «parquisme» (subi). Ces populations prolétariennes ont été délibérément parquées dans ces quartiers de relégation sociale et géographique.

Sauf à considérer la visibilité des populations musulmanes comme du séparatisme. Les Français et immigrés de confession musulmane sont les principales victimes du séparatisme de classe.

Certes, dans ces quartiers populaires à forte population immigrée de confession musulmane, il existe des groupes fondamentalistes qualifiés de salafistes ou de fréristes. Mais ces groupes fondamentalistes ne peuvent être considérés comme des séparatistes cherchant à construire des entités territoriales distinctes du corps national, à l’instar des indépendantistes corses ou bretons. Cette minorité religieuse fondamentaliste se cantonne assurément à vivre dans des espaces religieux confinés, toutefois, tout en continuant à participer à la vie sociale française et à occuper une activité professionnelle dans les entreprises françaises. Donc à développer des interactions sociales avec les populations françaises de «souche».

En réalité, le séparatisme est l’œuvre des classes possédantes, la pratique sociologique des classes privilégiées. Il s’agit du séparatisme social. Le séparatisme social peut être défini comme une entreprise de communautarisme social fondé sur la défiance et le repli sur soi, une auto-ségrégation urbaine où une classe sociale refuse de se mélanger géographiquement et culturellement avec une autre classe considérée comme inférieure.

Contrairement au discours dominant véhiculé par les médias et les politiciens français, le séparatisme est donc l’apanage des classes aisées qui privilégient une stratégie de l’entre-soi. Ce séparatisme des riches, symbolisé par la ghettoïsation des beaux quartiers, est délibérément éludé. Et pour cause. Car il peut prêter le flanc à la critique radicale et, surtout, à la révolte insurrectionnelle.

En France, la bourgeoisie dénonce le prétendu séparatisme des immigrés, en particulier celui des musulmans, pour nous faire oublier les divers séparatismes appliqués par les différentes classes privilégiées pour se distinguer des classes populaires, vivre séparément des classes sociales subalternes ouvrières. A preuve. Si un prolétaire français «de souche» fréquente et croise quotidiennement des dizaines d’autres prolétaires issus de l’immigration, dans le cadre professionnel, de son voisinage, dans son quartier ou au supermarché, il n’a quasiment aucune chance, au cours de sa vie, de croiser, et encore moins de fréquenter, un compatriote bourgeois, un député, un patron, ou tout autre membre des élites françaises.

Encore moins un Français de confession juive. Et pour cause. La communauté juive cultive un séparatisme radical, pour ne pas dire racial. Pourtant, aucun média ni aucun politicien n’en parlent.

Et le séparatisme pratiqué par la communauté juive commence par l’école. Les enfants français de confession juive sont scolarisés en majorité dans les écoles privées hébraïques.

Ce séparatisme précoce et radical peut s’expliquer par plusieurs raisons. Il peut avoir des motivations religieuses, socioéconomiques ou les deux à la fois. Le séparatisme juif peut s’appuyer sur la motivation de préservation des traditions religieuses judaïques. Mais, également, il peut s’expliquer par la volonté de la protection et de la pérennisation des privilèges économiques, politiques et culturels capitalisés par les membres de la communauté juive de France. Une stratégie de reproduction sociale appliquée par toutes les classes privilégiées du monde entier dans le cadre de la stratégie du séparatisme social.

Selon une étude publiée par le Fonds social juif unifié (FSJU), menée par le sociologue Erik Cohen, Heureux comme juifs en France ?, deux tiers des enfants juifs ne vont pas à l’école publique. Chiffres confirmés le 29 novembre 2023 par le député Les Républicains Philippe Juvin : «Depuis des années, deux tiers des enfants juifs en France ne vont plus à l’école publique laïque et républicaine.»

Le FSJU évalue à 100 000 le nombre d’enfants juifs en âge d’être scolarisés en France. Autrement dit, 75 000 élèves sont scolarisés dans les écoles privées. Selon l’association, sur 75 000 élèves, quasiment 35 000 sont scolarisés dans des établissements scolaires confessionnels. Or, les programmes scolaires des écoles de confession juive, outre d’être à connotation religieuse, sont calqués sur ceux de l’enseignement des écoles d’Israël. De surcroît, les écoles juives sont réputées, comme toutes les écoles confessionnelles, pour enseigner la Torah, la morale «hébraïque», les rites religieux judaïques. Pour servir une alimentation conforme aux prescriptions judaïques. Pour prôner également la non-mixité et l’interdiction de se «mélanger» aux non-juifs. Selon plusieurs enquêtes, si beaucoup de parents français de confession juive refusent d’inscrire leurs enfants dans une école publique, c’est parce qu’elle est laïque. Autrement dit, ils manifestent une défiance à l’égard de la laïcité. Et pourtant aucun média ne dénonce cette défiance à l’égard de la laïcité manifestée par la communauté juive. Ne condamne ce séparatisme communautaire.

En effet, nous sommes en plein séparatisme juif, au regard de la définition fournie par le site gouvernemental français : «Démarche idéologique visant à couper l’individu-citoyen de son cadre national. […] C’est l’action qui consiste à détruire ou à affaiblir la communauté nationale en vue de remplacer celle-ci par de nouvelles formes d’allégeance et d’identification.»

Cette allégeance et cette identification à Israël se confirment à la majorité de l’étudiant, puisque de nombreux jeunes Français de confession juive vont faire leur service militaire en Israël. Preuve. Depuis le déclenchement de la guerre génocidaire menée par Israël contre les populations civiles palestiniennes plus de 4 100 citoyens français de confession juive se battent dans l’armée israélienne d’occupation. Autrement dit, en toute impunité, plus de 4 100 Français·es sont engagé·es dans l’armée israélienne qui commet des crimes de guerre à Gaza.

Le nombre des populations françaises et immigrées de confession musulmane est estimé à 7 millions. Que dirait-on si près de 70% des enfants de ces 7 millions de musulmans étaient scolarisés dans des écoles privées confessionnelles islamiques ? Effectuaient leur service militaire dans leur pays d’origine ? S’engageaient dans une armée islamique qui commet des crimes de guerre ?

La réponse est que les musulmans placent l’islam au-dessus des lois de la République. Pis, ils se placent en dehors de l’Etat français, ils participent à une entreprise d’extermination par leur enrôlement dans une armée étrangère qui commet des crimes de guerre.

Pourtant, telle est la réalité sociologique d’une majorité des Français de confession juive : majoritairement scolarisés dans les écoles privées confessionnelles hébraïques, un bataillon de plusieurs milliers est engagé l’armée israélienne génocidaire.

Au fait, la bourgeoisie française amalgame délibérément séparatisme et «parquisme», et, par une forme d’inversion accusatoire sociologique, plante le séparatisme délibérément sur la mauvaise implantation communautaire et sociale.

Tout comme elle associe délibérément criminalité et islam. Comme nous l’avons souligné plus haut, ces dernières années, en matière d’insécurité, le lien est systématiquement établi entre délinquance et islam. Insécurité et musulmans. Qu’en est-il en vrai ? Y a-t-il une corrélation entre la flambée de la délinquance et l’islam, entre explosion de la criminalité et immigration, comme le laissent entendre les médias et les politiciens français ?

Nous allons apporter la preuve du contraire, c’est-à-dire l’absence de corrélation entre islam et délinquance, criminalité et migrants, par l’exemple du département français de la Guadeloupe et des Etats-Unis.

Département français d’une superficie de 1 600 km², la Guadeloupe est située à presque 7 000 km de Paris. La population s’élève à quasiment 400 000 habitants. Les habitants de la Guadeloupe gagnent en moyenne 2 087 euros nets par mois, soit 25 050 euros nets par an. 1 800 euros en moyenne pour les ouvriers.

Par ailleurs, au point de vue touristique, avec ses plages paradisiaques, ses paysages dignes d’un décor de carte postale, l’île de la Guadeloupe est un véritable jardin d’Eden.

La religion dominante en Guadeloupe est le catholicisme, pratiqué avec ferveur. Les Guadeloupéens sont très pieux et fréquentent assidûment l’église. Aussi, les enfants reçoivent-ils forcément une éducation religieuse familiale très marquée. Hormis les catholiques, sont présents également sur l’archipel d’autres mouvements religieux, notamment la communauté hindoue, les méthodistes, les adventistes, les témoins de Jéhovah, etc. Donc, la religion chrétienne est très prégnante en Guadeloupe. La foi joue un rôle fondamental dans la vie des habitants de l’archipel. Elle structure abondamment la société.

Pourtant, en dépit de cette prégnance religieuse chrétienne, la société guadeloupéenne est en proie à une violence protéiforme endémique, à une criminalité structurelle alarmante.

Depuis une décennie, la Guadeloupe, brutalement et violemment, sombre dans la criminalité. La délinquance est structurellement plus importante.

Les cas de violences intrafamiliales, d’agressions parfois mortelles sur la voie publique, ou encore les faits divers lies aux trafics de drogues sont en constante augmentation. Il ne se passe une semaine sans fusillade, ni règlement de compte, ni agression. La recrudescence de l’insécurité n’est plus qu’une impression, dans l’archipel, c’est une dramatique réalité. Les trafics d’armes et de drogues sont en constante augmentation.

La Guadeloupe, département français, aux habitants élevés dans la religion chrétienne, dépourvu de toute immigration, est pourtant gangrenée par la violence, orchestrée par une jeunesse désœuvrée et à la recherche d’argent facile. La Guadeloupe, en particulier Pointe-à-Pitre, est ainsi devenue un coupe-gorge», selon son maire Harry Durimel. «Avant, c’était 12% de mineurs dans la commission des délits et maintenant c’est 38% des faits délictueux», a déclaré l’élu. Le 24 mars, désespéré et découragé par la flambée des violences urbaines et les actes de violence armés, parfois mortels, Harry Durimel avait menacé de démissionner. Il s’est ravisé à la suite de la décision du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin d’instaurer pendant deux mois un couvre-feu pour les moins de 18 ans.

Selon la préfecture de Guadeloupe, l’archipel compte «six fois plus d’homicides, neuf fois plus de tentatives d’homicides – dont la moitié par armes à feu – et 20 fois plus de vols à main armée que la moyenne nationale». Or, de ces statistiques relatives à la criminalité en Guadeloupe, aucun média n’en fait état. Les médias préfèrent focaliser leurs projecteurs sur la criminalité de Marseille et du «93». Et pour cause. Ces deux départements (13 et 93) concentrent une forte population française et immigrée de confession musulmane. Par cette focalisation sur ces deux départements à forte population musulmane, l’amalgame entre délinquance et islam est plus aisé à instiller, à inférer.

Pour sa part, la société étasunienne se caractérise également par la prégnance de la religion. La ferveur et la piété de ses habitants. La place de la religion dans la société américaine demeure omniprésente.

Un président qui prête serment sur la Bible, une devise qui proclame «In God we trust» et qu’on retrouve sur la monnaie, des millions de fidèles qui communient chaque dimanche dans les églises, autant de symboles témoignant d’une religiosité omniprésente. Plus de 70% des Américains sont membres d’une Eglise.

Pourtant, les Etats-Unis détiennent le record en matière de criminalité. Selon les statistiques publiées par la police fédérale (FBI), les Etats-Unis ont enregistré plus de 21 500 homicides en 2020, soit près de 59 par jour. Un grand nombre de ces homicides est perpétré par des enfants âgés de 10 à 19 ans. Depuis 2012, il y a eu 3 865 fusillades de masse. Depuis 2020, il y a eu chaque année en moyenne presque 700 fusillades, soit plus d’une fusillade par jour, en majorité commises par des adolescents. 25 mineurs meurent chaque semaine par balle et 91% des enfants tués dans le monde par des armes à feu le sont aux Etats-Unis. Cette violence juvénile et infantile est autrement plus dramatique et meurtrière. Pourtant, elle ne suscite pas le même émoi, le même effroi, la même indignation, la même fureur en France. Est-ce parce que ce fléau de la criminalité est répandu dans un pays chrétien et «démocratique» que les médias français l’occultent honteusement ? 

Pour rappel, ce pays étasunien chrétien compte près de 2 millions de prisonniers. En effet, les Etats-Unis sont les champions du monde de l’incarcération. Ils affichent le taux d’incarcération le plus élevé du monde avec 655 détenus pour 100 000 habitants – presque 6 fois plus qu’en Chine. Ce pays chrétien compte un quart des détenus de la planète.

Les autres pays voisins, les nations sud-américaines réputées pour leur ferveur religieuse chrétienne, ne sont pas en reste. Dans ces pays, où les habitants sont élevés dans la piété catholique, la criminalité est devenue la seconde religion. Du Mexique à la Colombie en passant par le Honduras, on tue comme on prie, le plus naturellement du monde. On se livre au trafic de la drogue comme on va à l’église, de manière spontanée.

Pourtant, aucun média français (ou européen) ne s’est posé cette question souvent formulée quand la criminalité implique des individus de confession musulmane : on pourrait donc se demander si le christianisme n’est tout simplement pas criminogène.

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