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Paris-Kiev: De l’eau dans le gaz…et des courants d’air dans l’Union

Par Djeha

Depuis le mois d’avril le président Zelensky ne rate pas une occasion de se plaindre du président français. On se demande pourquoi.

1.- E. Macron ne se décide toujours pas à lui rendre visite comme l’on fait de nombreux chefs d’Etat européens qui font la queue devant le palais Mariinsky (il me semble même qu’aucun ministre français ne s’est rendu à Kiev depuis les opérations militaires le 24 février).

2.- Il refuse de reprendre à son compte l’accusation de « génocide » dont Zelensky use à l’endroit de l’armée russe. Le mot est repris par le président américain et le premier ministre britannique. Mais pas par les Français.

3.- E. Macron propose en guise d’admission de l’Ukraine à l’Europe un statut incertain qui le maintient aux portes de l’Union et dont Zelensky disait à des étudiants français début mai : que cela reviendrait à inviter quelqu’un à un dîner sans lui offrir une chaise.

Il oublie que l’UE n’est pas seulement un espace de solidarité normé. C’est aussi une communauté d’intérêts.

Ce que vient de rappeler aujourd’hui même le chancelier allemand garant de l’épargne de ses contribuables, à défaut d’une politique allemande audacieuse qui voit plus loin que ses banques ses industries et son commerce extérieur.

4.- La France aide l’Ukraine, lui envoie des armes mais Kiev à mots couvert lui reproche de demeurer en une position distante. Rien à voir avec les engagements et contributions américaines ou britanniques qui ne comptent pas leurs milliards, en réalité des commandes adressées à leurs industries de l’armement, ce qui leur permet de se débarrasser de stocks obsolètes et de renouveler leurs arsenaux aux frais du contribuable européen, via le recyclage de l’épargne du « vieux continent » et des eurodollars, monnaie de singe accumulée dans toutes les Banques des pays subordonnés à l’Oncle Sam.

Les reproches du président ukrainien peuvent paraître injustes.

Les médias français (journaux, radios, TV, publiques ou privées) sont systématiquement et unilatéralement alignés sur Kiev. Avec, outre les experts et militaires atlantistes tarifés, la présence sur les plateaux de nombreux Ukrainiens garants de la solidarité et de la conformité de l’information toute à l’avantage de l’Ukraine.

Il est possible cependant que le président ukrainien ait compris que le soutien européen, en l’occurrence français, est un soutien du bout des lèvres, un soutien forcé, à contrecœur. Il ne serait peut-être pas aussi chaleureux, aussi généreux sans une très forte pression américaine.

Il est vrai que les sanctions occidentales (bien plus que les effets directs que la guerre russe très destructrice en Ukraine), porte un coup très dur à l’économie européenne. Non seulement l’économie américaine en est préservée mais elles offrent aux entreprises américaines de très lucratifs marchés, notamment dans le domaine de l’armement et de l’énergie.

On peut comprendre le manque d’enthousiasme des Européens contraints et forcés à venir (à fonds perdus) au secours de l’Ukraine, avec par dessus le marché l’accueil de plus de six millions de nouveaux réfugiés et le privilège de se charger de la reconstruction de l’Ukraine.

Comme d’habitude, les Etats-Unis font la cuisine et laisse le soin à l’Europe se s’occuper de la vaisselle.

Zelensky et Macron accordent une grande importance à la com pilotée par Washington à l’Elysée (via les cabinets-conseils américains) et à partir de Kiev d’où Zelensky s’adresse à toute la planète formatée par les GAFAM (ou GAMAM).

Si la com’ accompagne les soldats, jamais aucune guerre n’a été gagnée par des bavards inféconds dépourvus de volonté, de projets et des moyens nécessaires à leur accomplissement.

Tiens, en voilà encore un bavards, criminel de guerre à ses heures.

 

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