S’exprimant, jeudi matin, dans l’émission l’Invité de la redaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne, il affirme qu’ «il ne pourrait y avoir de développement équitable de ces zones sans l’existence de prospective nationale et coordonnée ».

A bordant la thématique de développement de zones d’ombre, M. Azzedine Belkacem insiste sur le fait qu’au-delà de la sémantique, il y a un grand écart frustrant entre régions, même urbaines, par rapport à la réalité concrète faite d’inégalité dans la gestion locale.

« Ce sont des zones qui concernent dans un sens les régions attardées, ça concerne tout le cœur du territoire qui a accusé un retard terrible de développement, et qui sont  devenues enclavées du fait de la mauvaise gouvernance », explique-t-il, citant des régions qui ont connu jadis une activité laborieuse puis elles ont subi le contre coup du tracé de l’autoroute est-ouest qui leur a saborder leurs activités et les a appauvri conséquemment.

« Quand il n’y a pas de prospection, il ne peut y avoir de développement équitable entre régions », tranchera l’Invité de la rédaction de la radio chaine, faisant sienne un proverbe Texans qui stipule : « Il n’y a pire pauvre que celui qui était riche avant »

L’orateur ne mache pas ces mots pour dire : « le développement des zones d’ombre a besoin d’un sérieux accompagnement et non une compagne temporelle et spatiale » et de préciser que « le développement est un concept d’atténuation des disparités existantes entre des zones retardataires, en terme de développement, par rapport à d’autres régions qu’on dit développées. »

Quand on se vante d’avoir  1541 communes, rappelle-t-il, la majorité est pauvre. Et pauvres ne veut pas dire seulement en matière d’assainissement et raccordement aux réseaux d’électricité et de gaz mais qui c’est un état qui s’étend tous les secteurs d’activité à l’ensemble des collectivités.

Défaillance de gestion locale

Revenant au concept de la prospective, l’orateur explique que « ce n’est pas un luxe » mais, c’est un concept « d’apporter un état escompté et judicieux et de le mettre en dehors de la coupe de l’exécutif » . « En clair, la soumettre à une structure pérenne qui survit aux gouvernants pour tracer justement un objectif à long terme », propose-t-il.

C’est beau,  dit-il, d’annoncer des chiffres courageux de l’état de fait des zones d’ombre comme les 8000 localités coupées des réseaux de l’énergie, selon le ministre de l’Energie ou celui de l’Intérieur, qui  identifie 15.000  zones d’ombre (dont 300 à Alger même), habitées par huit (8) millions âmes pour lesquelles on y compte 2000 projets c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas.

« Ceci suggère qu’au delà des chiffres, il faut pas camper sur des programmes de moyens termes mais aller dans le long terme », souligne-t-il et de s’interroger « qu’a-t-on préparé pour 2030 comme horizon, par exemple,  sur un ensemble d’actions qui concernent d’abord l’ensemble du territoire (le SNAD) ? », exigeant d’établir « une évaluation exhaustive qui mérite d’être menée ».

Ce n’est nullement une question de financement

Evoquant le fonds qui y est dédié, il dit ne pas adhérer pas à l’idée de fonds spécial dédié aux zones d’ombre, arguant le nombre de  fonds similaires créés existaient aux même objectifs (allusion faite aux fonds du développement du Sud et le fonds consacrés au développement des hauts plateaux, développement rural, agricole, etc… ndlr). Et de relever « sauf exception majeure, combien de fonds ont montré leurs limites. »

Il faut l’inscrire dans un large programme pour atteindre les objectifs opportuns, propose l’expert Azzedine Belkacem.