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Maladresses élyséennes.

 

Par Djeha

Il fut un temps où la diplomatie française avait plus de talent.

Sans remonter au Prince de Talleyrand ou à M. Couve de Murville…Une initiative mal fagotée, mal étudiée et, pour ainsi dire, inconvenante, a amené le président français Emmanuel Macron à engager une campagne en faveur de l’ancien président italien de la BCE.

Le problème est que cette campagne indélicate et cavalière a été imaginée et initiée sans que E. Macron n’ait pris la peine de consulter le principal intéressé et recueillir son avis. Il est vrai que le feu follet virevoltant élyséen les accumule de manière imprévisible…

E. Macron aurait dû savoir que les Allemands ont, certes, une piètre opinion de la présidente actuelle, Mme Ursula von der Leyen qui a été proprement chassée du ministère de la défense allemande où plus personne ne la supportait.

Mais Berlin ne consent pas facilement à ce qu’on se débarrasse de la présidence allemande de la Commission pour y mettre quelqu’un qui a été tenu pour un très mauvais dirigeant de la BCE, presque aussi nul que la présidente française actuelle qui n’y connaît rien à l’économie mais qui a des amis très puissants aux Etats-Unis (au reste condamnée par la justice de son pays et qui s’est maintenue à son poste on se demande comment).

Résultat : une humiliation de plus pour la France.

Etonné, Mario Draghi a fait savoir aux Français qu’il n’était pas intéressé par le projet qu’on a conçu à son intention.

Selon le quotidien italien La Repubblica, qui s’appuie sur des sources diplomatiques à Paris et Bruxelles, Emmanuel Macron a approché de manière informelle le chancelier allemand Olaf Scholz sur la candidature de Mario Draghi, qui aurait aussi le soutien de Joe Biden, selon le quotidien transalpin.

Toute cette agitation, même les moins sagaces comprennent facilement ce qui la justifie.

La France aura pour les mois et années à venir de gros problèmes de fin de mois. Les finances, le commerce extérieur, la stabilité sociale et politique français sont dans un état de délabrement très avancé.

Le parapluie allemand, s’étant fait avoir un nombre incalculable de fois, ne désire plus préserver son voisin du mauvais temps à venir. Même si Berlin est en très mauvaise posture après le coup fourré que ses amis américains ont organisé le 24 février 2022 en cassant son modèle économique, l’Allemagne ne dépend pas seulement de son administration politique.

Les agences de notation ne font rien pour le moment mais le doigt est sur la détente et sur la tempe du taulier de l’Elysée.

A défaut de régler ses problèmes de solvabilité, les Français veulent se payer un ex-banquier à la Bruxelles où on est en train de bricoler de nouvelles solutions pour cacher l’état de nudité insupportable de Paris.

L’idée n’est pas idiote. Après tout, M. Draghi est un des hommes de paille de Goldmann Sachs, une des principales machines à recycler les eurodollars et l’épargne mondiale en faveur d’une Amérique dispendieuse qui vit très nettement au-dessus de nos moyens.

Tout cela est bien fini. Mais les Français, endettés à la hauteur de leur PIB, ont des soucis bien plus graves à solder.

PS : ci-après deux dépêches pour compléter votre information. La première n’est quasiment plus disponible. Elle est peu à peu effacée de la toile… devinez pourquoi…

UE: La France souhaite que Draghi succède à Von der Leyen à la tête de la Commission

Reuters, V. 08/12/2023 

Le président Emmanuel Macron tente de convaincre d’autres dirigeants européens pour faire de l’ancien chef de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi le prochain président de la Commission européenne, a rapporté vendredi le quotidien italien La Repubblica.

Selon La Repubblica, qui s’appuie sur des sources diplomatiques à Paris et Bruxelles, Emmanuel Macron a approché de manière informelle le chancelier allemand Olaf Scholz sur la candidature de Mario Draghi, qui aurait aussi le soutien de Joe Biden, selon le quotidien transalpin.

Contacté, l’Elysée a répondu qu’il n’avait pas de commentaire à faire et Mario Draghi n’était pas joignable dans l’immédiat.

L’actuelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dont le mandat arrive à son terme l’an prochain, est pressentie pour devenir secrétaire générale de l’Otan, poste vacant au printemps prochain, selon le journal italien.

Mario Draghi, ancien président du Conseil italien, a été chargé en septembre par Ursula von der Leyen de bâtir un plan pour revitaliser la compétitivité économique de l’Union européenne face au défi de la transition énergétique. (Reportage Claudia Cristoferi; version française par Zhifan Liu, édité par Kate Entringer)

UE: Draghi pas intéressé par la présidence de la Commission européenne

Reuters, V. 08/12/2023 

Mario Draghi n’est pas intéressé par le poste de président de la Commission européenne, a déclaré vendredi une source proche de l’ancien chef de la Banque centrale européenne (BCE), en réponse à une information de presse selon laquelle Emmanuel Macron tente de convaincre d’autres dirigeants européens du bien-fondé de sa candidature.

Contacté, l’Elysée a répondu qu’il n’avait pas de commentaire à faire et Mario Draghi n’était pas joignable dans l’immédiat.

L’actuelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dont le mandat arrive à son terme l’an prochain, est pressentie pour devenir secrétaire générale de l’Otan, poste vacant au printemps prochain, selon le journal italien.

Mario Draghi, ancien président du Conseil italien, a été chargé en septembre par Ursula von der Leyen de bâtir un plan pour revitaliser la compétitivité économique de l’Union européenne face au défi de la transition énergétique. (Reportage Claudia Cristoferi; version française Zhifan Liu et Augustin Turpin, édité par Kate Entringer)

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