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Pourquoi la date de l’élection présidentielle est repoussée au Mali….

Par Nora Abdelkrim

Le ministre malien de l’Administration territoriale, Abdoulaye Maïga, a annoncé, le 25 septembre, le report de l’élection législative qui devait se tenir les 4 et 18 février 2024. Ce changement de date, a-t-il expliqué, est la conséquence, entre autres raisons, de « la prise en otage de la base de données du recensement administratif à vocation d’état civil (RAVEC) par le prestataire IDEMIA, une société française ». C’est la seconde fois que le scrutin est reporté, il avait été programmé initialement en février 2022, sous pression de la CEDEAO.

Spécialisée dans le numérique et l’un des leaders mondiaux de la reconnaissance biométrique, IDEMIA réclame au Mali le paiement de 8 millions d’euros (5,2 milliards de francs CFA) aux autorités maliennes avant tout « transfert de propriété du système dont le mot de passe fait partie » selon  le contrat. Un contrat signé en 2018 et contesté aujourd’hui par les nouvelles autorités maliennes qui refusent de régler cette somme « après constatation d’irrégularités. »

Dans ces conditions, sur instruction du colonel Assimi Goïta, Président de la Transition, Chef de l’État, des démarches administratives vont être entreprises pour « effectuer dans le plus bref délai le basculement de (notre) base de données sur un autre système qui sera exclusivement contrôlé par le Mali , sans prise de risque de vol de données, ni de prise en otage ». 

Dans l’attente, aucune nouvelle date ne peut être donnée. Le scrutin législatif prévu fin 2023 est également reporté. Le gouvernement a   décidé d’organiser exclusivement l’élection présidentielle pour sortir de la Transition, a-t-il été, également, annoncé. « Les autres élections feront certainement l’objet d’un autre calendrier qui sera établi par les nouvelles autorités, sous les directives du nouveau président de la République ».

Cette décision qui remet en question les engagements pris par les nouvelles autorités maliennes sous la pression exercée par la  CEDEAO, sont une nouvelle démonstration que les autorités de Transition sont décidées à fixer elles-mêmes leur calendrier en fonction  des contraintes qu’elles rencontrent et non de manière à satisfaire des forces qui leur sont, de toute façon, opposées. 

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