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Energie: les mensonges marocains et les mauvais calculs espagnols

La rupture de l’approvisionnement en gaz algérien des royaumes d’Espagne et du Maroc via le GME a été un tournant dans le devenir des relations de l’Algérie avec ses voisins marocain et espagnol. Le premier dont l’hostilité est avérée, continue de considérer l’Algérie comme un pays qui n’osera pas à réagir de la sorte et le second prônait la ruse avec les Algériens après avoir bénéficier d’un contrat avantageux et à long terme et à un prix préférentiel, sans tenir compte d’éventuelles fluctuations liées à la géopolitique.

L’Espagne par le biais de son premier ministre Pedro Sanchez jouait avec le feu en tentant de gagner sur les deux fronts marocain et algérien. Renouer avec l’amitié du Makhzen, en s’alignant sur sa position dans le dossier de décolonisation du Sahara Occidental, Madrid comptait faire taire Rabat sur le dossier de sa revendication de souveraineté territoriale des enclaves de Ceuta et Melilla, et de le contraindre à se plier aux accords sur l’immigration clandestine, gagnant par voie de conséquence sur le plan économique. Pedro Sanchez espérait en même temps bénéficier de la même « naïveté » des responsables Algériens chargés du dossier énergétique, qui avaient signé un accord à long terme, lésant les intérêts de l’Algérie, comme l’indiquent les prix du gaz qui ont atteints un seuil inimaginable il y a moins de deux ans, boostés récemment par la crise ukrainienne et les sanctions occidentales imposées à la Russie, l’un des gros exportateurs du gaz. La réaction algérienne a été un coup de massue pour Pedro Sanchez, qui vient d’attirer les foudres de ses compatriotes qui ne pouvaient plus supporter la hausse des prix du carburant. Si le premier ministre espagnol a suscité les critiques des partis politiques et associations espagnoles, sur le dossier de la décolonisation du Sahara Occidental (Madrid étant responsable historique), il en demeure que les ambitions de Madrid de devenir un pub gazier s’évaporaient, après le refus d’Alger d’accorder une quantité supplémentaire en gaz à Madrid à un prix préférentiel. Un refus tout à l’avantage de l’Italie, un autre partenaire stratégique de l’Algérie.

Les mensonges du Makhzen

Les médias marocains inféodés au Makhzen viennent d’annoncer que l’énergéticien espagnol Maetel avait lancé les travaux du gazoduc Maghreb-Europe (EMPL) entre le Maroc et l’Espagne.

Les travaux visent à inverser le sens de circulation des gazoducs afin que le gaz naturel puisse désormais circuler de l’Espagne vers le Maroc. Les instruments propagandistes du Commandeur soulignent que le Maroc se prépare à recevoir les premières cargaisons de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) achetées sur le marché international, reconnaissant que le royaume ne dispose pas d’installations pour convertir le gaz liquéfié en gaz et a fait appel à Madrid.

A quel prix ?

Fini l’approvisionnement en gaz algérien à trois ou quatre dollars le NBTU et fini la taxe du passage du gaz algérien estimée annuellement à moins de deux cent millions de dollars, le Maroc au même titre que l’Espagne  achètera aujourd’hui le gaz à 23 ou 24 dollars le NBTU. Explication:

Aujourd’hui, le prix du gaz naturel américain est passé de 3,5 à 7,5 dollars le NBTU.  A cela s’ajoute la hausse du prix des transports du gaz, conséquence de la crise ukrainienne. Le GNL américain arrivera en Espagne à hauteur de 16 dollars le NBTU, avant d’aller vers l’opération de régazéification qui nécessite de son côté l’existence de terminaux et d’installations adéquates, des installations que le Maroc n’en dispose pas.

Il convient de rappeler, que le Maroc recevait annuellement des quantités importantes de gaz naturel algérien, largement utilisées pour produire de l’électricité dans les centrales électriques de Tihadrat et Ain Bani Mathar. Les centrales électriques, qui sont directement connectées aux canalisations du GME, sont à l’arrêt depuis novembre..

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